2. Des modes de définition des statuts sociaux

Une nouvelle fois, l'examen de la liste des déclarations professionnelles nous sert de guide. En analysant les séquences de déclarations instables, nous avons pu repérer que l'usage à un moment donné d'une dénomination précise qui renvoie normalement à une qualification spécifique n'allait pas forcément de pair avec une stabilité de la déclaration professionnelle. L'une des conséquences de cette observation peut être la remise en cause du métier comme unique cadre de diffusion des identités professionnelles. Notre réflexion s'est construite autour d'une double opposition : profession/spécialisation et métier/emploi. En quoi le niveau de spécialisation est-il un élément pertinent dans l'analyse de la construction des identités professionnelles et surtout, est-il toujours visible dans la nomenclature professionnelle courante, notamment celle utilisée dans les déclarations à l'état civil, c'est-à-dire en dehors des lieux de travail ? D'autre part, pendant la période que nous étudions, les différents statuts professionnels ou les différents types d'emploi ne prennent-ils pas l'ascendant sur le métier comme principal mode de définition de la position sociale ? Notre enquête s'appuie sur des exemples précis que nous jugeons assez représentatifs du milieu social d'Alcântara mais aussi des phénomènes que nous souhaitons mettre en évidence. Trois thèmes ont été retenus : les transformations d'un secteur d'activité traditionnel avec la métallurgie, la professionnalisation de nouvelles activités avec les électriciens et les chauffeurs, le cas particulier des employés de la compagnie Carris de transport en commun.