1.1.2. L’enseignement du français dans les universités

La Jordanie dispose de 18 universités, parmi lesquelles huit sont des universités publiques et dix des universités privées. Quelques-unes se trouvent dans la capitale Amman, et les autres réparties sur tout le pays 6 . Parmi ces 18 universités, les études spécialisées de français aboutissant à un diplôme BA (Bachelor of Arts) n’existent que dans trois universités publiques : l’université du Yarmouk située à Irbid, l'université de Jordanie située à Amman et l'université Al-Elbeit située à Al-Mafrak. En revanche, il n’y a qu’une université privée, Al-Zaitouna, qui envisage d’ouvrir ultérieurement un département autonome de français délivrant un diplôme de quatre ans d’études. Les autres universités ne le proposent que comme matière optionnelle parmi d’autres langues étrangères.

Le français a été enseigné dès la fin des années 70, comme matière optionnelle dans le cursus universitaire jordanien. Ensuite, il a été introduit, à la faculté des lettres à l'université de Jordanie, comme matière mineure. L'université du Yarmouk à Irbid a été le premier établissement offrant un diplôme de langue française en Jordanie après la création de son département de langues modernes en 1985. À partir de 1988, une section de français au sein du département de langues modernes a été ouverte à l'université de Jordanie à Amman. Cependant, le français comme enseignement majeur y a été suspendu pendant deux ans faute d'enseignants. Pendant cette période, il ne représentait qu'un enseignement mineur 7 . En 1991, l'université rouvre le département tout en restant sous la tutelle du département d'anglais. Ce n'est qu'à la rentrée 1993/94 que le département a pris son indépendance. Quant à l’université Al-Elbeit, elle a proposé pendant quelques années une mineure de français. Elle a mis récemment en place un diplôme de français censé être au départ un très ambitieux diplôme de traduction couvrant trois langues : français, arabe et anglais. Ce diplôme était difficile à maintenir pour plusieurs raisons : manque d’enseignants compétents dans le domaine, une maîtrise imparfaite des trois langues de la part des étudiants souvent débutants en français, nécessité d’une mise au niveau des étudiants en français, etc. Conscient de ce problème, les responsables de ce diplôme ont décidé de le transformer à partir de la rentrée 2001/2002 et l'orienter vers un diplôme de langue et de littérature en gardant la traduction français/arabe comme spécialisation pour les étudiants de 4ème année.

Notes
6.

Le niveau de réputation des seize universités publiques et privées reste encore significatif dans la société jordanienne. Certaines sont plus demandées que d’autres en raison soit de leur ancienneté, soit de leur enseignement efficace, soit de leur localisation.

7.

Le programme universitaire comprend en effet un enseignement majeur et mineur : par exemple, les étudiants en arabe ont l'arabe comme enseignement majeur mais peuvent choisir d'autres disciplines, à côté de leur spécialité, comme l'anglais, le français, l'histoire, etc. qui sont alors considérées comme enseignement mineur.