CHAPITRE 3 : Élaboration et classement du corpus

3.1. Constitution du corpus

‘"De la théorie au terrain - il faut donc y "descendre". Observer le mouvement. La théorie plane sur les hauteurs; le terrain gît en contrebas. Ce passage par le terrain n'est pas seulement obligé; il est essentiel. Sans lui, pas de validation possible, pas d'anthropologie. Mais le terrain est terriblement exigeant, contraignant, angoissant même. D'où cette hiérarchisation implicite : la théorie en haut, l'empirie en bas. Il faut chercher à lutter contre cette échelle des valeurs, en cherchant à faire de toute expérience de vie de terrain, c'est-à-dire en rendant la démarche ethnographique aussi peu étrangère à soi-même que possible. Il faut s'apprivoiser en quelque sorte" 140 . Y. Winkin

Cette citation, empruntée à Y. Winkin, révèle l'intérêt de l'observation en milieu naturel. Elle suppose la connaissance des situations de production de discours. Elle montre l'écart entre la représentation et la réalité vécue sur le terrain. L'observation du terrain serait donc un moyen pour obtenir des données satisfaisantes sur les comportements langagiers en l’occurrence les interactions guides-touristes dans les visites touristiques. Dans toute analyse de discours, l'établissement du corpus constitue une étape importante de la démarche de l'analyste. Cette première opération qui doit donner à son travail le caractère scientifique requis, suppose un certain nombre de choix théoriques.

Analyse qualitative et non quantitative

Les analyses quantitatives de type sociolinguistique sont souvent inapplicables à ce type de corpus qui est à la fois trop riche (profusion des données) et trop pauvre (trop peu d'exemples de chaque type de données pour que ce soit statistiquement significatif). On a donc en général recours à une analyse qualitative d'échantillons restreints représentatifs.

Nous allons présenter notre corpus en deux temps. Dans un premier temps, d'une manière objective et externe qui présente la richesse et la longueur des données. Dans un deuxième temps, nous le classons en sous genres selon la situation et la finalité du discours.

Notes
140.

Winkin Y. (1996) : Anthropologie de la communication: de la théorie au terrain, éd. Deboeck Université, P.145.