3.3.3. Discours du savoir / discours relationnel : Quelles combinaisons ?

Ces deux discours se combinent dans une visite guidée. Entre deux extrêmes qui serait un discours totalement historique ou un discours totalement relationnel, on trouve toute une gamme de cohabitations entre les deux avec différents systèmes et moyens de passage de l'un à l'autre. Dans les exemples suivants extraits du corpus, nous allons montrer la diversité de cette relation.

Ce passage, parfaitement bien maîtrisé par les guides jordaniens, est illustré par le passage du monologal au dialogal. Autrement dit, le monologue représente le discours historique et le dialogue entre le guide et les touristes représente le discours relationnel. Examinons de plus près cet exemple pour voir comment s’opère le passage:

Corpus Jérash Moh'd:

G : restez à l’ombre +++ et bien maintenant nous sommes maintenant dans la place ovale de Jérash cette place ovale qui date de la fin du premier siècle après Jésus Christ et puis quand on a découvert Jérash en dix huit cent six par un explorateur allemand on a trouvé que les colonnes (c’était, elles étaient) par terre et donc on a restauré on a reconstitué la place ovale en utilisant les mêmes pierres heureusement on a trouvé les mêmes pierres parce que ça était xxx par les habitants de la ville donc c’est resté ici et puis cette place ovale c’est rare quand même quand on visite une ville romaine de trouver une place ovale comme ça ça vous rappelle quelque chose ++ la place ovale vous êtes allés à Rome

T : oui oui

G : Saint Pierre de Rome vous avez vu

T : ah oui xxx

G : ça ressemble parce que dans l’empire romain c’est une place importante dans l’empire romain de voir ça et si on visite Saint Pierre de Rome on se rappelle à Jérash c’est donc j'ai j’ai des gens que je connais des gens qui ont déjà venus à Jérash qui sont déjà sont déjà venus ici et qui sont allés à Rome ils ont dit que la place ovale de Jérash c’est plus jolie [rire]

T : c’est différent

G : oui c’est différent il y a plein d’autres choses bien sûr [rire] eh bien il y a environ ici soixante colonnes et puis les chapiteaux de ces colonnes on voit que c’est des colonnes de chapiteaux uniques parce que vous avez des chapiteaux uniques il y a des chapiteaux doriques dans les villes romaines il est unique c’est comme ça puis après dans la ville cardo on va voir les chapiteaux corinthiens bien sûr la place ovale on voit au milieu donc c’était en c'était au départ le forum c’était un centre de commerce et puis là au milieu on a mis la flamme vous voyez la flamme

Dans cet exemple, le guide fait un passage progressif d'une description historique de la place ovale à une évocation du souvenir vécu par les touristes eux-mêmes (la visite de Saint Pierre de Rome). La description de la place ovale est faite avec une alternance de l'usage des pronoms personnels : il commence par le pronom "nous", "nous sommes maintenant dans la place ovale de Jérash" pour signaler le début de l'explication, puis il utilise le pronom "on" de troisième personne singulier qui désigne l'historien "on a découvert Jérash en dix huit cent six" (5 occurrences). Puis il revient à un "on" qui joue un rôle indéfini dans cet énoncé "quand on visite une ville". Ici, le pronom "on" est un élément qui permet de glisser du discours historique au discours relationnel ainsi que l'inverse. Ainsi, il utilise le "on" pour introduire le passage au pronom "vous" (3 occurrences) sous forme d'une question directe posée aux touristes. Donc, le passage à l'élément relationnel est le renvoi au vécu spécifique des touristes qui s'accompagne d'une adresse directe avec le pronom "vous":

- "ça vous rappelle quelque chose ++ la place ovale vous êtes allés à Rome"

- "Saint Pierre de Rome vous avez vu"

Ce passage est illustré également par l'usage d'une glose qui fait appel à ses connaissances et ses souvenirs personnels :

- "c’est donc j'ai j’ai des gens que je connais des gens qui ont déjà venus à Jérash qui sont déjà sont déjà venus ici et qui sont allés à Rome ils ont dit que la place ovale de Jérash c’est plus jolie".

Pour repasser au discours historique, le guide utilise l'introducteur thématique "eh bien" : "eh bien il y a environ ici soixante colonnes"

Nous nous arrêtons un peu plus devant cet exemple qui mérite d'être expliqué. Nous avons deux interprétations ou deux organisations possibles : dans un premier lieu, ce passage relationnel est fait avec une forme orale d'un français familier utilisé par les natifs "j'ai des gens qui". Mais le guide trouve son expression très familière, il reformule donc sa phrase pour retrouver une formulation plus normée "je connais des gens qui". Dans un second lieu, on propose une autre lecture qui coupe l'énoncé en deux temps : "j'ai des gens que je connais", puis il enchaîne pour donner plus de détails sur ces gens "des gens qui ont déjà venus à Jérash", et finalement il reformule pour corriger l'emploi du participe passé "qui sont déjà sont déjà venus ici".

À l'oral, nous pouvons avoir des constructions doubles qui sont interprétées de différentes manières comme nous l'a montré cet exemple. Les deux lectures sont valables et travaillent en même temps. Elles se chevauchent l'une l'autre sans créer une confusion ou une incompréhension de sens.

Dans ce même extrait, nous avons relevé deux moments relationnels avec deux niveaux de combinaison différents. Le premier cas est un élément relationnel beaucoup plus proche du contenu historique de la visite (la place Saint Pierre de Rome), il s'agit du rapport des gens à leur vécu qui appartient toujours au domaine de la visite de site. Par contre, le deuxième élément relationnel qui interrompt le discours n'est pas du tout du même ordre que le premier (la place ovale de Jérash est plus jolie que celle de Rome). Ici, le lien avec la place ovale n'est pas explicatif comme le premier cas mais plutôt un lien de connivence. Ainsi, la place ovale devient un prétexte à une plaisanterie ou une connivence.

Un autre extrait du discours de Moh'd illustre ce passage, Corpus Jérash :

G: devant le temple de Zeus +++ là on voit très bien la ville de Jérash on voit la ville basse on voit la place ovale et en même temps on voit le cardo le cardo maximus c’est le voie principale romaine qui passe du sud jusqu’au nordet qui fait huit cents mètres de long ce cardo et c’est la rue la rue la rue principale chez les romains et le cardo donc c’est la rue qui va du sud au nord et puis là-bas regardez on voit encore des colonnes à gauche des grandes colonnes ça c’est le temple d’Artémis le temple d'Artémis la déesse de la chasse chez les romains ou bien Diane la chasseresse on l’appelle +++ y a deux jours ou trois jours à Jérash j’ai fait les visites ici il y avait mille étudiants et étudiantes ici des écoles aussi comme en Syrie

T : ah oui d’accord

G : et qui sont venus pour la visite de la ville

T : oui c’est bien xxx

G : mais c’était bien des écoles ils sont venus ils ont fait de l’ambiance dans le théâtre chanter et danser c’est comme vous avez vu à Basra

T : xxx à votre patrimoine aussi

G : qui

T : les enfants leur leur apprendre tout ce que vous avez comme belles choses

G : oui bien sûr c’est pour leur faire découvrir

T : voilà

G : le pays

T : oui pour mieux xxx

G : et donc maintenant en avril c’est la meilleure période pour les excursions scolaires et pour visiter la Jordanie parce que maintenant c’est le c’est le printemps maintenant il fait beau temps ++++ et puis regardez maintenant donc on parle maintenant un peu de temple de Zeus on est devant le temple de Zeus donc ce temple il date de cent soixante dix après Jésus-Christ mais ce temple en fait ça était construit (…) les romains vous savez que chaque fois ils font le temple c’est comme chez les grecs ils choisissent un endroit qui est le plus élevé parce que c’est plus proche de Dieu +++ n’est-ce pas [on entend l’appel à la prière] là on dit on entend qu’est-ce qu’il dit le moazine vous connaissez

T : non qu’est-ce qu’il dit

G : il dit lailaha illa Allah Mohammad rassoul Allah ça veut dire Allah est grand et Mohammad son prophète (…)

[Passage dialogal : enchaînement sur le décalage horaire entre la Syrie et la Jordanie, ensuite sur les chansons, le vin, la cathédrale et les plats à Strasbourg].

T : il est où le théâtre

G : il est il est par là on va aller allez on y va

Dans cet extrait, nous relevons deux éléments : d'une part, le monologue qui représente le discours historique contient un bégaiement de gloses méta-lexicales (la même glose répétée trois fois est soulignée dans l'extrait). D'autre part, le passage du monologue au dialogue donc du discours historique au discours relationnel est effectué par un rappel personnel du vécu du guide évoqué lui aussi par la présence d'un événement extérieur (la présence d'un groupe d'élèves sur le site). Ce passage au discours relationnel instaure un dialogue entre le guide et les touristes sur le même sujet. Par la suite, un redémarrage du discours historique est relancé par le guide avec la phrase suivante : "et puis regardez maintenant donc on parle maintenant un peu de temple de Zeus". Nous avons un passage historique et puis à nouveau le guide relance le discours relationnel en se référant à un événement extérieur (l'appel à la prière) qui est suivi cette fois-ci par un long discours conversationnel varié en matière de sujets évoqués (la prière, changement d'heure entre la Syrie et la Jordanie, chansons, Strasbourg, les plats et le vin de Strasbourg, etc.). Finalement, pour revenir au sujet de la visite et au discours historique, suite à cette longue conversation entre le guide et les touristes, un touriste prend l'initiative et demande au guide:

T: il est où le théâtre

G: il est il est par là on va aller allez on y va

La combinaison entre le discours historique et le discours relationnel tient compte de deux critères : d'un côté, le sujet abordé et son lien avec le sujet de la visite. De l'autre côté, la longueur de l'intervention. Nous évoquons dans un premier temps, la combinaison du discours relationnel qui se produit au sein du discours historique. Dans un deuxième temps, nous présentons le discours relationnel qui se produit uniquement au moment de déplacement du groupe d'un monument à l'autre.

L'exemple déjà étudié plus haut (la place Saint Pierre de Rome) illustre le premier critère lié au sujet de l'intervention. Le guide crée une sorte de discours relationnel au milieu de son discours historique. Il fait un appel au vécu partagé des touristes afin de les faire participer au discours. Le contenu dans ce discours relationnel est lié à la visite. Cet échange entre le guide et les touristes sur l'endroit de la visite favorise le contact et crée une ambiance dans la visite. Dans cet extrait, le discours d'expert est introduit brièvement par un élément extérieur "vous êtes allés à Rome". Le guide reste sur le même sujet de la visite (la place ovale) et cette intervention est très brève en matière du temps. Ainsi, le discours historique est ici plus dominant que le discours relationnel.

Le discours relationnel pourrait être présent suite à un événement extérieur qui se produit au moment où le guide tient son discours historique. Le contenu de ce discours relationnel est complètement coupé du sujet de la visite, comme nous le montre l'exemple précédent de Moh'd sur le temple de Zeus, (présence d'un groupe d'élèves sur le site ou l'appel à la prière).

Le deuxième critère qui donne une certaine allure à cette combinaison de discours est la longueur de l'intervention. Lorsque le discours relationnel n'est pas lié au sujet de la visite, il peut durer longtemps : nous comptons dans l'exemple précédent une alternance de prise de parole de 35 tours de parole des touristes contre 33 tours de parole du guide. Dans ce cas, le discours relationnel est le plus dominant. Comme nous l'avons vu, les sujets de discussion sont très variés et loin de la visite, ce qui a incité ensuite un touriste à ramener le guide à la visite en lui demandant "il est où le théâtre".

L'autre type de discours relationnel est celui qui se produit pendant le déplacement entre les monuments comme le montre les deux exemples suivants. Cette situation se reproduit à chaque fois il y a un déplacement du groupe d'un monument à l'autre. Le guide essaie d'occuper le temps en profitant des éléments naturels qui se présentent sur place. On peut n'avoir que du discours relationnel comme dans les deux exemples suivants :

Exemple : corpus Jérash Moh'd

G: (…) et maintenant on est à la terrasse supérieur allez nous allons au théâtre

[Rupture et le groupe se déplace vers le théâtre]

G : vous (savez, avez) cette fleur là

T : oui coquelicot

G : coquelicot

T : oui

G : coquelicot ça pousse en printemps il y en a beaucoup on trouve à Jérash c’est une belle fleur une belle couleur

G : coquelicot anémone c’est les anémones aussi non

T : les xxx

G : les anémones

T : les anémones non non

Exemple : corpus Jérash Moh'd

T: oui il y en a beaucoup

G: il y a beaucoup d'oiseaux et beaucoup de coquelicots anémones des plantes mais on voit quelque fois il y a des chèvres et des moutons qui viennent avec les bédouins ici et ils mangent les plantes

[On entend la parole des touristes en arrière plan]

T: ils mangent tout

G: les moutons ils mangent tout parce qu'ils ont pas grande chose pour manger dans le désert

T: oui [rire]

T: les chardons quand ils fleurissent ils sentent bon hein

G: ah oui là les chardons aussi

T: oui

G: mais c'est un site calme ici

T: oui il fait beau là

G: Jérash c'est beau ici

T: et bien exposé hein

G: euh c'est étendu c'est encore plus grande à l'époque que maintenant Jérash c'est-à-dire la ville actuelle c'était pas la même chose comme à la ville autre fois c'était il y avait pleine de choses

T: c'est vrai

G: à l'époque il y avait la pente de Pella c'est une pente sur la vallée du Jourdain qu'on trouve plus maintenant il a disparu

T: il y a combien d'habitants à Jérash maintenant

G: actuellement il y a vingt mille habitants

Un autre aspect marquant le discours relationnel est celui de la présence de marques de connivences et des plaisanteries dans le discours du guide. Cet aspect est considéré comme le plus marqué du discours relationnel en constituant une extrémité du discours. Dans l'exemple suivant, le guide fait une plaisanterie qui provoque des rires et des discussions avec les touristes. Ces connivences rendent la visite plus agréable et attirent l'attention des touristes ; ils apprécient mieux la visite et suivent avec intérêt le discours du guide.

Exemple : corpus Jérash Moh'd

G : (…) les colonnes ils sont très très bien taillées et puis l'agora c'était surtout pour vendre la viande et les poulets +++ et puis là on va vous montrer une chose +++ là regardez ici il y a un lion sculpté et là c'est un veau et là aussi c'est un veau et là bas c'est un on voit les pieds d'un lion et là c'était le xxx c'était la boucherie principale de la ville ++ c'était pour couper la viande + donc c'est la boucherie de l'époque +++ vous voulez un kilo de viande (rire)

T : sans os

G : ou des poissons ou est ce que vous voulez un kilo de lion peut être ++ de lion parce que le lion je sais pas si les gens ils mangeaient de lion à l'époque + hein ou peut être c'est l'inverse (rire)

T1 : c'était bien ça

T2 : qu'est ce que tu voudrais

G : non mais ça c'est la boucherie + ça c'est la boucherie de l'Agora + c'est pour vendre un kilo de poulet madame ++

T : un kilo de rôti (rire)

G : un kilo de rôti ++ de bœuf ++ maintenant on va manger +++

T : et il y a d'autres commerces

G : enfin après c'est presque fini la visite + maintenant après on va jusqu'au car parce que le restaurent ça se trouve à quatre kilomètres + on prend le car + il est dans le parking + pour aller au restaurent + d'accord + et on va manger quoi ++ de lion et de vœu

Une autre extrémité du discours relationnel est le dialogue "d'aide" que le guide entretient avec les touristes. Il ne s'agit plus ici du pôle psychologique et d'esprit à travers les plaisanteries, mais plutôt d'un pôle plus matériel concernant la sécurité et la santé du groupe. Ce type d'échange instauré entre le guide et les touristes est dû à l'installation dans un lieu précis ouvert d'où un certain nombre d'aléas se présentent au terrain comme la chaleur, la pluie ou encore monter certains rochers ou passer dans des petites ruelles. Le métier du guide n'est pas à travailler dans un amphithéâtre ou une salle de conférence mais dans un site naturel. Une certaine précaution de la part du guide est nécessaire et exigé pour que matériellement la visite se passe bien.

Nous montrons quelques extraits de ce type de discours où le guide essaie à chaque fois de donner des indications et des conseilles qui se portent sur la sécurité du groupe (les coups de soleil, les torses, les piqûres des insectes, les glissements, …) :

Corpus Jérash Moh'd :

1) G: venez à l’ombre ici mettez vous à côté pour voir la place ovale et on va vous expliquer sur la place ovale si vous voulez vous asseoir

T : non non

G : restez à l’ombre +++ et bien maintenant nous sommes maintenant dans la place ovale de Jérash (…)

2) G : attention là parce que quand vous passez ça glisse attention venez

T : merci

G : doucement hein

T : merci c’est gentil

G : hop la

T : merci

3) G: on continue qu'est ce que c'est ça

T1: une chenille

T2: ça c'est une chenille

G: ça c'est une mille pattes

T: une mille pattes [discussion entre les touristes]

G: ça c'est dangereux il faut pas toucher hein ++ il faut pas toucher c'est une mille pattes allez on y va ++ regardez cette colonne en face là

Dans tous les exemples précédents du même guide, nous avons remarqué que le guide combine parfaitement bien le discours historique avec le discours relationnel. Cette imbrication est présente dans presque la totalité de la visite qui s'étend sur un axe en allant du plus relationnel jusqu'au plus historique. Or, nous avons remarqué que ce passage entre le relationnel et le historique n'est pas souvent présent chez tous les guides. Cela ne veut pas dire que le guide ne le fait pas mais il gère son discours différemment, en séparant clairement les deux moments. L'exemple suivant nous montre que le guide Samir tient un discours relationnel tout le long de la visite et les seules interventions de la part des touristes sont soit pour répondre aux questions posées par le guide, soit pour poser eux même des questions.

Exemple : corpus Jérash Samir

G: (…) il faut dire déjà la ville de Jérash a connu a connu le christianisme de premier temps de premier siècle mais la communauté chrétienne était réduite et secrète peut être elle était empêchée (de vivre, violemment) de la part des romains vous voyez aussi il y avait des massacres contre les chrétiens et le premier empereur qui a arrêté ces massacres était l’empereur Hadrien quand même on continuait toujours à avoir ces communautés secrètes et les chrétiens à l’époque pour qu’ils se reconnaissent entre eux c’était par une signe c’était les poissons vous voyez pourquoi les poissons

T : xxxx

G : oui oui les initiales les initiales de Jésus

T : Jésus Christ xxxx

G : voilà vous avez eu la traduction impeccable et alors c’est resté comme ça jusqu’à soixante treize et c’est là où l’empereur Hadrien xxx qui est arrivé à l’entête de l’empire romain mais il faut dire que les chrétiens n’ont pas commencé tout de suite par construire les églises (…)