1.6. Du principe de composition et de son mode opératoire à l’intérieur de l’Etat-nation.

Le principe de composition est donc à la base de ce processus cumulatif qu’on appelle la croissance conjuguant applications techniques et esprit de gain en un paradigme économique d’un type nouveau.

Par applications techniques on entendra ici toutes opérations nécessitant un certain savoir qui ne relève pas de la seule expérience pratique et à laquelle est attachée une certaine fin qui ne relève pas de la seule volonté, fût-elle collective. La technique est en effet en elle-même un objet social complexe sans cesse renouvelé dans son contenu par les applications qui en sont faites. Celles-ci cristallisent un certain savoir-faire entendu – ainsi que le terme même l’indique – comme le produit syncrétique du savoir et du faire. Par le fait même qu’elle intègre le savoir dans le faire, la technique est innovante, l’innovation n’étant rien autre chose que la traduction en acte de production des connaissances acquises par l’étude théorique des lois de la nature. Acte éminemment social en ce qu’il s’inscrit dans ce que certains auteurs appellent « la maîtrise sociétale du changement technologique » 94 , il détermine les capacités de chaque Etat-nation à remettre en cause les acquis des autres, provoquant ainsi un changement dans la hiérarchie des puissances. Acte social aussi, quelque obstacle que la société puisse élever elle-même devant son accomplissement 95 , en tant qu’il détermine la capacité de chaque Etat-nation à « enclencher et à entretenir un processus de rattrapage d’une cible technico-industrielle mouvante » 96 . Etudiant les raisons pour lesquelles la révolution industrielle est apparue en Europe et pas ailleurs, David S Landes 97 les regroupe en trois : l’autonomisation de la recherche intellectuelle par rapport à l’autorité religieuse, la création d’un langage de la preuve qui met en cause les connaissances acquises par la magie et la divination, l’invention de l’invention – c’est-à-dire la reconnaissance sociale de la valeur scientifique et de la portée pratique de travaux qui, autrement, seraient restés de simples curiosités intellectuelles. Et l’auteur de chercher le fil d’Ariane par lequel toutes les inventions de l’Europe médiévale sont reliées les unes aux autres pour conclure par celle de l’horloge à pendule, instrument qui révolutionna la perception du temps. Désormais, toute activité (a fortiori les activités de recherche scientifique et de développement technologique – celles qu’on regroupe maintenant sous l’acronyme de R&D) devint une course contre la montre.

Si, à l’origine, la techné (terme grec duquel dérive le mot technique) désignait « la méthode, la manière, la façon de faire efficace » 98 , au sens moderne le mot technique (employé au singulier) est « utilisé comme terme générique pour désigner les machines, les outils et les procédés de production » 99 . Ce glissement sémantique a évidemment quelque chose à voir avec la place prédominante qu’occupent de nos jours les activités industrielles dans ce que F. Braudel appelle la civilisation matérielle. Aussi ne peut-on s’étonner de ce que la technique soit le lieu d’articulation de rapports de production englobant divers types de rapports sociaux (rapports de travail proprement dit, rapports organisationnels, rapports éducatifs etc.) à l’œuvre dans le même espace économique. C’est la technique en effet qui articule ces rapports les uns avec les autres pour former système – le système productif en l’occurrence.

Examinons à titre d’exemple la relation Rapport éducatif/Rapport de travail. Elle est en apparence plutôt restrictive dans la mesure où elle néglige les aspects non économiques de l’éducation qui engage pour ainsi dire la société dans son ensemble (l’éducation est l’affaire de la famille autant que des autres institutions sociales). Mais la famille elle-même (a fortiori les autres institutions sociales) n’est-elle pas modelée par le type de rapport de travail à l’œuvre dans la formation sociale considérée ? Ce qu’on appelle communément la société salariale n’a-t-elle pas produit ses propres institutions jusques et y compris la famille en tant que cellule de base de la dite société ? Qu’est-ce donc que la famille nucléaire sinon le type même de famille correspondant au rapport salarial comme rapport de travail prédominant dans les sociétés industrielles modernes ; le produit, autrement dit, de ce qu’on a appelé précédemment le processus d’individuation qui les parcourt de part en part ? Sans doute l’articulation système éducatif/système productif prend-elle des formes « nationales, historiques et spécifiques » 100 mais les types d’articulation possibles entre ces deux systèmes ne réfèrent pas à des différences de nature entre les systèmes éducatifs des différents pays parce que les systèmes productifs ne connaissent guère que des différences de degré dans leur développement respectif étant tous des systèmes industriels. C’est du moins le cas dans les pays à économie de marché constituée qui ont mis sur pied un véritable système éducatif de masse pour répondre aux besoins grandissants de leur système productif en main-d’œuvre qualifiée. Quand donc il sera question plus loin du rôle de l’Etat dans l’instruction de masse et dans la formation aux métiers de l’industrie, c’est pour souligner la volonté des pouvoirs publics de certains pays à l’exemple de l’Allemagne et du Japon à la fin du 19e siècle, de la Corée du sud entre les années 1950 et 1970, de l’Algérie au cours de la décennie 1970 etc. de combler le fossé qui les séparait des pays de vieille industrialisation (Angleterre, France) en matière de développement technologique et plus généralement de développement industriel. Bien que le système éducatif ait d’autres fonctions sociales que celle de produire une main-d’œuvre qualifiée en quantité et en qualité correspondant aux besoins du système productif, c’est cette dernière fonction qui prime dans les sociétés industrielles modernes ; les autres tenant davantage leur raison d’être du besoin de légitimation sociale d’un mode de production donné et du régime d’accumulation du moment que des besoins sociaux d’une autre nature. Ainsi, et pour ne prendre que cet exemple, la fonction de socialisation des individus dévolue à l’école consiste à inculquer aux enfants les valeurs de la société salariale qui, par nécessité historique autant que par nécessité logique, se trouve confondue avec la société marchande industrielle dans laquelle l’individu jouit en apparence d’une liberté quasi-illimitée mais où il se trouve soumis en réalité à une hiérarchie de commandement quasi-militaire dès qu’il est sur son lieu de travail ; hiérarchie dictée par la nature même du procès de production industriel à fort contenu technique. C’est dire que l’école, lieu de production et de diffusion du savoir le moins directement lié à la production, est en même temps le lieu de reproduction des contradictions qui traversent la société salariale de part en part ; contradictions au sein desquelles le rapport homme/machine tient une place primordiale.

Ce qu’on vient de dire de la relation Education/Rapport de travail vaut peu ou prou pour divers autres aspects de la vie en société dans la combinaison qu’ils forment avec le type prédominant des rapports de travail – le rapport salarial en l’occurrence, s’agissant des sociétés marchandes industrielles. Par exemple, des pans entiers de la culture ambiante (littérature, musique, cinéma, chanson etc.) reflètent des perceptions différenciées d’une même réalité selon la position occupée dans la hiérarchie sociale dont on sait qu’elle renvoie plus ou moins directement aux rapports de travail à l’œuvre dans la formation sociale considérée. Cela ne veut nullement dire qu’il n’existe pas de culture nationale référant à un certain esprit national. Bien au contraire, une telle culture existe bel et bien, étant le produit de l’histoire interne de tel pays (où prédomine le point de vue de la classe possédante jusqu’à former l’essentiel de la culture ambiante 101 ) tout autant que de son histoire externe à travers laquelle lui est assignée une place dans le concert des nations. En ce sens, les cultures nationales des divers pays ont plutôt tendance à s’opposer. A contrario, le fait qu’une certaine culture (par exemple le cinéma américain) a tendance à envahir de ses concepts et de ses productions artistiques l’espace culturel d’autres nations, renvoie à la dominance technologique, industrielle et plus généralement économique de la nation dont elle est originaire dans le concert des nations.

Venons en à présent au second élément de définition du paradigme économique de type nouveau que nous avons désigné sous le vocable principe de composition : l’esprit de gain.

Nous appellerons esprit de gain cette disposition particulière qu’ont les individus, les groupes sociaux formant une collectivité et cette collectivité elle-même à attacher de l’intérêt aux choses au-delà de leurs besoins et qui les porte à médiatiser les relations qu’ils sont amenés à entretenir entre eux au point de les faire apparaître comme des relations entre les choses qu’ils possèdent. Comme les relations entre les hommes sont des relations de pouvoir, il leur apparaît que plus ils possèderont de choses, plus ils en imposeront à autrui. D’où cette recherche éperdue de gain entendu comme la capacité à détenir par devers soi des objets de valeur – c’est-à-dire dotés du pouvoir de leur conférer une place dans la société des hommes.

Tel qu’on vient de le définir, l’esprit de gain ne règne dans toute sa plénitude qu’en économie de marché constituée. Il suppose en effet la prédominance des rapports marchands dans la société qui suppose à son tour un état de paix plus ou moins stable propice aux affaires. Ailleurs, l’esprit de gain est battu en brèche par l’esprit de clan, fondé sur la prédation et donc sur la violence extrême, ou bien par l’esprit de rente, fondé sur le non travail, donc sur une autre forme de violence 102 .

Le principe de composition est donc une sorte de loi d’intégration définissant une matrice sociotechnique où prennent racine les faits de toutes natures se rapportant à la société humaine. Mais c’est une loi d’intégration qui, comme toutes les lois de la société humaine, est historiquement déterminée.

Sans doute peut-on déceler ailleurs que dans les sociétés marchandes modernes une loi d’intégration quelconque plus ou moins apparentée à celle que nous désignons ici par principe de composition. Il n’y a pas en effet de communauté humaine un tant soit peu constituée où ne règne un principe d’ordre de ce genre qui rapporte les développements techniques (avec ce qu’ils supposent de savoir théorique), les habitus (comprenant les règles de la vie en société et le système de valeurs qu’elles induisent) et plus généralement tout ce qui relève de la culture ambiante, à un certain mode de produire et de consommer – celui prévalant justement dans la communauté considérée. Mais dans aucune communauté il n’a acquis cette capacité à révolutionner en permanence les modes d’être et d’agir comme c’est le cas dans la société dans laquelle opèrent pour ainsi dire sans restrictions les lois du système capitaliste. Cependant ce même système de rapports économiques a envahi de cette rationalité nouvelle certaines communautés humaines où il s’est implanté par la force et dont il a brisé les liens sociaux ancestraux sans réussir à y établir sa loi, les réduisant ce faisant à des « sociétés [qui] n’étaient plus contemporaines d’elles-mêmes » pour emprunter à P. Bourdieu cette formule si expressive 103 . C’est ce qui explique qu’elles soient aujourd’hui dans cet état de sous-développement dont il semble bien qu’elles ne puissent se sortir par elles-mêmes – c’est-à-dire accéder à une certaine maîtrise du principe de composition.

Nous désignerons dans la suite de ce travail par maîtrise du principe de composition la capacité à endogénéiser ces processus et à les intégrer en un procès culturellement structurant, c’est-à-dire apte à transformer et les mentalités et les comportements des gens. Par non maîtrise du principe de composition nous n’entendrons pas seulement, a contrario, l’incapacité latente ou avérée à endogénéiser le dit principe mais aussi, et plus fondamentalement pour ce qui est des pays sous-développés, la dispersion (pour ne pas dire la dislocation) de ses éléments constitutifs ou à tout le moins leur non articulation en une combinaison socialement et culturellement structurante. Bien entendu, la maîtrise du principe de composition n’est jamais que relative en ce sens qu’il y a toujours de nouvelles applications de ce principe à découvrir et à assimiler. Sur le plan technique, un groupe d’industries est porteur des valeurs essentielles de la culture ambiante en ce qu’il concentre le plus grand nombre de ces applications : industries manufacturières au cours de la première révolution industrielle, industries de l’électricité et du moteur à explosion lors de la seconde révolution industrielle, révolution informatique et informationnelle aujourd’hui. Mais la maîtrise du principe de composition a cette caractéristique d’être cumulative quoi que puisse laisser penser le terme de révolution. Et s’il est toujours possible de réduire le laps de temps nécessaire à l’assimilation de chacun de ses paliers, il ne peut être envisageable d’en sauter 104 quelques-uns sous prétexte qu’on n’a pas besoin de refaire le chemin parcouru par l’humanité en matière de technologie. Nombreux sont les pays sous-développés à n’avoir pas accédé à la maîtrise du principe de composition pour avoir été subjugués par la technique des premiers temps de la colonisation tout autant que par la puissance de feu des armes des colons. Les armes à feu ne sont-elles d’ailleurs pas elles-mêmes l’expression détonante de la maîtrise du principe de composition 105  ?

En pratique, ce principe se traduit par le fait que chaque incrément technique nouveau du procès de travail a pour effet d’accroître l’efficacité productive du travailleur collectif au-delà de sa propre reproduction élargie, autrement dit, d’accroître la productivité sociale du travail de façon plus que proportionnelle à l’accroissement de la population occupée ; ce qui a pour effet de dégager un surplus d’autant plus important que les gains sont remis dans le procès pour être employés productivement. Ce procès se déroule dans le cadre de l’Etat-nation qui en tire alors puissance et prestige.

Pour l’Etat national en effet, la manifestation de sa puissance n’est plus désormais de type purement militaire mais de type militaro-industriel 106 avec ce que cela comporte de rationalité nouvelle en matière économique. Même la guerre, lorsqu’elle devient inéluctable, le devient par nécessité économique : s’emparer des sources de matières premières, se soumettre la main-d’œuvre étrangère, faire main basse sur le potentiel scientifique et technique d’autres nations, tels sont les déterminants essentiels de la guerre dans le monde moderne 107 . Il n’y a plus désormais, depuis les traités de Westphalie, que des guerres de cette nature même lorsqu’elles mettent aux prises un Etat impérial avec d’autres Etats impériaux ou nationaux comme ce fut le cas sous Napoléon 1er. Au demeurant, dans ce cas précis, c’est un Etat national pleinement constitué qui s’était drapé du manteau impérial.

C’est dire combien est riche de déterminations le concept de principe de composition et combien il est économiquement opérant lorsqu’on le combine avec celui d’Etat-nation 108 , ce dernier étant pourtant négligé par l’économie politique 109 alors que le premier n’a simplement pas été mis au jour par les économistes plus soucieux de traduire en équations les faits observables que de chercher à en percer la nature. Dans la suite de ce travail, les concepts de principe de composition et d’Etat-nation (ou d’Etat national) seront systématiquement mobilisés (couplés avec celui de régime autoritaire de gouvernement dont nous définirons au préalable la raison d’être historique et la fonction économique) pour rendre compte de la façon dont les pays où subsistait l’Etat impérial même après l’avènement de la révolution industrielle (Allemagne, Japon, Russie, Turquie pour ne citer que quelques-uns d’entre eux ), ou dont les pays sous-développés sortis exsangues de l’ordre colonial, ont cherché avec plus ou moins de bonheur (plus pour les pays du premier groupe, moins pour ceux du second) à s’élever au rang de puissance industrielle et de se joindre ce faisant aux nations modernes qui comptent sur la scène mondiale. Bien entendu c’est à l’expérience algérienne que nous réserverons le traitement le plus approfondi puisque nous lui consacrerons toute la deuxième partie de la présente recherche. Nous y verrons en particulier comment la stratégie algérienne de développement n’a pu amener le pays ni à endogénéiser le principe de composition, ni à réaliser l’Etat-nation dans ce que ce concept implique de contenus sociopolitique et technico-économique en raison de ce qu’elle s’est appuyée sur la rente pétrolière, surplus d’origine externe.

Notes
94.

P. Diaz, L’accumulation technologique face à la crise asiatique, Revue Economies et Sociétés, Hors Série n°36, novembre-décembre 1999, p 346.

95.

J. Schumpeter, qui définit le type social d’entrepreneur par sa capacité à exécuter de nouvelles combinaisons, dit de la manière accoutumée d’agir (qui est aussi une exigence de la vie en société) qu’elle constitue un obstacle de taille à l’innovation. Mais il souligne fortement, en contrepoint, les déterminations sociales de l’innovation en écrivant : « le milieu offre sans cesse de nouvelles possibilités, de nouvelles découvertes s’ajoutent sans cesse à la réserve de connaissances de l’époque ». In Théorie de l’évolution économique, Recherches sur le profit, le crédit, l’intérêt et le cycle de la conjoncture. Ed. Dalloz, p 113 et suivantes.

96.

P.Diaz, op. cit. p 347.

97.

Richesse et pauvreté des nations, Ed. Albin Michel, juillet 2002.

98.

J. Perrin, Politique technologique et politique scientifique : dépendance ou autonomie, Texte ronéoté, décembre 1993, p 3. L’auteur indique au sujet de la techné grecque qu’elle « englobe aussi bien les métiers que l’art médical et l’art suprême, celui du discours » (même page).

99.

Ibid.

100.

A. Fernex, Système éducatif, système productif, Institut Syndical d’Etudes et de Recherches Economiques et Sociales (ISERES), n° 97, 1991, p 15.

101.

« Les pensées de la classe dominante sont aussi, à toutes les époques, les pensées dominantes, autrement dit la classe qui est la puissance matérielle de la société est aussi la puissance dominante spirituelle ». K. Marx, F. Engels, l’Idéologie Allemande, Ed. Sociales, 1976, p 44.

102.

Sur les concepts d’esprit de clan et d’esprit de rente, voir les développements du chapitre dixième ci-après.

103.

Algérie 60, structures économiques et structures temporelles, Ed. de Minuit, 1976, p 15.

104.

« Une nation peut et doit tirer un enseignement de l’histoire d’une autre nation. Lors même qu’une société est arrivée à découvrir la piste de la loi naturelle qui préside à son mouvement […] elle ne peut ni dépasser d’un saut, ni abolir par des décrets les phases de son développement naturel ; mais elle peut abréger la période de la gestation et adoucir les maux de leur enfantement », K. Marx, Le Capital, Préface à la première édition allemande, Ed. Sociales 1972, p19-20.

105.

On peut juger du peu de pertinence heuristique des robinsonnades chères à l’économie académique dès qu’on a conscience que Robinson a transporté dans ses bagages toute la civilisation anglaise de son époque…à travers le fusil.

106.

D’où la portée cognitive de l’expression : complexe militaro-industriel apparue depuis la deuxième guerre mondiale.

107.

Au moment où ces lignes sont revues la plus grande puissance du monde s’apprête à livrer la guerre la plus impitoyable à l’un des pays réduit à l’ombre de lui-même par dix ans d’embargo, l’Irak, sous les prétextes les plus fallacieux. Les trois vraies raisons de cette guerre, G. Bush père, ancien président des Etats-Unis d’Amérique lors de la première guerre du Golf (1992), les résumait ainsi en 1995 (reportage télévisé de la chaîne La 5e ) : oil, oil, oil.

108.

B. Théret n’hésite pas à conférer à l’Etat un statut conceptuel identique à celui du capital (C’est le titre d’un paragraphe du premier chapitre de son livre). Mais à l’instar des économistes, il ne dit mot de l’Etat-nation non seulement comme entité socio-politique, mais aussi comme réalité technico-économique, ce à quoi nous avons tenté de remédier ici en articulant ce concept à celui de principe de composition. : Cf. Régimes économiques de l’ordre politique, esquisse d’une théorie régulationniste des limites de l’Etat. Ed. PUF 1992, p 35.

109.

Même K. Marx, dont l’œuvre fourmille pourtant de considérations politiques, n’a pas attaché toute l’importance voulue à ces concepts. Il est peu sûr qu’il ne se soit résolu à le faire s’il avait eu le loisir, comme ce fut dans son intention, de s’attaquer aux problèmes économiques internationaux.