b) Le début du siècle ou la ville comme champ de tous les possibles

Durant la première décennie du XXe siècle, le type de lien entretenu avec la ville apparaît comme un facteur important qui pèse sur les formes des relations interindividuelles dans les deux rues. Les pratiques relationnelles se distinguent en effet nettement en fonction de la combinaison des origines à l'échelle des couples. Dans les graphiques des pages 472 à 479, cela est visible dans l'irrégularité des positions des triangles par rapport aux axes. Si on observe les pratiques de l'ensemble des couples, quelle que soit la déclaration professionnelle du père, le phénomène est surtout perceptible dans la Rua Feliciano de Sousagraphique (a). Selon que les couples revendiquent un lien fort avec Lisbonne, un lien masculin ou féminin, ou ne sont associés à aucun lien privilégié, les triangles sont plus moins orientés du côté de l'univers des désaffiliés ou des emplois. Mais ces différences dans les comportements doivent être observées pour chaque catégorie professionnelle de pères. Lorsqu'on prend en compte l'ensemble des couples, il est possible que les deux facteurs – origine des couples et catégorie professionnelle des pères – soient complémentaires et en mesure d'agir dans le même sens. Les couples sans lien peuvent pencher du côté de l'univers des désaffiliés pour la simple raison qu'ils sont essentiellement composés de pères sans qualification. Cette explication est en partie la bonne.

Les couples qui ne possèdent aucun lien, ni avec la ville ni avec une région, ont tendance à évoluer dans des univers relationnels moins riches. Mais chez ces couples, l'absence de lien communautaire est souvent associée à une absence de qualification professionnelle du père. Cette catégorie de couple est en effet dominante parmi les pères sans qualification graphique (4) et (d). Dans ce cas là, on peut véritablement parler de double handicap. Qu'il habite Rua da Cruz ou Rua Feliciano de Sousa, un couple sans attache ancienne avec la ville ou avec une région spécifique, et dont l'homme ne peut revendiquer aucune qualification particulière, voit son horizon relationnel particulièrement limité. Il a toutes les chances d'être repoussé du côté des désaffiliés. Les graphiques (4) et (d) illustrent ce phénomène. Mais de ces deux handicaps, quel est le plus difficilement remédiable ? D'après les pratiques relationnelles des pères qui ont déclaré un emploi ou une profession qualifiée graphiques (2), (3), (b) et (c), il semble bien que l'absence de lien de type communautaire soit le plus préjudiciable. Pour ces individus, l'emploi ou la qualification n'assure pas forcément une bonne place dans le jeu relationnel local. Leur statut professionnel ne semble pas un argument suffisant pour revendiquer l'intégration dans des réseaux de relations qui seraient probablement plus conformes à leur condition sociale et économique réelle. Le statut professionnel cède le pas à ce que nous pourrions appeler le statut migratoire 782 .

L'ancrage familial dans le quartier d'Alcântara n'apparaît pas non plus comme un atout. Un lien fort avec Alcântara ne semble pas contribuer au processus de diversification sociale des relations des couples. Ce type de rapport à la ville ne compense pas l'absence de qualification du père graphique (4) et (d). De manière plus étrange, la combinaison entre un lien fort avec Alcântara et une qualification professionnelle n'est pas non plus valorisante. Les couples qui possèdent ce profil, évoluent dans des univers relationnels peu sûrs. Dans la Rua Feliciano de Sousa, où leur effectif est le plus important, ces couples penchent dangereusement du côté de l'univers des désaffiliés graphique (b). La communauté de quartier peut garantir des marques de solidarité entre les individus mais offre peu de possibilités d'échappées sociales, un processus qu'on pourrait voir poindre à travers l'ouverture de l'univers relationnel.

L'absence d'ancrage ou un ancrage local trop fort ne sont pas des facteurs qui valorisent la position sociale des couples. Ce sont les statuts intermédiaires qui se révèlent être les meilleurs atouts : une relation forte avec la ville, sans proximité trop importante avec le quartier, mais surtout les doubles appartenances qui se traduisent par des liens masculins ou féminins avec la ville.

Rua Feliciano de Sousa, les couples de lisboètes sont nombreux et, dans l'ensemble, ce sont eux qui établissent les liens sociaux les plus valorisants graphique (a). Toujours dans cette même rue, les couples qui possèdent un lien masculin avec la ville adoptent des comportements assez proches. Il ne faut toutefois pas voir dans ces deux phénomènes l'action comparable de facteurs similaires. Dans ces deux catégories de couples, les pères déclarent généralement des professions qualifiées graphique (b). C'est d'ailleurs dans ce cas, et quand le père occupe un emploi, que le lien masculin est le plus souvent associé à des relations avec des individus qui eux aussi occupent des emplois. La logique des relations sociales est respectée, et le lien masculin ne fait que renforcer le potentiel d'une position sociale à elle seule avantageuse. On voit se dessiner le contour d'un petit groupe privilégié dont la position dans le jeu relationnel local est entièrement définie par l'origine et le statut professionnel du père. Néanmoins, rien ne permet d'affirmer qu'un lien masculin avec la ville suffit à rompre les déterminismes sociaux : le graphique (d) nous incline plutôt à penser le contraire, malgré la faiblesse des effectifs en jeu. En revanche, un lien fort avec Lisbonne s'affirme être une meilleure garantie : même si les pères ne possèdent aucune qualification professionnelle, le couple peut espérer diversifier son horizon social graphique (d).

Dans le groupe d'habitants de la Rua da Cruz, on peut observer les conséquences d'un lien féminin avec la ville sur les pratiques relationnelles. On remarque au passage que la distinction des liens féminins et des liens masculins était justifiée, car les pratiques des couples s'avèrent très différentes dans chacun des deux cas. On retrouve des couples qui possèdent un lien féminin avec la ville dans tous les sous-groupes du corpus, quel que soit le statut professionnel du père. On peut donc se faire une idée assez juste de l'avantage ou du handicap que peut représenter ce facteur. Et il s'agit bien d'un avantage, mais pas toujours de la même ampleur. Du côté des pères qui revendiquent un emploi, les résultats sont assez nets : ces couples confortent leur position déjà favorable. Ces femmes lisboètes de souche ont fait de bonnes alliances, mais elles apportent aussi probablement leur contribution au bien-être relationnel du couple. Quand l'époux ou le compagnon fait état d'une profession qualifiée, l'avantage n'est guère sensible et les pratiques de ces couples se distinguent alors peu de celles des couples sans lien communautaire. En revanche, pour un manœuvre, le fait d'avoir une femme originaire de Lisbonne peut ouvrir des perspectives relationnelles encourageantes graphique (4). Ce résultat est d'autant plus remarquable que le cas de figure se reproduit souvent dans notre corpus.

Ainsi voit-on surgir peu à peu de nouvelles formes de distinction entre les groupes d'habitants. La structure de l'espace social étudié devient plus complexe. Face au statut professionnel, la relation à la ville s'avère être un facteur essentiel de différenciation des pratiques individuelles. L'opposition entre les statuts migratoires, c'est-à-dire entre les combinaisons des parcours migratoires individuels à l'échelle des couples, correspond sans doute à des différences de ressources, de connaissance de la ville et de l'environnement social. Au début du siècle, c'est la diversité des parcours et des expériences qui constitue un atout. Les couples sont d'autant mieux armés pour s'assurer une bonne position dans l'espace relationnel local qu'ils bénéficient du cumul des expériences des partenaires. Mais tout dépend encore de l'origine professionnelle du mari ou du compagnon. L'univers des professions qualifiées – des métiers, pour être plus suggestif – est un univers plutôt masculin. Ce sont les hommes qui contrôlent et assurent le succès des stratégies et des pratiques relationnelles. Quand la qualification professionnelle n'existe pas, les femmes s'affirment alors comme des recours efficaces, capables de mettre à mal les déterminismes sociaux. La proportion de liens avec des individus «sans statut" est un indice révélateur. Dans la Rua da Cruz, elle atteint des valeurs minimums dans les deux situations que nous venons d'évoquer : quand le père ne déclare aucune qualification et le couple entretient un lien féminin avec la ville ; quand le père possède une qualification professionnelle, tout en étant garant de la relation à la ville tableaux (4) et (2). En revanche, le pourcentage de relations avec des individus sans statut est supérieur à la moyenne quand le père déclare une profession et le couple entretient un lien féminin avec la ville tableau (2). Ainsi existe-t-il des contextes socioprofessionnels qui favorisent l'action de certains facteurs qui, dans d'autres conditions, s'avèrent inefficaces ou préjudiciables.

L'attitude des couples qui partagent un ancrage ancien dans le quartier d'Alcântara nous permet d'attirer l'attention sur un autre développement possible de l'analyse. La médiocrité de ces situations se manifeste non seulement par une proximité avec l'univers des désaffiliés, mais aussi par l'absence de ressources relationnelles comme l'attestent les proportions de liens avec les individus sans statut, c'est-à-dire avec l'employé de l'église tableaux (1) et (a). Cette absence de ressources peut sembler étrange pour des couples qui devraient au contraire bénéficier, au quotidien, de réseaux familiaux et amicaux construits tout au long de leur existence. Ce comportement est sans doute davantage une marque d'indifférence et un refus d'élaborer des stratégies précises. Le lien fort avec Alcantara entraînerait ainsi une appréciation différente des rapports sociaux, des intérêts individuels, et donc des appartenances sociales 783 .

Pour un couple, mieux vaut éviter l'uniformité des expériences sans pour autant être totalement étranger à la ville. Mais la diversification des vécus et des sources d'information n'explique pas tout. C'est un autre phénomène qui est mis au jour à travers les pratiques des couples issus de courants migratoires dominants. Les couples dont les deux partenaires sont originaires de la Beira intérieure parviennent en effet à diversifier leurs relations. Le phénomène est surtout sensible à l'échelle de la Rua da Cruz, là où ces derniers sont le mieux représentés en terme d'effectif. La position des triangles qui correspondent aux liens forts avec la Beira intérieure dénote un certain succès des stratégies relationnelles engagées. Ces couples se lient plus fréquemment avec des individus qui possèdent une profession qualifiée ou un emploi, et moins souvent avec des désaffiliés. Ce n'est généralement pas la profession des pères qui peut expliquer ce comportement. La plupart sont des travailleurs sans qualification et c'est d'ailleurs dans ce cas que les couples de la Beira intérieure démontrent le plus d'autonomie par rapport à l'ensemble de leur groupe socioprofessionnel. On peut se reporter aux données en pourcentage pour avoir une ultime confirmation du phénomène. Les écarts avec la situation d'indépendance – l'ensemble des couples – sont nets et encore plus importants pour les pères sans qualification 784 .

Ce gain enregistré chez les couples qui possèdent une relation privilégiée avec une région n'est pas l'apanage des gens de la Beira. Un lien fort avec une autre région, isolée des courants migratoires dominants, est toujours un plus si on souhaite acquérir de bonnes positions relationnelles. L'avantage est cependant moindre et si l'on cherche à démêler l'influence des différents facteurs – l'origine ou le statut professionnel du père – il devient plus difficile d'aboutir à une conclusion satisfaisante. Dans la Rua Feliciano de Sousa, la moitié des pères dont le couple possède un lien fort avec une région située à l'écart des courants migratoires dominants déclarent un emploi. Cette caractéristique se reflète naturellement sur la représentation graphique des pratiques relationnelles de l'ensemble des couples graphique (a). Le lien fort avec une région a pour corrélation une prédisposition à fréquenter des individus qui exercent un emploi. Mais les écarts avec la situation d'indépendance sont faibles et surtout, ils dénoncent aussi une tendance du réseau de relation à se replier autour de l'univers des désaffiliés 785 . Dans la Rua da Cruz, ce même statut migratoire n'est pas forcément lié à un statut professionnel privilégié, les deux tiers de ces pères étant des ouvriers non qualifiés. Pour l'ensemble des pères, la position du triangle qui représente les pratiques de cette catégorie de couple indique une légère inclinaison à fréquenter davantage des individus qui exercent un emploi graphique (1). Mais pour les seuls pères sans qualification, l'avantage des couples qui possèdent un lien fort avec la Beira intérieure est net 786 .

L'insertion dans le milieu urbain se fait dans des conditions plus favorables pour les couples qui gardent un lien fort avec leur région d'origine. L'avantage s'accroît s'ils sont intégrés à un courant migratoire dominant. Nous sommes parvenus ici à repérer les effets de réseaux d'entraide, de solidarité ou d'amitié dont peuvent bénéficier les nouveaux venus en ville. Les«solidarités mécaniques" jouent mais l'intérêt des individus reste préservé 787 . Encore faut-il remplir plusieurs conditions : ne pas prendre de risque, suivre des itinéraires déjà balisés et manifester sont attachement à la communauté d'origine, notamment à travers les liens matrimoniaux. En effet, les liens faibles avec la Beira intérieure ne favorisent guère l'enrichissement des univers relationnels.

Le dernier facteur que nous voudrions examiner n'est pas représenté dans les graphiques. Il s'agit de l'insertion dans les réseaux de parenté. Commençons par une remarque méthodologique générale. En essayant d'affiner l'analyse par l'introduction de nouvelles formes de distinction entre les groupes, on réduit peu à peu les effectifs sur lesquels doivent s'appuyer nos observations. Il est donc chaque fois plus difficile et hasardeux d'identifier des phénomènes sociaux et d'aboutir à des conclusions. En ce qui concerne la dimension familiale des réseaux de relations, nous avons procédé par tâtonnement. On a exclu de la base de données les couples associés au code 0 dans la rubrique «liens de parenté". Puis on a tenté de repérer des modifications dans la fréquence des comportements, tout en sachant qu'il a été bien souvent impossible d'examiner la conséquence de l'association de trois facteurs : statut professionnel, statut migratoire et proximités familiales.

Toute notre réflexion repose sur la distinction entre liens de parenté proches et liens de parenté de nature inconnue, repérés grâce aux indices patronymiques, que nous supposons plus éloignés. La présence d'un parent proche ne semble avoir aucun effet sur l'orientation sociale des pratiques relationnelles du couple. On est parvenu à cette conclusion en envisageant tous les cas de figure, les liens avec le parrain et les liens avec la marraine 788 . L'entremise de la famille proche ne semble correspondre à aucune stratégie particulière de la part des couples des deux rues. Elle reflète sans doute davantage le poids des conventions sociales, qui incitent à ne pas exclure la famille des liens du compérage, qu'un choix raisonné dont on attendrait des retombées 789 .

La fréquentation de parents éloignés trahit au contraire une posture sociale quelque peu originale. Nous présentons les résultats sous la forme d'un tableau qui récapitule les écarts avec la situation d'indépendance de chaque catégorie : plus le pourcentage est important, plus les comportements des couples s'éloignent, en positif ou en négatif, du comportement moyen (tableau 8.2.) 790 . Nous ne pouvons faire qu'une lecture superficielle de ces nouvelles données. Un changement d'effectif d'une unité provoque en effet des variations de pourcentage sans grande signification. Cependant, on peut souligner que la présence de parents éloignés est un facteur plutôt positif. Qu'ils résident Rua da Cruz ou Rua Feliciano de Sousa, ces couples fréquentent moins de désaffiliés. Par définition, on ne les trouve jamais en relation avec des employés de l'église. Ils sont plus souvent liés à des professionnels qualifiés. Mais ce résultat est surtout obtenu grâce au comportement des couples où les pères exercent eux-mêmes une profession qualifiée. Pour les simples travailleurs, le gain est moins net, voire presque nul pour les habitants de la Rua da Cruz. Enfin ces couples ne se rapprochent guère des individus qui exercent un emploi.

Ces liens de parenté passent aussi bien par les lignées féminines que masculines. Les réseaux de beaux-frères et de cousins se mêlent à ceux des belles-sœurs et des cousines. Sur ce plan, au début du siècle, la Rua da Cruz et la Rua Feliciano de Sousa abritent des pratiques relationnelles assez communes. Ce maillage de relations entre parents – pas trop proches mais pas trop éloignés non plus, des amitiés souvent renforcées par les liens familiaux entre cousins, beaux-frères ou belles-sœurs, plutôt qu'entre frères et sœurs – est bien une constance des sociétés de type communautaire 791 . Cependant, la parenté éloignée n'est pas associée à des stratégies relationnelles très audacieuses. Ce sont plutôt les cadres traditionnels, ceux de la qualification ou du métier, qui sortent consolidés sans bouleversement de l'ordre établi. Mais, à la différence des relations entre parents proches, ces liens sont aussi orientés dans un sens d'optimisation des relations interindividuelles. Ils rendrent dans le cadre de la recherche de positions dans le jeu relationnel local. Une démarche qui consiste souvent, dans ce cas, à consolider la situation déjà acquise grâce au statut professionnel.

Tableaux 8.2. : Écarts en pourcentage avec la situation d'indépendance chez les couples associés à un lien de parenté déterminé sur la base d'indices patronymiques – 1900/1910
Tableaux 8.2. : Écarts en pourcentage avec la situation d'indépendance chez les couples associés à un lien de parenté déterminé sur la base d'indices patronymiques – 1900/1910

L'examen et l'interprétation des stratégies relationnelles dans ces deux rues d'Alcântara au début du siècle permettent de saisir les clivages qui parcourent une population qu'on aurait pu croire au départ relativement homogène. Dans l'analyse des liens interindividuels, le statut professionnel du père est un élément clef même s'il n'explique pas tous les comportements. Les choix, les parcours migratoires, les alliances matrimoniales pèsent sur les destins et sur les représentations des avenirs individuels qui constituent au bout du compte l'objet de notre observation. En ce sens, les enseignements tirés des graphiques (4) et (d) sont sans doute les plus utiles. Chez ces couples, malgré la précarité des statuts professionnels, rien n'est perdu. Il existe de multiples points de fuite.

On est parvenu à repérer grossièrement trois types de population :

Période 1900-1910 : Univers relationnels des couples de la Rua da Cruz [graphiques (1) à (4)] et de la Rua Feliciano de Sousa [graphiques (a) à (d)]

Tableau sur la base des pourcentages, graphiques sur la base des effectifs

Graphique (1) : Rua da Cruz 1900-1910 L'ensemble des pères

pères qui ont déclaré une qualification

Graphique (2) :
Graphique (2) : Rua da Cruz 1900-1910 Les pères qui ont déclaré une qualification

pères qui ont déclaré un emploi

Les pères qui ont déclaré un emploi
Les pères qui ont déclaré un emploi

pères sans qualification

Graphique (4) :
Graphique (4) : Rua da Cruz 1900-1910 Les pères sans qualification

ensemble des pères

Graphique (a) :
Graphique (a) : Rua Feliciano de Sousa 1900-1910 L'ensemble des pères

pères qui ont déclaré une qualification

Graphique (b) :
Graphique (b) : Rua Feliciano de Sousa 1900-1910 Les pères qui ont déclaré une qualification

pères qui ont déclaré un emploi

Graphique (c) :
Graphique (c) : Rua Feliciano de Sousa 1900-1910 Les pères qui ont déclaré un emploi

pères sans qualification

Graphique (d) :
Graphique (d) : Rua Feliciano de Sousa 1900-1910 Les pères sans qualification
Notes
782.

Le résultat est aussi visible en terme de pourcentage.

783.

Sur la notion d'intérêt et sa relation avec l'acceptation des classifications professionnelles : S. Cerutti, «Processus et expérience…", op. cit., pp. 170-171.

784.

Dans la Rua da Cruz, pour l'ensemble des pères puis pour les pères sans qualification, les écarts s'élèvent respectivement à : +4,4/+5,1/-9,5 et +8,4/+5,4/-13,8 (lien avec une profession qualifiée, un emploi et un désaffilié).

785.

Les écarts sont, toujours dans le même ordre : -9,2/+2,7/+6,5.

786.

En terme d'écart entre la situation d'indépendance et les couples qui possèdent un lien fort avec une région autre que la Beira intérieure, les résultats se traduisent de la façon suivante : -1,8/+12,4/-10,6 pour l'ensemble des pères et +7/-2,3/-4,7 pour les pères sans qualification.

787.

À Alfama, António Firmino da Costa distingue deux types de stratégies chez les migrants nouveaux venus en ville : une intégration rapide dans les formes de sociabilité locale et une stratégie de plus grand isolement. Les sociabilités locales peuvent d'ailleurs se combiner avec des liens communautaires. Ainsi connaît-on les traductions institutionnelles de ces solidarités communautaires à travers les réseaux associatifs. Pour rester dans l'exemple d'Alfama, António Firmino da Costa décrit l'existence des ligas de melhoramentos qui, à partir des années 1930 et 1940, entretiennent le lien entre les nouveaux citadins et les régions de départ. Ces associations ont pour but de récolter des fonds pour aider au développement des villages d'origine. A. F. da Costa, Sociedade…, op. cit., pp. 259-265.

788.

Par acquit de conscience, on a aussi tenu compte des fratries installées dans le voisinage, sans parvenir à la moindre conclusion.

789.

On se situe ici à la limite de l'étude de deux phénomènes : les relations sociales interindividuelles et la reproduction sociale. Dans ce cas, les liens recoupent généralement des relations entre frères ou beaux-frères. L'observation de relations sociales ascendantes pour le couple signifierait donc, du point de vue de ce dernier, un déclassement vis-à-vis de sa famille proche. Le phénomène ne serait pas extraordinaire car les familles n'ont pas forcément pour règle d'être socialement homogènes. Mais, à l'échelle d'une rue et d'une génération, cela ne peut être mesuré ou cela relève de cas anecdotiques que nous ne sommes pas en mesure d'interpréter.

790.

Nous avons considéré que la situation d'indépendance était celle qui correspondait aux valeurs enregistrées pour l'ensemble des couples et non la moyenne des valeurs de chaque catégorie.

791.

Des pratiques féminines mais aussi, cela a été moins souvent souligné, masculines. Une étude anthropologique d'un village de l'Alentejo en témoigne : Miguel Vale de Almeida, Senhores de Si: uma interpretação antropológica da Masculinidade, Lisboa, Fim de Século, 2000 (1ère édition 1995), notamment pp. 192-193.