4.1. Aux sources de l’économie d’endettement, le sous-développement.

La thèse centrale qui sera développée dans le présent chapitre est que l’endettement des pays actuellement sous-développés a quelque chose à voir avec la nature des relations économiques (sous leur aspect commercial) qui se nouent entre eux et les pays développés à économie de marché. Aussi n’est-il pas inutile de resituer le problème de l’endettement dans son contexte historique – celui de la formation du sous-développement – quitte à laisser sans réponse la question de la genèse de ce phénomène majeur de l’histoire économique mondiale. Le risque est grand en effet, si la discussion est amenée sur ce terrain, de se voir subrepticement conduit à s’embourber dans des interrogations oiseuses, de caractère ontologique, se rapportant à la capacité (ou à l’incapacité) intrinsèque des peuples de se sortir de l’état de pauvreté où les maintient le sous-développement de leurs pays respectifs. Dans cette voie, certains historiens – pour ne rien dire des hommes politiques – ont versé dans le racisme ou à tout le moins dans un paternalisme de mauvais aloi qui fit office de politique justificatrice de l’ordre colonial. Si donc l’on s’écarte de cette voie, il ne reste qu’à statuer sur ce qu’il y a de particulier dans les relations économiques entre pays développés à économie de marché et pays sous-développés pour ensuite chercher à démonter le mécanisme de l’endettement international duquel semblent ne pas pouvoir s’extirper les pays sous-développés malgré tous les efforts déployés par certains d’entre eux pour s’industrialiser 340 .

Notes
340.

Nous conviendrons que l’industrialisation est la seule voie de sortie du sous-développement en tant qu’elle introduit à la maîtrise du principe de composition.