4.2.6. Aspects syntaxiques et lexicaux

On retrouve des différences de nature syntaxique entre les deux discours. Prenons l'exemple de la construction des syntagmes nominaux qui serait un peu plus complexe que celle employée par le guide, par exemple on trouve ici dans cet énoncé : "cette organisation spatiale de cette ville de la décapole" = SN1 + SN2 + SN3. Par contre, chez le guide, la construction syntaxique est simplifiée avec des énoncés courts.

Le lexique utilisé ici dans cette situation de conférence est un lexique scientifique mais de vulgarisation car il ne s'adresse pas à des spécialistes du domaine. Le conférencier utilise plus de termes techniques abstraits qui appartiennent au langage du spécialiste par rapport au langage professionnel du guide. Nous repérons des degrés de vulgarisation : le discours du guide est plus vulgarisé par sa nature spontané que celui du conférencier. Ainsi, ce langage soutenu abstrait chez le conférencier marque une différence, vis-à-vis du langage du guide, à la fois de nature sociolinguistique et de degré de spécialisation.

Ex : "périmètre fortifié", "une trame urbaine", une attribution erronée", "un tronçon de voie bordé d'une nécropole", "l'implantation de l'urbanisme", "le dispositif d'accès", "implanté perpendiculairement", "une place trapézoïdale", "le démarrage du plan embryonnaire tramé", "notre ère", "plan tardif, hippodamien", "le captage des eaux nécessaire à l'alimentation humaine", "des créations ex-nihilo", etc.

Nous retrouvons également des constructions des phrases qui sont plus sophistiquées que chez le guide : "cet axe est recoupé … qui s'articule … sur laquelle se dressait un monument … qui marquait l'intersection … qui lui desservait", "on peut d'être étonné de voir que…", "il était primordial de connaître…", etc. D'autres prononciations "savantes" comme le mot "coetera" utilisé par le conférencier au lieu de dire "etcetera".

Le discours savant est dans sa nature un discours "pédant" et "prétentieux. Le conférencier essaie, cependant d'atténuer ce pédantisme avec une familiarité qu'il crée dans son discours. Cela provoque une hétérogénéité du ton et du lexique : d'un côté, nous trouvons un lexique très spécialisé, et de l'autre côté un ton familier afin de concilier l'un l'autre. Par exemple, les interpellations du public sont considérées comme une volonté d'appel familier et une proximité entre le conférencier et le public.