4.2.5.5. La modalisation

"La présence du sujet énonciateur se traduit aussi dans ses marques de modalisation . Dire c'est aussi se situer par rapport à son propre dire" 172 . Le conférencier situe son discours par rapport au certain, au possible, au vraisemblable, et au degré de connaissance, qui se traduisent par les "modalités logiques" 173 . Il peut également porter des jugements de valeur sur son propre dire à travers les "modalités appréciatives". On ne peut pas ainsi séparer ce qui est dit de la manière dont il est exposé.

Les modalités s'expriment par différentes marques : par exemple, des verbes modaux (savoir, pouvoir, vouloir, croire, etc.). À part les verbes modaux, on retrouve d'autres marqueurs d'assertion comme les formules impersonnelles ("il est clair que", "il est probable que", "il s'agit donc là de façon tout à fait clair et évidente d'un …", "et donc il était primordial de connaître …", etc.) ; ou d'éléments adverbiaux variés tels que : "bien sûr", "à mon avis", "très vraisemblablement difficile", etc.

Ainsi, il est important de relever les prises de position du conférencier concernant les différents éléments d'un problème évoqué dans son discours, exprimé par des modalités soit appréciatives soit logiques. Ces modalités se réalisent dans les différentes étapes de la démonstration du contenu du discours. Elles se manifestent afin d'exprimer une opinion généralement modalisée sur le ou les éléments dans un contexte donné.

Les modalités logiques

Notes
172.

Maingueneau D. (1991) : L'analyse du discours, introduction aux lectures de l'archive. Éd. Hachette, P. 108.

173.

Selon A. Meunier qui distingue les modalités d'énonciation et modalités d'énoncé. Les deuxièmes se subdivisent en trois : modalités logiques, appréciatives et évaluatives. Cité dans Charaudeau P., Maingueneau D. (2002) : idem, P. 385.