3.1.4. Matériel d'enregistrement utilisé

Pour notre travail, nous avons choisi d'utiliser des enregistrements audio, tout en ayant à l'esprit l'importance d'un enregistrement vidéo. Mais nous nous sommes limitée dans cette recherche au vocal. En effet, nous n'étions pas équipée sur le plan technique pour effectuer les enregistrements vidéo. De plus, filmer une visite guidée n'est pas aussi simple que l'enregistrement audio; il faut demander l'autorisation de l'agence de voyages et des touristes qui vont être filmés pendant toute la visite, ce qui peut les mettre mal à l'aise. Cela est valable également pour le guide qui n'appréciera pas forcément cette démarche. L’enregistrement vidéo peut influencer beaucoup plus lourdement les discours que l’enregistrement audio. Ainsi, la dimension de la communication orale représentée par les gestes, mimiques, postures, regards n'a pas été enregistrée mais étant présente sur place, nous en avons relevé les paramètres importants pour l'interprétation des données.

Nous avons utilisé pour enregistrer le discours des guides pendant les visites, un dictaphone équipé d'un microphone incorporé, accroché au vêtement du guide. Le dictaphone est placé dans la poche du guide pour lui éviter tout dérangement et pour qu'il ait les mains libres. Parfois, il était difficile de respecter ces exigences de bonne qualité d'enregistrement, à cause de certaines contraintes liées d'une part, au dispositif d'enregistrement et d'autre part, aux parasites qui perturbaient l'enregistrement.

Le dispositif d'enregistrement pose de sérieux problèmes pratiques, notamment à propos du corpus. Nous pensons que le fait d'enregistrer le discours du guide peut gêner le déroulement de la visite. Si l'on allait plus loin, il faudrait remettre en cause tout enregistrement réalisé avec un micro apparent. Il serait plus objectif de procéder par un enregistrement caché, c'est-à-dire de réaliser des enregistrements à l'insu des locuteurs. On aurait un discours plus naturel parce que non influencé par l'enregistrement, mais de tels enregistrements posent évidemment des problèmes déontologiques et, sur le plan technique, multiplient les problèmes acoustiques.

Notre expérience du terrain, nous permet de dire que la présence du micro gênait parfois les guides. Dans certains cas, le guide éteignait le dictaphone au moment où il parlait avec les touristes et surtout au moment du déplacement d'un endroit à l'autre. Certains guides ont également l’idée que cela ne servait à rien d'enregistrer ces moments de conversation hors discours informatif sur les monuments.

Nos enregistrements ont été parasités par des bruits externes. La plupart des visites se déroulant en plein air sur des sites archéologiques ouverts, nous retrouvons divers bruits reproduits sur nos enregistrements: klaxons, marchands de souvenirs, appel à la prière dans les mosquées, présence de d'autres groupes sur le site avec leur guide, ou encore bruit du moteur du car pour l’un des enregistrements. Le vent était également parfois générateur de parasites. Le fait que le guide parle en se déplaçant d'un monument à l'autre, accroît également les problèmes d'audibilité du discours.