2.5.1. Les maximes conversationnelles de GRICE

‘"Quel que soit le genre observé, un certain nombre de principes, maximes, postulats, lois, agissent sur les scripteurs et les locuteurs comme autant de règles qui permettent de rendre compte du fonctionnement comme des dysfonctionnements des discours" ¹⁰⁸ . De Nuchèze V., Coletta J.-M. ’

Les maximes conversationnelles de H.-P. Grice sont les plus anciennes et constituent un principe très général de coopération (1979); elles sont suivies des travaux d'O. Ducrot. H.P. Grice ¹⁰⁹ propose une autre vision de l'interprétation d'une conversation en ajoutant au sens de la phrase énoncée, et au contexte linguistique et extra-linguistique, un troisième facteur : un "principe de coopération" qui permet d'expliquer le fonctionnement des implicites conversationnels dans les échanges. Ce principe est défini par H.-P. Grice comme suit :

‘"Que votre contribution conversationnelle corresponde à ce qui est exigé de vous, au stade atteint par celle-ci, par le but ou la direction acceptée de l'échange parlé dans lequel vous êtes engagé" ¹¹⁰ . ’

Pour H.-P. Grice, les échanges de paroles sont le résultat des efforts de coopération et chaque participant reconnaît dans ces échanges un but commun ou un ensemble de buts, ou au moins une direction acceptée par tous. "Ce but ou cette direction peuvent être fixés dès le départ (…) ou bien peuvent apparaître au cours de l'échange, ils peuvent être bien définis ou assez vagues pour laisser une latitude considérable aux participants" ¹¹¹ . Pour que l'échange se déroule efficacement et puisse atteindre le but accepté, les participants doivent s'engager à respecter le "principe de coopération".

Partant du principe de coopération, H.-P. Grice propose un ensemble de règles de conduite, dites "maximes conversationnelles" dans lesquelles se répartissent des règles et sous-règles plus spécifiques.