4.2. Nouvelles recherches sur l’économie d’endettement et sur la nature du sous-développement.

On a déjà fait état dans l’introduction au présent chapitre de la mutation qui s’est produite dans la finalité des échanges marchands au sortir de la féodalité en Europe. De M-A-M (marchandise – argent – marchandise), formule de l’échange dans le cadre de la production marchande simple, on est passé avec l’avènement du régime capitaliste à A-M-A (argent – marchandise – argent). De simple intermédiaire des échanges entre valeurs d’usage différentes, l’argent est devenu le mobile même, la fin dernière de toute transaction commerciale. Alors que dans M-A-M c’est la différence de nature ou de qualité des objets proposés à l’échange qui fonde l’acte d’échange, dans A-M-A, c’est la différence de valeur qui l’emporte, de sorte que l’échange n’a de sens que si la valeur empochée au moment de la vente est supérieure à la valeur déboursée au moment de l’achat du même objet. L’identité de nature des termes extrêmes de la formule A-M-A réduit à néant toute justification de l’échange autre que la différence de quantité entre ces deux termes. A-M-A’, telle est la nouvelle formule de l’échange qui, tout en ouvrant une perspective illimitée aux affaires, se saisit de toute valeur d’usage comme d’un simple moyen de faire de l’argent, comme d’un instrument de valorisation du capital, autrement dit d’accumulation. M-A-M (que l’on écrira désormais M-A-M’ pour distinguer dans les termes extrêmes la différence de nature ou de qualité des valeurs d’usage) n’offre au contraire aucune perspective de ce type au renouvellement des échanges ni, a fortiori, à l’accumulation parce que M’ s’éteint dans la consommation. Comme, par ailleurs, aucune différence quantitative entre les termes extrêmes ne se dégage de cette formule, il n’y a aucune possibilité de valorisation du capital si tant est qu’on puisse même parler de capital. Ce qui fonde l’acte d’échange, c’est la différence qualitative entre M et M’; le moyen terme A servant de simple intermédiaire à l’échange et rendant compte à cet effet de l’identité de valeur des marchandises M et M’.

Comme processus, A-M-A’ est différent de M-A-M’ en ce qu’il est de caractère continu (M-A-M’ se caractérisant au contraire par la discontinuité). Schématiquement, les choses peuvent rendues comme suit :

Tirons de ce raisonnement à présent les conclusions qui s’imposent en le transposant sur le plan international pour tenter de saisir ce qu’il y a de caractéristique dans les relations économiques entre les pays développés à économie de marché constituée et les pays sous-développés. Quitte à laisser en suspens la justification du postulat sur lequel elle repose, nous ferons l’hypothèse que le régime des échanges dans les pays sous-développés est à dominante M-A-M alors que dans les pays développés à économie de marché constituée il est de type A-M-A. Dans les transactions commerciales entre ces deux groupes de pays, ces deux formes de l’échange marchand – simple et capitaliste – se combinent pour se présenter dans une perspective dynamique de la façon suivante.

Ce qui est indiqué en indices (chiffres), ce sont les valeurs. En exposant, le symbole (’) indique la différence de nature ou de qualité des valeurs d’usage objets des échanges.

Sur ce schéma on constate que :

Ce qu’il y a de remarquable aussi dans cette façon de schématiser les relations économiques entre pays développés à économie de marché constituée et pays sous-développés, c’est que, quel que soit le régime économique de ces derniers, c’est le système capitaliste qui le structure ; qui impulse ou réfrène la dynamique de leur commerce extérieur dont dépend très fortement leur dynamique productive interne. C’est donc la loi de l’accumulation du capital qui, même si elle opère pour ainsi dire de l’extérieur, joue pour ces pays le rôle de loi d’intégration en assurant leur insertion dans la division internationale du travail.

Que l’on ne puisse pas parler d’échange inégal au sens d’Emmanuel – puisque, formellement, M et M’ont dans l’échange de type marchand simple, rigoureusement la même valeur – n’empêche pas qu’il y ait nécessité absolue pour les pays sous-développés de recourir à l’endettement international au fur et à mesure que se développe leur commerce avec les pays développés à économie de marché.

Etant insérés malgré eux dans la division internationale du travail (DIT) de la façon décrite par le schéma ci-dessus, les pays sous-développés ne peuvent en effet faire autrement que de suivre le rythme qu’impose la loi générale de l’accumulation du capital au commerce mondial. Ils le font en sollicitant toujours davantage leurs structures productives, c’est-à-dire en créant davantage de valeur d’un cycle d’exploitation à l’autre.

Cependant, comme leur régime économique n’est pas fondé sur la loi de l’accumulation mais sur celle de la consommation, ils sont constamment à court d’argent pour relancer la production. D’où la nécessité de faire appel en permanence à l’emprunt et l’accroissement vertigineux de leur endettement qui s’ensuit. En subissant la loi du capital, les pays sous-développés sont ainsi amenés à trouver en amont de M-A-M les moyens de financement de P si par P on désigne, dans la formule développée ci-après, le procès de production (p représentant le produit, MT les moyens de travail, OT les objets de travail et FT la force de travail) dont dérive en principe le procès de valorisation du capital.

Dans ce schéma, P se déroule à l’extérieur de M-A-M’. Cela reflète simplement le fait que, malgré les apparences, la force de travail (et dans une certaine mesure aussi les moyens de travail) n’est pas une marchandise. Le rapport de travail qui structure P n’est pas le rapport salarial même si, selon toute vraisemblance, il lui est par maints aspects apparenté. Cela ne veut nullement dire que P ne soit pas un procès de production de valeur ou que FT ne soit pas apte à produire un surplus. Valeur et surplus se retrouvent d’ailleurs dans M, puis dans A, enfin dans M’. Mais M-A-M’ étant gouverné par la logique de la consommation, le surplus n’offre aucune possibilité au procès P de se renouveler sur une échelle élargie si ce n’est de façon extensive, c’est-à-dire en y intégrant des éléments qui lui sont extérieurs. P n’est donc pas dans ce cas un procès de valorisation. Il n’y a pas d’accumulation possible dans ce mode d’organisation de la production sociale et des échanges marchands si par accumulation on entend, comme il se doit, incrémentation du surplus créé dans le procès de production au sein même de ce procès.

Deux cas de figure se présentent en réalité : ou bien le procès P est de type purement traditionnel, ou bien il est de type moderne.

Par type traditionnel, on entendra tous les modes anciens d’organisation de la combinaison productive aboutissant à un produit qui ne revêt qu’occasionnellement ou partiellement la forme de marchandise. Que les rapports de travail soient, dans cette combinaison productive, de type hiérarchique ou coopératif (autrement dit quel que soit le statut de la propriété des moyens de production), le procès P n’a d’autre finalité que d’assurer la subsistance des personnes et des groupes sociaux dont dépend sa mise en œuvre tout en assurant la reproduction et des structures et des rapports sociaux dans le cadre desquels il se déroule. Dans ce cas de figure, les individus et les communautés humaines dont ils relèvent n’ont de lien avec le monde extérieur – et, a fortiori, ne se trouvent insérés dans la division internationale du travail – que dans la mesure où leur propre reproduction dépend entièrement ou en partie seulement de l’acquisition de M’ en échange de M. Cette situation résulte notamment de la déstructuration quasi-intégrale des modes de produire ancestraux du temps où régnait en maître l’ordre colonial. Si elles continuent de se reproduire en tant que groupes plus ou moins homogènes (selon le degré de préservation du lien social fondamental qui les structure), et si, dans ce cadre, elles continuent de fournir au procès P une force de travail rompue aux méthodes de production anciennes, les communautés humaines concernées ne produisent plus par elles-mêmes qu’une portion congrue des moyens de travail tout en dépendant pour une large part de l’extérieur pour ce qui est de leurs moyens de subsistance. M’ se présente donc sous la forme de moyens de travail (essentiellement des instruments à fort contenu technologique) et de moyens de subsistance d’une population qui, prise dans la nasse des traditions malgré les changements étourdissants auxquels elle est soumise, continue de se conformer au modèle ancien de reproduction démographique, faisant pour ainsi dire sauter le verrou qui, dans tout groupement humain, établit un lien solide entre les lois économiques et les lois de population. Du coup, une main-d’œuvre excédentaire fait son apparition dont le débouché naturel est l’exode rural ou l’émigration.

Si l’émigration répond dans une très large mesure aux besoins en main-d’œuvre des pays d’accueil au cours des phases d’expansion du capital, il n’en va pas de même de l’exode rural qui se traduit par une énorme concentration de populations d’origines diverses autour des grands centres urbains des pays sous-développés ; ce qui a donné naissance aux mégalopoles de la taille de Mexico ou du Caire pour ne citer que ces deux gigantesques villes du Tiers-Monde. Nul n’est besoin de décrire ici toutes les conséquences de ces groupements humains sur l’organisation et le fonctionnement de ces mégalopoles en proie à tous les fléaux sociaux. Nul n’est besoin non plus de dire combien le déracinement 366 des populations de leur terroir, tout en provoquant la désolation dans ces lieux, alimente en en démultipliant les effets, la déstructuration des centres urbains où la criminalité le dispute au désoeuvrement de générations entières de personnes nées dans des baraquements de fortune jouxtant le plus souvent des habitations dont le clinquant révèle le degré de concentration des richesses. Là, deux mondes se font face, produit d’une dynamique perverse résultant de l’entrée en conflit de deux systèmes économiques, de deux logiques dont l’une est comme l’envers de l’autre.

Pour ce qui est du type moderne du procès P, il ne diffère pas fondamentalement du type ancien quant à sa structure interne. C’est par les conditions extérieures de sa mise en œuvre et par les effets qu’elles provoquent qu’il s’en distingue essentiellement.

Comme dans le cas de figure décrit précédemment, P se déroule à l’extérieur de M-A-M’ ; les rapports de travail n’ont que l’apparence du rapport salarial. Mais, à l’inverse du procès de type traditionnel, P ne possède pas en lui-même les conditions de sa propre mise en œuvre. S’intégrant plus complètement dans la division internationale du travail que P de type traditionnel par le fait même de se poser – comme procès de production industriel – en rupture avec ce dernier, il lui faut réunir en effet les présupposés de ce mode de combinaison productive, présupposés d’ordre technique et financier plutôt que d’ordre social étant donnée le statut et la structure de la propriété existants et la nature des rapports de travail qui leur sont affiliés. Dans sa forme développée, ce procès se présente comme suit :

Ipf représente ici l’avance 367 en capital que le pays se procure auprès de pays étrangers sous forme d’aide ou de prêt (les lettres ‘Ipf’ sont choisies ici pour rappeler l’expression «investissement de portefeuille 368 par opposition à Ide – investissements directs étrangers). Ipf est le présupposé de P en ce que MT (qui représente maintenant quasi-intégralement des moyens de travail importés) sont financièrement hors de portée des capacités d’épargne du pays ; capacités d’épargne dont on peut même douter de l’existence en raison de la logique qui préside au procès P. Mais, à supposer que de telles capacités existent, elles ne peuvent être réalisées qu’en des monnaies autres que la monnaie du pays puisque M est essentiellement destiné à être exporté, ce qui n’est pas sans conséquence sur la gestion monétaire du procès P 369 .

Dans la mise en œuvre de P, deux écueils surgissent qui ont pour effet de le dévier de son objectif affiché : celui de produire un surplus accumulable et d’amorcer ce faisant une dynamique d’accumulation à même de sortir le pays de l’état de sous-développement tout en le dégageant de la spirale de l’endettement où il s’est – volontairement ou par nécessité vitale – fourvoyé. Le premier écueil est de nature sociotechnique, le second est de nature sociopolitique.

Le premier écueil est représenté par l’inadéquation grandissante qui se fait jour, au sein même de la combinaison productive, entre moyens de travail et forces de travail. Au regard de l’objectif du procès P – qui intègre, faut-il le souligner, la reproduction réelle élargie comme une de ses dimensions – une distinction est à opérer entre la production domestique des moyens de travail (et tout particulièrement de ceux servant à la production des machines ) et leur importation : en réalisant constamment un cloisonnement entre le procès de production des moyens de travail et les autres procès de production, l’importation mène perpétuellement à l’impasse la reproduction réelle. Il faut chaque fois, pour relancer la production, trouver un point d’ancrage entre ces deux types de procès, ce qui n’est possible que si le pays a à sa disposition en quantité adéquate des devises étrangères. En tant que combinaison productive d’objets, moyens et forces de travail, le procès de production n’est réputé efficace que si existe une adéquation entre ces trois éléments. Des trois, ce sont les moyens de travail qui ont un rôle structurant 370 . Leur importation ne développe pas les mêmes effets en matière d’apprentissage du métier, de qualification de la main-d’œuvre, de créativité et d’innovation, d’entretien, de maintenance et de rénovation des équipements etc. bref, de maîtrise du principe de composition que leur production domestique 371 en tant que cette dernière est aussi production des conditions de la consommation productive des trois éléments du procès de production que sont les objets, les moyens et les forces de travail. De même les effets en retour de la consommation sur la production – rythme de renouvellement du procès de production, extension ou repli de l’activité en fonction de la demande, étendue de la gamme des équipements fabriqués etc. – ne sont-ils pas identiques lorsque les moyens de travail sont fabriqués localement ou importés. Ces derniers n’étant plus, dans le cas de l’importation, que des éléments de la combinaison productive au lieu d’en être également le produit, sont dépouillés de leur caractère structurant au sein du procès de production, enlevant ainsi à ce dernier sa cohérence interne et sa dynamique propre. Désormais, ce ne sont plus les instruments qui commandent les qualifications de la main-d’œuvre puisque les uns et les autres sont produits indépendamment les uns des autres. Ce n’est donc pas la nature «complexe» et le caractère « sophistiqué » des technologies 372 importées qui est à l’origine de l’inadéquation dont il est question ici entre moyens et forces de travail mais bien leur non production interne, que celle-ci résulte d’une volonté politique ou d’une nécessité objective. En agissant de la sorte sur le procès de production, l’importation des moyens de travail opère donc une rupture entre les éléments principaux de la combinaison productive, moyens et forces de travail, et la dépouille de son organisation sociotechnique propre. En conséquence, le coût de production – qui est l’expression condensée de l’aptitude des structures productives à fonctionner à l’économie, c’est-à-dire en intégrant comme autant de facteurs d’efficacité le mode d’organisation sociale et technique de la combinaison productive, le degré de technicité des instruments, le niveau de qualification de la main-d’œuvre etc. n’apparaît plus que comme la sommation des dépenses occasionnées par tous ces éléments au lieu d’en être la synthèse constamment poussée à se délester des charges devenues socialement inutiles, scories de l’ancien mode de produire et de consommer productivement.

Il résulte de tout cela que P, qui a toute l’apparence d’un procès de production de type moderne – c’est-à-dire industriel – n’est mis en œuvre qu’au prix de surcoûts élevés, forme de consommation improductive d’objets, moyens et forces de travail dont la combinaison même est censée fournir un surplus accumulable dépassant par son volume les frais encourus d’avance par le seul fait de recourir à l’emprunt étranger. Nous examinerons dans la deuxième partie de la présente recherche sur l’exemple de l’Algérie, toutes les implications de cet état de faits. Nous verrons en particulier pourquoi la stratégie algérienne d’industrialisation n’a pas produit l’effet qui en était attendu, celui d’enclencher un processus cumulatif de croissance économique.

Venons-en à présent au deuxième écueil qui a pour effet de dévier de cet objectif le procès de production P.

Nous avons dit qu’il était de nature sociopolitique. Il tient en effet à la nature des rapports de propriété à l’œuvre dans la société considérée ; rapports qui commandent les relations de travail. Nous ne pouvons évidemment ici qu’esquisser une piste de recherche sur ce sujet tant la question se nourrit de situations diverses et de leurs évolutions parfois paradoxales. Si nous nous évertuons à fournir quelques éléments de réflexion de caractère général, nous ne perdons pas de vue cette prémisse dont le terme qui en rend le mieux compte est sans doute celui de contextualisation. C’est donc sur l’exemple de l’Algérie que nous aurons à tester le pouvoir explicatif des idées développées dans la présente section. Revenons au schéma :

Dans ce schéma, tout se joue dans la séquence 373

C’est elle qui recèle la nature des rapports de travail. Dans les modes de production anciens (esclavagiste, féodal ou plus généralement, tributaire pour emprunter à S. Amin ce terme générique), les rapports de travail sont de type personnel. Il n’en va pas de même sous le capitalisme où prédomine leur caractère impersonnel sous la forme du rapport salarial. Dans les pays sous-développés où les formes de propriété traditionnelles ont été supprimées ou à tout le moins réprimées par l’ordre colonial, une situation nouvelle est apparue que ne fondent ni les formes anciennes (patrimoniales ou communautaire) ni la forme moderne (privative) de propriété : dans le sillage du mouvement de libération nationale qui a fédéré les forces sociales les plus hétéroclites, la lutte contre le sous-développement est apparue comme le prolongement naturel de la lutte pour l’indépendance politique. Les mêmes forces sociales s’y trouvent engagées sous l’autorité maintenant légitimée par l’issue victorieuse de la guerre pour l’indépendance ou par la lutte politique qui y conduit, d’un pouvoir de fait réunissant la plupart des protagonistes d’hier. Le résultat est que, tout en se présentant sous l’apparence d’une combinaison productive de type capitaliste, la séquence P…p en est en réalité très éloignée. Ce sont les rapports de travail qui, au sein de cette séquence, diffèrent fortement des rapports de type salarial. Leurs deux principales caractéristiques peuvent être ainsi rendues :

Sans aller plus avant dans cette analyse, de laquelle on peut extrapoler toute une série de considérations sur l’ordre politique en place dans les pays sous-développés, on notera les effets pervers qu’une telle situation ne manque pas de produire sur la combinaison productive représentée par la séquence décrite ci-dessus. Celle-ci perd ce qui lui reste d’efficacité productive dans d’interminables conflits d’autorité et dans des stratégies d’accaparement du produit p, de détournement des objets, moyens et forces de travail de leurs emplois originels au profit de personnes – ayant ou non un lien avec l’entreprise – qui s’en servent pour se constituer des fortunes privées 376 . On comprend que, dans de telles conditions, il n’y ait point de surplus accumulable qui puisse être dégagé.

Pour lever toute équivoque, il convient de préciser immédiatement cette idée : il n’est nullement question ici d’affirmer que P…p ne soit pas source de surplus. On veut simplement signifier que, par une sorte de consensus social laborieux résultant de l’absence de légitimité de quelque force sociale que ce soit à se l’accaparer pour l’investir dans la reproduction élargie, le surplus forme davantage un fonds de consommation additionnel qu’un fonds d’accumulation. Pour dire les choses autrement, on peut partir de la formule de la valeur dégagée par K. Marx : (c+v+pl). Celle-ci peut se décliner sous les deux formes suivantes selon qu’on l’envisage du point de vue de la consommation ou du point de vue de l’accumulation : [c+ (v+pl)] dans le cas de la consommation, [(c+v)+pl] dans le cas de l’accumulation .

Dans le premier cas de figure, le capital n’apparaît pas en tant que tel, c’est-à-dire en tant que rapport social spécifique, ce qui correspond au fait que la consommation (avec ce qu’elle implique de reproduction des instruments de travail représentés ici par ‘c’, n’est pas inhérente au régime capitaliste. Bien entendu, dans ce cas, ‘c’, ‘v’ et ‘pl’ n’ont absolument pas le même contenu social que dans l’autre formule. Leur emploi est ici de pure convention, l’objectif étant de faciliter la comparaison des situations. Pour rester dans le cadre des conventions, on notera que, dans ce cas de figure, ‘pl’ ne se distingue pas de ‘v’ mais au contraire, forme avec lui la valeur du produit social nouvellement créé. Sa répartition en fonds de consommation et en fonds de reproduction (dans le cas de la reproduction élargie), dépend de la nature des rapports sociaux en vigueur dans la société considérée. Dans ce cas, le calcul économique (si calcul économique il y a) ne revêt pas nécessairement la forme monétaire. Seule la nécessité de définir une unité de compte homogène pour l’évaluation 377 conduit à l’obligation de se rabattre sur la monnaie. Mais alors celle-ci est dépouillée de ses principales fonctions pour ne plus servir que d’unité de compte 378 . De là résulte le caractère mineur des monnaies des pays sous-développés dont les économies sont certes, comme on l’a vu, structurées par la loi générale de l’accumulation, mais structurées par elle pour ainsi dire de l’extérieur.

Dans le second cas de figure, (c+v) réfère à une avance de fonds sous forme de capital impliquant les rapports sociaux de type capitaliste. Le capital doit de toute nécessité être non seulement reproduit mais agrandi pour que se maintienne le système des rapports dont il est l’expression. ‘pl’ est la source de cet agrandissement du capital, autrement dit de l’accumulation puisque l’accumulation se définit comme la capitalisation da la plus-value. D’où l’intérêt de la distinction entre (c+v) et ‘pl’ pour le calcul économique. Mais la transformation de la plus-value en capital additionnel suppose sa réalisation en argent, ce qui confère au calcul économique sa forme monétaire exclusive.

Pour en revenir à la séquence P…p et à sa forme valeur [c + (v + pl)], on notera que, dans le cas des pays sous-développés qui répondent à cette grille de lecture, les rapports de production semblent en permanence surdéterminés par les rapports de distribution qui sont des rapports de nature immédiatement politique.

Que conclure de cette analyse relativement à la question de l’accumulation ? Que, si elle n’est pas totalement étrangère au procès

elle est constamment en butte à des blocages qui n’ont rien de contingent comme nombre d’analystes (qui n’ont simplement pas compris la nature véritable de ce procès) aiment à le répéter, arguant des reculs de l’investissement productif dans certains pays sous-développés à certains moments de leur industrialisation 379 .

En réalité, si l’investissement (du moins l’investissement productif) participe bien de la reproduction, il n’est nullement sûr qu’il participe également de l’accumulation. L’investissement se distingue en effet de l’accumulation en ce qu’il n’est que la réunion des moyens matériels de la reproduction (simple ou élargie) alors que l’accumulation est la mise en œuvre de ces moyens dans le cadre de rapports sociaux déterminés. Elle est la forme spécifique de mise au travail des producteurs dans le cadre du système capitaliste. Elle est, en d’autres termes, tout à la fois reproduction réelle et reproduction sociale élargies de type capitaliste. Cela étant dit, on n’en a pas fini avec le schéma

à l’aide duquel nous avons cherché à rendre compte du procès de production moderne en pays sous-développé. Deux logiques s’affrontent dans ce schéma : la logique A-M-A, représentée ici par

et la logique M-A-M, représentée par la séquence terminale de ce schéma.

La première séquence indique le processus par lequel le capital emprunté ‘Ipf’ aboutit à A (expression monétaire de M contenant le surplus). La réalisation de cette séquence, déjà fortement compromise par les deux écueils dont on a parlé dans les pages qui précèdent, est, de surcroît, en complète opposition avec la séquence M-A-M’ commandée par la logique de la consommation. Le résultat est que A ne se résout pas en Ipf mais en M’ qui vient s’insérer directement dans la séquence P…p, obligeant les autorités du pays à lever de nouveaux emprunts pour assurer le remboursement des anciens quand cette obligation ne s’étend pas à l’achat des éléments de la combinaison productive elle-même. Ce cas se présente plus souvent qu’à son tour en raison tant des transferts de surplus qui ont lieu des pays pauvres vers les pays riches analysés sous divers angles par les théoriciens de l’économie du développement, que du détournement des moyens de production importés de leur destination originelle par les tenants du pouvoir de décision économique en poste dans les pays sous-développés.

La situation est-elle différente dans le cas de l’investissement direct étranger ? Rien n’est moins sûr !

Sans entrer ici dans la présentation détaillée des formes de l’investissement direct étranger dont certaines ne se distinguent de l’investissement de portefeuille que d’un point de vue conventionnel 380 , on peut définir l’Ide comme une prise d’intérêt durable par une firme multinationale dans une entreprise de pays tiers. A la différence de l’investissement de portefeuille, la prise de risque dans le cas de l’Ide – filiale, joint-venture, co-entreprise – donne à l’investisseur un droit (variable selon la formule retenue) de contrôle sur le déroulement du procès de production P. Celui-ci est même directement associé à l’organisation du dit procès non seulement au moyen de procédures de mise en œuvre calquées sur celles en vigueur dans la maison-mère, mais aussi au moyen de la désignation à des postes d’encadrement technique et de direction ayant un caractère stratégique de personnes recrutées à cette fin par la maison-mère ou déléguées par elle. Au travers des procédures, c’est en réalité l’ensemble des relations de travail qui sont (re)définies 381 pour leur conférer un contenu en accord avec l’objectif même de la prise de participation de la firme multinationale dans l’entreprise du pays d’accueil. A priori, cet objectif est la réalisation d’un profit, ce qui devrait se traduire par l’instauration d’un véritable rapport salarial au sein de l’entreprise mixte – le rapport salarial étant, faut-il le rappeler, le mode particulier de mise au travail des producteurs dans le cadre d’un régime économique gouverné par la loi du profit. C’est bien en effet ce qui se produit dans le cas des investissements directs étrangers réalisés par les firmes multinationales dans les pays développés à économie de marché, pourquoi en serait-il autrement dans les pays sous-développés ? Si tel était le cas, la logique A-M-A l’emporterait sur la logique M-A-M dans la mise en œuvre de l’investissement direct et le procès P se présenterait alors comme la séquence de valorisation de A dans la formule A-M-A’ qui peut maintenant s’écrire :

Sur le plan microéconomique il peut effectivement en être ainsi. La question est alors de savoir dans quelle mesure cette logique modifie celle, longuement décrite dans ses effets macroéconomiques dans les pages qui précèdent, qui structure les relations nord-sud. En pratique, même l’investissement direct étranger (Ide) dont on vante tant les vertus dans le cadre de la libéralisation mondiale en cours, obéit dans une large mesure à la logique du transfert de surplus des pays pauvres vers les pays riches. Outre les rapatriements par les sociétés-mères des bénéfices réalisés par leurs filiales dans les pays sous-développés, ce sont les rapports filiale-société-mère qui participent de cette logique : surfacturation des inputs importés et sous-facturation des outputs exportés par les filiales vers les maisons-mères sont en effet monnaie courante dans la pratique des firmes multinationales. Le résultat – escompté et obtenu par ces dernières – est de sous-évaluer le surplus produit par leurs filiales pour tout à la fois réduire les engagements de la société-mère dans les pays d’accueil de leurs filiales si accord il y a entre elle et les gouvernements de ces pays pour le réinvestissement d’une partie au moins des profits réalisés, et réduire d’autant les impôts sur les bénéfices ainsi que toutes les taxes en amont (TVA, BIC etc.). Il en résulte que, même dans le cas où la séquence P…p est structurée par le rapport salarial, les firmes multinationales elles-mêmes réduisent le tout à un procès de type M-A-M. Pourquoi en est-il ainsi, c’est une question de stratégie où les considérations de rentabilité n’entrent pas directement en ligne de compte. Cette stratégie est en effet fort différente selon que les firmes multinationales investissent dans les pays développés à économie de marché ou dans les pays sous-développés.

Dans les premiers, passée la période faste de l’immédiat après-guerre au cours de laquelle les firmes nord-américaines ont déployé leurs ailes sur l'ensemble du vieux continent, des firmes de dimension internationale sont apparues en Europe et au Japon qui se sont lancées à leur tour dans l’aventure de l’investissement direct à l’étranger. Les unes et les autres ne se sont engagées dans cette aventure que dans la mesure où elles possédaient une avance technologique et/ou organisationnelle à même de leur assurer des profits élevés. Des firmes comme IBM, ITT, Kodak pour les Etats-Unis ; Sony, Hitachi, JVC, Pionneer pour le Japon ; Thomson, Siemens et d’autres pour les pays du vieux continent, ont développé dans leur domaine d’activité et par le biais de l’investissement direct étranger, des stratégies de pénétration du marché de leurs concurrents pour s’emparer immédiatement ou à terme des gisements de profit représentés par l’existence d’un vaste marché et d’une demande solvable potentielle élevée.

Tout autre est la stratégie de ces mêmes firmes (et d’autres encore) dans les pays sous-développés. Là, d’autres considérations entrent en jeu : prolongement de la durée de vie d’un produit technologiquement obsolète et économiquement non rentable dans les pays du nord ; remontée de filières de production d’un autre produit en vue de s’assurer l’approvisionnement en matières premières ; nécessité de se délester sans les mettre définitivement au rebut des équipements polluants décriés par une opinion publique de plus en plus acquise à l’argument écologique sont, avec la recherche d’une main-d’œuvre bon marché, les principaux éléments explicatifs de la stratégie des firmes multinationales qui engagent des investissements directs dans les pays sous-développés.

Il est à ce sujet assez curieux de constater que, pendant toute la première moitié du 20e siècle, les pays sous-développés – qui étaient encore pour la plupart aux prises avec l’ordre colonial – ont reçu près des deux tiers du stock mondial des Ide. Ces investissements étant dans leur majeure partie 382 le fait de pays européens possédant de véritables empires coloniaux, on devine aisément les raisons qui ont amené ces pays à investir dans les pays sous-développés : c’est l’exploitation à peu de frais des richesses naturelles de ces derniers qui en est le vrai motif. Sucre, café, cacao, hévéa, tabac et autres marchandises exotiques pour ce qui est produits de l’agriculture ; minerais, pétrole, phosphates et autres matières premières non minérales pour ce qui est des produits destinés à l’industrie ont ainsi été soumis à une exploitation effrénée.

Mais avant même que ne s’amorce le mouvement pour l’indépendance des colonies, une redistribution s’est opérée dans l’investissement direct étranger entre pays développés et pays sous-développés. Ce sont les Etats-Unis qui en ont été le moteur, ce pays devenant, à la faveur de la deuxième guerre mondiale dans laquelle il ne s’est engagé qu’en 1942, la première puissance économique du globe. Entre 1938 et 1960, le stock mondial d’Ide reçus par les pays sous-développés est divisé par 2. Leur perte d’attractivité est allée crescendo jusqu’à la fin de la décennie 1980. En termes relatifs, cela s’est traduit par la réduction au 1/4 de la part des investissements reçus par les pays sous-développés. Cette part s’est stabilisée au cours de la décennie 1990 à ce niveau sous l’effet de la libéralisation dans laquelle se sont engagés la plupart des pays sous-développés à l’instigation du FMI et de la Banque Mondiale. En valeur, le stock d’Ide étant passé de 745 à 2.320 milliards de dollars entre 1985 et 1994, c’est tout de même près de 600 milliards de dollars qui ont ainsi été investis dans les pays sous-développés 383 .

Plusieurs facteurs ont contribué au recul de l’Ide dans les pays sous-développés depuis l’immédiat après-guerre jusqu’au début des années 1990. Il y a tout d’abord l’accession à l’indépendance de la plupart des anciennes colonies qui s’est traduite par la montée en puissance des nationalismes hostiles à l’investissement direct étranger trop souvent assimilé à une recolonisation économique. Dans de nombreux pays sous-développés, des réglementations restrictives à l’entrée des investissements étrangers ont été édictées (codes des investissements) et des offices gouvernementaux ont été créés à l’effet d’en surveiller la stricte application. Mais ce facteur n’explique que partiellement la désaffection des investisseurs vis-à-vis des pays sous-développés : ceux-ci ont souffert aussi des opportunités offertes à l’investissement direct étranger par les pays européens puis par les Etats-Unis qui ont amorcé, avec les trente glorieuses, une longue phase de croissance et de stabilité économique. Il y a enfin l’apparition, à partir du début des années 1970, d’énormes excédents de capitaux qui, faute de placements à l’étranger, menaçaient de dévalorisation le capital social de l’ensemble des pays industrialisés. Avec l’avènement du marché des euro-devises, les détenteurs de tels excédents n’ont pas trouvé mieux que de les prêter à des conditions extrêmement avantageuses pour les pays emprunteurs : l’inflation battant son plein, les taux d’intérêt réels s’étaient amenuisés au point de passer sous la barre de zéro pour devenir négatifs. Dans ces conditions, l’investissement de portefeuille a supplanté l’investissement direct d’autant plus aisément que – apparemment du moins – pays emprunteurs et pays prêteurs y trouvaient leur compte.

On sait ce qu’il en a été en définitive : la spirale de l’endettement était enclenchée conduisant la plupart des pays sous-développés – à commencer par le Mexique en 1982 pour finir par les pays d’Asie du sud-est en 1997 – à une crise généralisée de l’endettement. Les uns après les autres, tous les pays endettés ont donc dû formuler auprès du Club de Paris ou auprès du Club de Londres, une demande de rééchelonnement de leur dette et accepter de se soumettre (sous l’égide du FMI) aux conditions dictés par eux en forme de programme d’ajustement structurel. Ce programme est-il pour autant de nature à les sortir de l’impasse où les a menés l’économie d’endettement international qu’ils ont pratiquée ? C’est à cette question qu’est consacrée la troisième et dernière section du présent chapitre.

Notes
364.

Nous employons ce terme au sens comptable. Le cycle d’exploitation englobe bien entendu le procès de production. Par ailleurs on parle de trois cycles d’exploitation en supposant que le A de départ est lui-même le produit d’un cycle qui n’est pas représenté sur le schéma. Dans la réalité, le cycle de production ne correspond pas toujours au cycle d’exploitation au sens où il est entendu ici.

365.

Nous étudierons en détail cet aspect du problème dans les pages qui suivent.

366.

Dans La question urbaine, M. Castells, s’interrogeant sur la relation, dans les pays sous-développés, entre urbanisation et industrialisation, conclut: « Cette population déracinée et changeante, en chômage, ‘armée de réserve’ d’une industrie inexistante, est à la base de la croissance urbaine ». Ed. F. Maspéro, 1972, p 62.

367.

Ce terme peut paraître désuet mais on ne doit pas oublier qu’il a été pour les classiques anglais – A. Smith notamment qui doit beaucoup pour cela à F. Quesnay – le point de départ de la découverte de la nature du capital.

368.

Nous laisserons de côté pour l’heure les investissements directs étrangers que nous évoquerons ultérieurement.

369.

Nous étudierons en détail ce problème dans le cas particulier de l’Algérie dans la seconde partie de la présente recherche.

370.

«Ce qui distingue une époque économique d’une autre, c’est moins ce que l’on fabrique que la manière de fabriquer, les moyens de travail avec lesquels on fabrique. Les moyens de travail sont les gradimètres du développement du travailleur et les exposants des rapports sociaux dans lesquels il travaille». K. Marx, Le Capital, L1T1, Ed. Sociales 1972, p 123.

371.

«A quelques exceptions près, même les processus primitifs les plus simples ne peuvent être empruntés en bloc à un pays industriel et être implantés sans modification dans un pays non industriel. Ceci est encore plus vrai lorsqu’il s’agit de processus industriels plus modernes. Dans presque tous les cas, des adaptations sont nécessaires pour parvenir à quelque chose dans le pays non industriel où n’existent pas les équipements grâce auxquels ce processus était mené à bien dans le pays industriel. Et il n’y a pas de progrès automatique d’une étape à l’étape suivante. A chaque moment, de nouveaux problèmes doivent être résolus dont la solution ne peut être trouvée ailleurs. Dans tout pays, la marche vers l’industrialisation doit dans une certaine mesure être créée à l’intérieur du pays». Everett E. Hagen, Economie du développement, Ed. Economica 1982, p 125.

372.

Le concept de technologie, bien que couramment employé dans la littérature économique, y est rarement défini. Par technologie nous entendrons pour notre part le procès particulier qui consiste à transformer le savoir en un savoir-faire qui ne soit pas seulement de l’ordre du virtuel mais qui se réalise dans les moyens de travail dont il est pour ainsi dire l’incrément moral.

373.

Parfois notée P…p dans la suite de ce travail.

374.

Voir au chapitre neuvième ci-après l’analyse développée en termes de capital-relations dans le cas de l’Algérie.

375.

Dans un de ses ouvrages, A. Henni développe des idées pour le moins originales sur ce thème ; idées qu’il n’étaye malheureusement ni par une argumentation ni par une bibliographie suffisantes. Cf. Le cheikh et le patron, Usages de la modernité dans la reproduction de la tradition, Ed. OPU, Alger 1993.

376.

Ce processus est à l’œuvre en Algérie surtout depuis la réforme économique de 1980 dont il sera question dans les chapitres septième et huitième ci-après.

377.

Nous raisonnons ici sur l’exemple de l’économie marchande simple où la loi de la valeur opère comme dans le cadre de l’économie marchande capitaliste même si c’est de façon différente.

378.

Nous reviendrons plus en détail sur cet aspect du problème dans la deuxième partie de la présente recherche en traitant de l’accumulation en Algérie.

379.

Nous donnerons un aperçu de cette conception et des auteurs qui la soutiennent dans la deuxième partie de la présente recherche en traitant du cas de l’Algérie.

380.

Certaines formes d’Ide ne donnent même pas lieu à des entrées de capitaux dans le pays d’accueil et n’ont donc aucune incidence positive sur sa balance des paiements. Il en est ainsi des contrats de sous-traitance, de la cession ou de la location de licence etc. Dans ces cas-là, la firme multinationale n’agit pas autrement que si elle avait effectué un simple placement

381.

Nous disons (re)définies en pensant au cas d’une prise de participation dans une entreprise déjà existante.

382.

40% du stock mondial des IDE étaient, en 1938, détenus par le Royaume-Uni. Chiffre cité par D. Tersen et JL. Bricout in L’investissement international, Ed. Armand Colin 1996, p 30.

383.

Tous ces chiffres sont tirés de l’ouvrage de D. Tersen et JL.Bricout ci-dessus référencé.