Chapitre III. Éléments de syntaxe

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Conclusion générale

L'étude de la phonologie du ngangela a montré la coexistence des caractéristiques de deux types de systèmes prosodiques (tonal et accentuel). Cependant, la présence des substantifs à deux tons dans la langue exclut toute possibilité d'analyse du système en terme accentuel. Ce qui conduit à caractériser le ngangela comme une langue à ton restreint. Cette étude du ngangela nous a donné une vue combien élargie du fonctionnement des mécanismes combinatoires des morphèmes aux lexèmes, des substantifs aux déterminants , des substantifs aux verbes. Au niveau des substantifs, nous distinguons deux types, ceux qui s'associent aux morphèmes de classe et ceux qui n'ont pas de morphèmes apparents. Parmi ceux qui portent des morphèmes de classe, certains, en nombre restreint, fonctionnent partiellement dans leur classe morphologique, Les substantifs dépouvus de morphèmes de classe appartiennent tous à une même classe et se déclassent dans leurs accords avec les déterminants. Par ailleurs, les morphèmes locatifs n'assument pas leur fonction de préfixe de classe dans la mesure où ils ne se manifestent que dans la relation des accords sujet-verbe, ignorant la relation des accords de modifieur du nom. Cette situation ne les éloigne pas des prépositions. La présence dans la langue des verbes qualificatifs élargit les possibilités de type de détermination. Celle-ci ne s'effectue plus seulement avec le connectif ou par la juxtaposition des termes, mais par le mécanisme de relativisation des verbes qualificatifs pour déterminer le nom. Ces verbes ne se distinguent des autres verbes que par leur restriction à certains tiroirs. La forme verbale simple en ngangela se caractérise par une variété de formatifs (huit au total) qui définissent les grands tiroirs verbaux que nous avons ramenés à quatre. Elles utilisent quatre séries d'indices dont trois préfixés et un suffixe. Les tiroirs du présent et du parfait (immédiat) sont les plus utilisés par les locuteurs du ngangela. La construction passive n'utilise pas de morphologie spécifique et n'offre pas non plus de possibilité de promotion de patient au statut de sujet, bien qu'il passe à occuper la position canonique de sujet, mais il est repris dans la forme verbale. Le sujet représenté par l'indice de classe 2 est référentiellement vidé. Cette construction, quoiqu'impersonnelle, est, pourtant, proche de la construction passive canonique au sens qu'elle peut être représentée par un complément d'agent. Les verbes dans les constructions relatives fonctionnent de la même manière que dans les constructions indépendantes, La distinction dans les deux constructions vient du nominal sujet qui adopte un contour tonal propre à chaque construction. En outre, les constructions focalisantes utilisent le même mécanisme de fonctionnement que les constructions relatives. Les constructions topicalisantes s'apparentent en partie aux phrases focalisantes par la préjection des termes topiques. Elles s'en écartent par la procédure de reprise et le contour tonal manifesté par les termes topiques. À côté de ces constructions prédicatives fonctionnent aussi des constructions non prédicatives et celles utilisant la copule li 'être' qui, en s'associant au relateur na 'avec', marque la possession.

Nous sommes d'avis que le présent travail, avec celui qui lui a précédé, viennent d'une manière générale combler le vide, longtemps laissé par l'absence des travaux sur les langues de cette région du Sud-Est angolais et particulièrement contribuer à la connaissance et à la promotion du ngangela.