L’intention et la référence

Mode plutôt que genre donc, la satire investit, habite, envahit d’autres genres. Par ailleurs, sa visée morale et militante l’a longtemps empêchée d’être appréhendée comme catégorie esthétique. De cette ambivalence inaugurale subsistent des traces résiduelles dans le discours critique contemporain. L’un des ouvrages les plus récents sur la satire est à cet égard symptomatique, en ceci qu’il remet une fois encore la question à l’ordre du jour (Hammer, 1990) : la satire est-elle simple exercice de morale ou a-t-elle un véritable statut d’objet esthétique, et si oui, lequel ?