5.3.1. Les critiques non institutionnelles.

Quelque exagérées qu’elles aient pu paraître en leur temps, toutes ces critiques ne manquaient pas de pertinence.

W. Andreff et A. Hayab ont procédé à une analyse technico-économique de l’interdépendance des branches industrielles composant le système productif en formation en se fondant sur la technique de triangulation de la matrice représentant le TEI de 1973. L’interdépendance étant définie comme la relation interbranche qui s’établit par le biais des demandes réciproques de consommations intermédiaires, « le degré d’interdépendance existant entre les différentes industries de l’économie algérienne peut donc être mesuré en comparant pour chaque industrie sa production à la demande finale qu’elle doit satisfaire » 463 . Or, à la lecture de la diagonale de la matrice inverse du TEI, cette interdépendance apparaît comme négligeable. Poursuivant leur analyse, les auteurs en arrivent à montrer finalement que seule la branche hydrocarbures allait produire des effets industrialisants en direction d’une seule et unique autre branche, la pétrochimie, à laquelle elle fournissait l’essentiel de ses matières premières.

Si donc, au départ, on a misé sur le développement prioritaire de deux branches (les hydrocarbures et la sidérurgie) dont on attendait des effets industrialisants sur les autres branches industrielles, on aura vite fait de déchanter. Comble de paradoxe, ces deux branches, fortement intégrées, formaient un sous-système industriel quasi-autonome, davantage relié à l’économie mondiale qu’à l’économie locale. Produisant pour l’exportation, le secteur des hydrocarbures n’a que peu d’effets d’entraînement industriel interne exception faite de ses liens avec la pétrochimie. Quant à la sidérurgie, elle fournit la majeure partie de ses produits à la branche hydrocarbures qui s’en sert pour développer ses capacités de transport par pipe-line à destination des ports à partir desquels s’effectuent les ventes à l’étranger.

Notant le caractère pervers de ce schéma industriel, les auteurs cités parlent d’étouffement du processus d’industrialisation : 63% de l’investissement industriel public étaient en effet dirigés vers ces deux branches alors que les autres branches, qui auraient dû former leurs principaux clients, ne recevaient que 15% du total de l’investissement. Il concluent à l’échec relatif de la stratégie algérienne de développement, échec qu’ils imputent à une mauvaise allocation de l’investissement entre les différentes branches prioritaires ainsi qu’à un choix discutable de l’industrie charnière : la sidérurgie. Sur ce, les auteurs proposent de renverser la problématique de l’industrialisation en Algérie et dans le Tiers-monde en optant pour le développement prioritaire d’autres branches d’industrie qui, dans l’économie mondiale contemporaine, peuvent être qualifiées d’industrialisantes : automobile, construction électrique et électronique, chimie d’application, caoutchouc, matières plastiques, instruments de précision…

Sans entrer dans la discussion de cette thèse, on fera remarquer néanmoins qu’elle implique une intégration plus poussée de l’économie algérienne dans l’économie mondiale plutôt qu’elle ne réalise l’un des présupposés de la stratégie algérienne de développement : la rupture d’avec la division internationale du travail. Il est vrai que, telle qu’elle a été conduite, cette stratégie n’a pas davantage coupé avec la DIT ; bien au contraire, elle a aggravé l’extraversion de l’économie en la rendant plus dépendante de l’exportation d’un seul produit alors que s’est considérablement élargi l’éventail des importations qui la mettent sous la coupe réglée des multinationales agissant en véritables maîtres d’œuvre de la DIT. Mais, sauf à renoncer à l’idée de rompre avec la DIT, il apparaissait évident que c’était là une fausse solution. Peu d’auteurs, à l’époque, auraient eu la clairvoyance et finalement l’audace d’affirmer la nécessité pour l’Algérie de s’insérer dans la division internationale du travail plutôt que de chercher à en être coupée 464 .

Pour M. Raffinot et P. Jacquemot, la question n’était pas tant celle de la cohérence interne du modèle d’industrialisation ni même celle de l’adéquation entre pratique et théorie, mais celle du contenu social du projet. Or le projet était ambigu à leurs yeux. Si « la stratégie algérienne de développement apparaît incontestablement comme l’une des tentatives les plus puissantes parmi celles visant à rompre avec les formes classiques de la dépendance économique » 465 , elle n’en traduit pas moins, d’après eux, une forte aspiration de la bourgeoisie nationale à l’hégémonie économique. C’est parce qu’elle est encore embryonnaire que cette classe ne peut se passer de l’appareil d’Etat pour s’affirmer « en tant que classe exploiteuse, […] déterminant en toute souveraineté les modalités de l’extorsion et de l’affectation de la plus-value sociale » 466 . Un capitalisme d’Etat se met en place qui implique « le recours systématique aux techniques de production les plus modernes conçues dans les pays capitalistes avancés » 467 . Le résultat de cette politique est certes d’avoir créé de toutes pièces un appareil de production centré sur des industries hautement capitalistiques. Mais outre les asymétries de développement des différentes branches de l’économie nationale auxquelles elle a conduit, cette politique aboutit à de graves distorsions en matière de répartition catégorielle et régionale des revenus, sans parler de ses effets pervers sur l’emploi ; le tout « déterminant l’évolution du marché national dans un sens défavorable à l’élargissement des débouchés internes » 468 .

Abordant ensuite la question de la dépendance technologique, les auteurs relèvent le caractère illusoire de la liberté de choix en matière industrielle et technologique dont pouvaient se prévaloir les autorités politiques de l’Algérie. « La nature du système productif dominant à l’échelle internationale fait que les modalités spécifiques d’accumulation du capital en Algérie sont en fin de compte largement orientées par des facteurs étrangers à l’économie nationale » 469 . La logique capitaliste du changement technique selon laquelle le capital ne cesse de rogner sur le travail une portion de valeur qui se résout en salaire opère aussi dans les pays qui, comme l’Algérie, se contentent d’importer les techniques modernes parce que celles-ci ne sont pas neutres socialement comme la littérature économique orthodoxe le laisse accroire. Aussi n’est-il pas étonnant qu’apparaissent déjà des disparités de revenus renforcées par la distribution inégalitaire des accroissements de productivité entre le capital et le travail d’une part, les divers types de travail d’autre part (le travail le plus qualifié étant naturellement beaucoup mieux rémunéré que les travaux de moindre qualification). De ce fait, la structure de la demande sociale se modifie en faveur de biens durables (importés dans leur grande majorité) répondant aux besoins des couches aisées de la population et au détriment des produits de consommation de masse.

Aux déséquilibres sociaux qu’engendre la stratégie algérienne d’industrialisation, s’ajoute, selon les auteurs de « Le capitalisme d’Etat algérien », des déséquilibres régionaux induits par la forte polarisation spatiale des industries nouvellement installées avec ce que cela implique de mouvements de populations : un exode rural massif dépeuple les campagnes pour grossir les villes, provoquant par cela même des effets déstructurants de nature démo-économique. Ce sont de tels effets qui entretiennent l’émigration, forme d’exportation de la force de travail.

De quelque côté qu’on se tourne, on découvre alors avec les auteurs cités que le modèle algérien de développement ne fait que modifier la forme de la dépendance économique à l’égard du capitalisme mondial. Pis, menée sous l’égide de l’Etat, l’industrialisation du pays a « engendré une série de contradictions socioéconomiques [liées au fait que] l’accumulation productive et l’élargissement du marché intérieur ne sont pas menés de front » 470 . Un changement de nature du capitalisme d’Etat algérien doit alors se produire : incapable de mener à bien le procès d’accumulation sur une base nationale, la bourgeoisie d’Etat qui, déjà, a scellé une alliance avec le capital privé national, ne peut échapper à la nécessité de s’associer davantage avec le capital international même si elle ne se résout pas encore à abandonner son indépendance formelle.

L’analyse de M. Raffinot et de P. Jacquemot a ceci d’intéressant qu’elle a porté la critique au cœur même de l’expérience algérienne d’industrialisation à un moment où celle-ci était dans son apogée. Par maintes observations, ils en ont signalé les limites ou même, comme c’est le cas pour la question de la dépendance vis-à-vis du système capitaliste mondial, montré comment cette expérience allait être pervertie. Sur le plan social, les auteurs ont été conduits à tirer des conclusions de leur analyse en terme de capitalisme d’Etat en mettant l’accent sur les disparités de revenus et les déséquilibres démographiques qui se laissaient déjà entrevoir dans l’Algérie de la fin des années 1970. De telles conclusions se sont avérées justes tout comme l’est l’analyse en terme de renouvellement de la forme de la dépendance économique.

Néanmoins leur prémisse, contenue dans le concept de capitalisme d’Etat, ne rend compte que formellement de la nature du système économique algérien. Si l’Etat s’est effectivement pleinement impliqué dans la définition du modèle de développement et dans sa mise en œuvre, ce n’est pas pour autant qu’on doive parler de capitalisme d’Etat. De quelque façon qu’on le qualifie, le capitalisme est un système économique régi par la loi du profit, le profit lui-même étant la forme spécifique revêtue par le surplus. Que l’Etat se substitue à la bourgeoisie pour mener à bien le procès de production du surplus n’est pas en soi quelque chose d’original puisque, à un moment ou à un autre de leur histoire, nombreux ont été les pays actuellement développés à y avoir eu recours sous un régime autoritaire de gouvernement 471 .

Par ce procédé, ils ont accru l’efficacité productive du système économique en portant à un degré supérieur la maîtrise du principe de composition. Mais ils n’ont pas changé la nature du système ; ils n’ont pas créé de toute pièce un système productif capable tout à la fois d’engendrer un surplus et de l’employer productivement - c’est-à-dire de le faire fructifier, transformant par cela même le procès de production du surplus en procès d’accumulation – ce qui était l’ambition du projet industriel de l’Algérie.

C’est à tort que M. Raffinot et P. Jacquemot parlent de capitalisme d’Etat en Algérie parce que la stratégie algérienne d’industrialisation n’a pas donné naissance à un système productif au sens où ce concept est entendu ici. Eux-mêmes ne notent-ils pas d’ailleurs que « cette nouvelle situation [celle découlant de la réappropriation du surplus pétrolier par la nationalisation des entreprises du secteur] en apparence favorable, a sa contrepartie » 472  ? Elle reproduit disent-ils à un degré plus élevé que dans le passé la dépendance globale du processus d’accumulation à l’égard du marché mondial d’un seul produit. Mais plus que de dépendance, ne faut-il pas plutôt parler de dénaturation du procès d’accumulation ? Si procès d’accumulation il y a, il ne fait que réaliser la valeur créée ailleurs au lieu d’en produire une nouvelle. C’est sur cette idée que reposeront les développements ultérieurs où nous essaierons de caractériser autrement qu’on ne l’a fait jusqu’ici le système économique algérien que d’aucuns qualifient à juste titre mais sans en tirer toutes les conséquences de système rentier.

La thèse de T. Benhouria rejoint en bien des aspects celle de M. Raffinot et de P. Jacquemot en ce qu’il use lui aussi explicitement du concept de capitalisme d’Etat. Il qualifie de bourgeoisie bureaucratique d’Etat 473 la coalition des forces politiques qui, issue du coup d’Etat du 19 juin 1965, a initié un projet global de développement censé être en rupture avec le système capitaliste. En fait de rupture, et malgré toute l’ambiguïté que recèlent le secteur public et l’Etat qui semblent échapper à toute détermination de classe, on assisterait en réalité au développement d’un « capitalisme rampant » 474 usant des mêmes procédés à l’égard des masses prolétarisées que le capitalisme classique.

L’auteur passe en revue les deux grands secteurs de la production sociale, l’agriculture et l’industrie, pour montrer que les travailleurs n’ont aucune maîtrise sur les conditions objectives de la production, « chaque élément de ces conditions [étant] contrôlé, approprié par les appareils administratifs, techniques et économiques sur lesquels ils [les travailleurs] n’avaient aucun droit de regard » 475 . C’est donc sans hésitation aucune que l’auteur qualifie le système économique algérien (y compris la variante de ce système qui a prévalu dans les domaines autogérés) de système d’exploitation, entendant par là qu’il est entièrement régi par la loi de la plus-value.

L’auteur se heurte pourtant à une contradiction fondamentale dont il a essayé de se dégager tant bien que mal. Abordant les conditions de l’exploitation des travailleurs agricoles, il est confronté au problème du déficit permanent des domaines autogérés dont il cherche l’explication hors des rapports de production. « Le déficit ou le bénéfice relève en effet, écrit-il, des rapports de distribution et de la transformation de la valeur produite en revenus distincts (salaires, profits, rentes s’il y a lieu) » 476 . Aussi, l’existence de déficits chroniques des domaines autogérés ne constitue-t-elle pas à ses yeux la preuve de la non exploitation des travailleurs agricoles. Leur désorganisation sociale et politique les pousse à développer des formes de résistance qui, pour inefficaces qu’elles soient quant à leur faire prendre conscience de leur condition, n’en constituent pas moins la preuve de ce qu’ils subissent une forme d’exploitation : « autoconsommation, absentéisme, divisions internes en clans, groupes locaux, régionaux, fuite vers les grandes villes et l’Europe » 477 sont les formes les plus courantes de cette résistance. Etablissant ce constat, l’auteur est bien obligé de reconnaître que, par-delà les effets du système des prix qui, de son point de vue, ont joué en faveur de l’industrie et au détriment de l’agriculture, les déficits chroniques des domaines agricoles traduisent une absence de surplus. Ce n’est pas pour autant que, selon lui, il faille conclure à l’inexistence de l’exploitation des ouvriers agricoles. Assimilant abusivement le surplus au surproduit, il tente vaille que vaille de se défaire de la contradiction où il s’est lui-même enfermé en affirmant que « si les ouvriers actuels produisent moins, cela ne signifie pas qu’ils sont moins exploités que leur prédécesseurs de l’époque coloniale mais que, pour des raisons diverses, la productivité du travail a diminué » 478 .

Reste à savoir « où va la fraction de la plus-value qui continue à être produite et qui n’apparaît nulle part dans les résultats financiers des exploitations autogérées sinon sous la forme inversée de déficits » 479 . Cette métamorphose 480 est un « effet des rapports de distribution qui la déterminent et qui constituent une des propriétés spécifiques de ce que nous appellerons le capitalisme bureaucratique d’Etat » écrit T. Benhouria 481 . En réponse à sa propre interrogation, il parle de parasitisme économique et social véhiculé par la classe dominante, une partie de la plus-value produite étant « consommée privativement par les différents porteurs de pouvoir d’achat qui encerclent de leur autorité les exploitations autogérées » 482 .

Sans s’expliquer clairement sur ce qui justifie à ses yeux la prédominance des rapports de distribution dans le système économique algérien, l’auteur y rattache le caractère spécifique du procès de « transformation systématique de la plus-value en déficit » 483 . S’il affirme qu’un « transfert de valeur du secteur autogéré vers d’autres secteurs et en particulier vers l’industrie a été mené systématiquement par le biais de la réglementation étatique des prix » 484 , il est bien obligé de constater plus loin la faiblesse du surplus effectif dégagé par les sociétés nationales industrielles qu’il impute à deux séries de causes : celles de la nature capitaliste du système des forces productives et des rapports de production à l’œuvre dans le secteur d’Etat ainsi que de sa situation de dépendance par rapport au capitalisme international d’une part; celles qui relèvent de la forme bureaucratique de la gestion et de la direction de ce secteur d’autre part. Tandis que s’opère un transfert d’une fraction de la plus-value du pays vers l’étranger sous l’effet des causes du premier ordre, une autre fraction de la plus-value produite localement fait l’objet d’un prélèvement capitaliste 485 de la part des différentes couches sociales de la classe dominante à des fins de consommation personnelle 486 . L’ultime conséquence de l’action de tous ces facteurs est qu’il y a un ralentissement des procès de production et de circulation des marchandises, ce qui se traduit par la faiblesse constatée du surplus. Celle-ci est aussi due à l’irrationalité apparente du système industriel : des « choix technologiques coûteux ont rejeté une grande partie de la population active dans le chômage et le sous-emploi tandis que la recherche d’économies d’échelle aboutit à la mise en place de capacités de production excédentaires par rapport au marché intérieur » 487 , ce qui se traduit par l’apparition de surcoûts à l’origine de la faiblesse du surplus industriel.

L’analyse de T. Benhouria aboutit donc à cette idée que, pour des causes multiples, le système économique algérien est globalement inefficace. Son inefficacité apparaît dans la division du temps de travail en portions de temps consacrées à la production, à la circulation et à l’administration. Quoique nécessaire (du moins en partie), le temps de travail consacré à la circulation se soustrait du temps de surtravail créateur de plus-value. Il en est de même, bien entendu, et de façon encore plus prononcée, du temps de travail consacré à l’administration générale. Plutôt que de contribuer à créer du surplus, ils en consomment en quantité telle que le procès d’accumulation s’en trouve sérieusement compromis. C’est seulement grâce à des financements externes (en devises) que l’accumulation semble pouvoir se poursuivre en dehors du secteur des hydrocarbures, seul secteur pourvoyeur de ces devises si indispensables à l’industrialisation étant donnée l’orientation qui lui a été imprimée dès le départ. Aussi le secteur des hydrocarbures s’est-il trouvé d’entrée de jeu extraverti. Comme, de surcroît, on dut compléter par des emprunts étrangers les ressources en devises qu’il procurait pour faire face aux énormes besoins de financement de l’industrialisation, on s’est trouvé entièrement prisonnier de ce que, à la suite de bien d’autres auteurs, T. Benhouria appelle le capitalisme dépendant.

Toute cette analyse ne manque évidemment pas d’attraits et bien des considérations de l’auteur font état de réalités indéniables. C’est sur le plan théorique que de sérieuses faiblesses apparaissent néanmoins.

Même affublé de qualificatifs dévalorisants comme bureaucratique, dépendant etc. le système économique algérien peut-il être assimilé, ainsi que le fait T. Benhouria à la suite de M. Raffinot et P. Jacquemot au système capitaliste ? On sait ce qui caractérise tout spécialement ce dernier : l’existence d’un type spécifique de rapports de travail définissant les modalités de production du surplus et celles de son accumulation. Or l’auteur lui-même fait valoir que, dans le système économique algérien, ce sont les rapports de distribution qui prédominent. Il note la faiblesse du surplus économique et relève qu’il fait l’objet, sous diverses formes, d’une consommation improductive tant de la part des producteurs (qui soustraient par divers procédés une certaine portion à l’accumulation), que de la part des différentes couches de la classe dominante plus portées à consommer qu’à accumuler. Dans ces conditions on est en droit de se demander s’il existe réellement un système productif algérien et, par suite, si ce système est de type capitaliste. Pour autant qu’on garde à l’esprit la définition que nous avons donnée auparavant du système productif – à savoir qu’il crée les conditions de sa propre reproduction élargie – tout porte à rejeter l’idée que le système économique algérien serait de type capitaliste même si, formellement, il en présente certaines caractéristiques comme par exemple le développement du salariat dans l’industrie. Dans la suite de la présente recherche nous essaierons de présenter une autre thèse au sujet de la nature du système économique algérien, thèse articulée autour de l’idée que l’essentiel du revenu net a pour origine la rente pétrolière, surplus exogène à l’économie. On se demandera ensuite si, de par sa nature, la rente peut ou non constituer une source d’accumulation et si, finalement, les rapports de distribution ne prévalent pas sur les rapports de production en raison de ce que le surplus lui-même est de nature rentière.

Ces questions n’ont pas effleuré les auteurs précités, de même qu’elles n’ont pas constitué un objet de préoccupation de ceux qui, ayant eu à exercer des fonctions au sein de l’appareil d’Etat ou au sein du Parti FLN, se sont impliqués dans la conduite de l’économie ou ont eu à assumer certaines décisions.

Nonobstant le devoir de réserve que lui dictaient ses fonctions 488 , A. Benachenhou s’est essayé dès 1980 à fournir une évaluation systématique de l’expérience algérienne de planification et de développement 489 en partant de la nécessité historique d’émergence d’un secteur public en Algérie.

Tout comme pour d’autres auteurs, cette nécessité résultait pour lui de la faiblesse caractérisée des classes sociales en présence, bourgeoisie et prolétariat (l’auteur parle plus volontiers de la classe des travailleurs regroupant les ouvriers, les paysans et les chômeurs). Dans ces conditions, le rôle de l’Etat est de susciter un mouvement d’accumulation autoentretenu en lieu et place de la bourgeoisie qui, comme l’histoire économique des pays capitalistes développés le prouve, en a perdu la maîtrise à la suite d’une crise économique ou sociale ou, comme c’est le cas dans de nombreux pays du Tiers-monde, n’a pas les capacités de mener à bien un tel procès.

Déjà fortement réprimée du temps où l’Algérie était une colonie et où elle constituait une frontière pour le capitalisme 490 , l’accumulation du capital dans ce pays s’était trouvée bloquée à l’indépendance. S’ouvrait alors une crise structurelle de l’accumulation du capital que l’auteur rattache au fait que « les profits réalisés ne servent pas au développement ultérieur de cette accumulation » 491 .

A. Benachenhou s’attache à faire ressortir les fondements doctrinaux du modèle d’accumulation élaboré pour sortir de cette impasse et dont il dit qu’il se présente comme un modèle socialement neutre (sans qu’on sache s’il s’agit là d’une critique ou d’un simple constat). Puis il signale ce qu’il appelle les ambiguïtés du modèle. Passant ensuite à l’analyse de l’expérience algérienne de planification, il fait état de nombreux dérèglements et déséquilibres économiques qui émaillent le processus : dérèglement du système des investissements (un déséquilibre apparaît dans la structure des investissements productifs en défaveur des secteurs tels que l’agriculture, l’hydraulique et certaines branches du secteur des biens de consommation) ; dérèglement du système de production se traduisant par une insuffisante utilisation des capacités de production installées en même temps que par la faiblesse de la productivité du travail ; déséquilibre notable dans le système de rémunération et plus largement dans la répartition des revenus ; déséquilibres financiers et monétaires enfin induits par la croissance de l’endettement extérieur et par l’augmentation rapide de la masse monétaire.

De tous ces dérèglements et déséquilibres, l’auteur tire la conclusion qu’une certaine inefficacité caractérise l’outil de production, inefficacité mesurée par le faible taux d’utilisation des capacités théoriques de production alors même qu’on assiste à une accélération extrêmement rapide du volume annuel des investissements.

Mais outre les distorsions révélées par leur structure globale, distorsions qui ne sont pas le fait exclusif de la qualité de la préparation des actions de planification mais aussi le résultat logique de la mise en œuvre du modèle d’accumulation 492  ; outre ces distorsions donc, on relève de multiples effets pervers de la dynamique soutenue des investissements. Il se produit une dérive incontrôlée entre les prévisions et les réalisations en termes physiques aussi bien qu’en termes financiers. Si les investissements réalisés dans les hydrocarbures dépassent largement les prévisions, c’est au détriment des investissements dans les branches de la section I et de la section II 493 . Mais les taux de réalisation financière (variables selon les secteurs) se trouvent de beaucoup supérieurs aux taux de réalisation physique du fait des réévaluations systématiques des programmes d’investissement – de leur renchérissement en fait qui explique une partie non négligeable des performances élevées en matière de dépense. Malgré tout, les restes à réaliser (RAR) à la fin de 1978 représentaient en termes financiers 210 milliards de dinars, soit l’équivalent d’un programme de dépense quatre fois supérieur à celui de cette année-là.

C’est dire combien inefficace a été en effet le système de planification réduit pourtant à sa plus simple expression : celle d’une programmation pluriannuelle des investissements. Aussi bien la « fragilité du système global de planification n’a pu garantir la maîtrise d’un développement économique accéléré » 494

S’il critique les solutions illusoires 495 préconisées par certains pour venir à bout des dérèglements constatés – il cite à ce sujet le renversement des priorités financières en matière d’investissement au profit des secteurs jusque-là défavorisés, le recours plus large et plus libéral au développement du secteur privé ; ce en quoi il ne sera pas suivi dans la réforme de 1980 qu’il a inspiré sur d’autres points – A. Benanchenhou ne va pas plus avant dans l’analyse de la nature du système économique algérien si ce n’est pour constater la prédominance des rapports marchands sur les rapports planifiés dans la régulation de l’économie.

Le reste de son étude consiste en des recommandations se rapportant à l’organisation de l’industrie, du commerce et de l’agriculture. L’auteur incrimine l’effet de taille des entreprises dans l’apparition des surcoûts et dans la perte d’efficacité dont elles souffrent. Il milite pour une plus grande spécialisation des entreprises et pour le développement d’instruments de coordination planifiée inter-entreprises. L’idée est de restructurer les entreprises en les ramenant à des tailles pouvant leur assurer un maximum d’efficacité. Il est le premier à avoir évoqué la possibilité de la séparation des fonctions de production et de distribution en créant à cet effet des entités distinctes chargées de la commercialisation et formant un ensemble structuré. Cette idée a sans aucun doute inspiré la première grande réforme de structure (1980) ayant vu le jour en Algérie, réforme à l’élaboration de laquelle le Parti FLN et l’Organe Central de Planification 496 se sont associés, imposant leurs vues aux ministères techniques sectoriellement compétents. Pourtant A. Bouyakoub avait dès 1976 mis en garde contre cette conception qui était alors expérimentée dans le secteur du textile. L’auteur a consacré sa thèse de doctorat de 3e cycle 497 à cette question en étudiant le cas des entreprises nationales du secteur du textile qui étaient déjà spécialisées par fonction depuis 1974 (la production étant du ressort de la SONITEX et la commercialisation du ressort de la SNCOTEC). Il écrit à ce sujet : « L’analyse du fonctionnement de l’entreprise de production démontre […] qu’elle affronte d’énormes problèmes liés tant à l’investissement, à la production, à la commercialisation qu’à l’organisation et à la gestion » 498 . Le même auteur avait fait remarquer auparavant au sujet de la fonction de commercialisation que : « L’autonomie du capital commercial [en système capitaliste] ne confère pas à la distribution une forme et un mode autonomes et indépendants. C’est l’organisation de la production qui détermine l’ensemble de l’organisation sociale » 499 Aussi bien la réforme de 1980 n’a-t-elle pas eu de résultats probants si ce n’est qu’elle a dilué le pouvoir économique en multipliant les centres de décision sans jamais arriver à en assurer la coordination. Comme nous le verrons ultérieurement, la séparation des fonctions de production et de distribution (commercialisation), loin d’avoir mis fin à la prédominance des rapports marchands sur les rapports planifiés comme A. Benanchenhou et à sa suite les décideurs l’ont supposé, a eu l’effet contraire de celui escompté : les entreprises de production furent pénalisées par le fait qu’elles ne pouvaient désormais réaliser elles-mêmes la valeur de leur production tandis que les entreprises de commercialisation, profitant de la situation de pénurie dans laquelle baignait toute l’économie, ne se contentaient pas de tirer avantage de leur position (rente de situation) mais créaient un système parallèle de distribution de prébendes et autres passe-droits qui renforçait les dérèglements économiques tout comme il favorisait l’ascension sociale de franges nouvelles de détenteurs d’une parcelle – aussi minime soit-elle – du pouvoir de décision. La collusion fut complète entre les tenants du pouvoir politique se réclamant d’une prétendue légitimité historique et cette frange de décideurs qui, délibérément ou par nécessité, se sont trouvés insérés dans un système hybride de rapports économiques dont ils surent par la suite tirer de grands avantages personnels. Que les rapports marchands n’aient pas trouvé là l’occasion de prendre définitivement le dessus sur les rapports planifiés, cela n’est pas contestable. Mais les rapports d’argent ne s’en développèrent pas moins d’une façon d’abord informelle puis ouverte. Dans le sillage de la réforme de structure du secteur public appelée restructuration organique et financière des entreprises de 1980 a eu lieu une libéralisation économique consistant à offrir au secteur privé de nouvelles perspectives d’investissement tout en ouvrant le marché aux détenteurs d’une épargne forcée constituée tout au long des années de pénurie. Mais ce fut une politique qu’il fut difficile aux tenants du pouvoir d’assumer tant était évident son contenu : plutôt que de modifier quoi que ce soit aux rapports de production, elle s’enracinait au contraire dans les rapports de distribution qui donnaient au système économique algérien toute sa spécificité et aussi toute son ambivalence. Comme elle n’avait donné aucun résultat tangible en terme d’efficacité productive, elle fut décriée par ceux-là mêmes qui l’avaient initiée.

La question de l’efficacité globale du système algérien d’économie planifiée a été abordée par M.E. Benissad en des termes plutôt circonspects : après avoir noté que « le problème de la capacité à réaliser le plan était déjà ressenti » 500 lors de la mise en œuvre du premier plan quadriennal (1970-1973), l’auteur, qui confronte les points de vue d’O. Lange et de E. Préobrajenski sur la nécessité d’une gestion centralisée de l’économie en régime socialiste, se reporte aux faits pour souligner qu’en pratique « ce programme [i-e le programme des investissements planifiés] est largement exécuté en termes nominaux mais non [en termes] réels » 501 . Quand on sait que le premier plan quadriennal a d’abord été évalué à 54 milliards de dinars (chiffre cité par l’auteur) pour ensuite, et sans coup férir, être porté à 110 milliards, on ne peut ne pas tirer de l’exposé très allusif de l’auteur la même conclusion que précédemment au sujet de l’efficacité du système algérien d’économie planifiée. N’est-ce pas d’ailleurs ce qu’indique explicitement ME. Benissad quand il écrit que : « […] le degré de sa [du plan] « réalisabilité » est souvent déterminé par le sens donné aux concepts d’Etat, d’intérêt général, et par la conscience de la portée sociale du plan chez les agents économiques chargés de le mettre en œuvre » 502  ? Or ces mêmes agents, note l’auteur, « ont souvent [en Algérie] une vision microéconomique de leur mission qui ne favorise pas le respect des normes de réalisation du plan » 503 . Par delà les problèmes que ne manquent pas de lui poser les décalages entre la vision du planificateur et celle des opérateurs, l’économie algérienne, soutient l’auteur qui en appelle à l’économiste yougoslave B. Horvat, se heurte de toutes façons à la capacité limitée d’absorber l’investissement caractéristique des économies socialistes. « Les symptômes pouvant illustrer cette limitation en Algérie ne manquent pas », écrit ME. Benissad qui cite pêle-mêle :

  • « retard d’une bonne partie des projets d’investissement du plan quadriennal (dans la sidérurgie, les matériaux de construction, l’équipement électrique etc.
  • « localisation d’usines dans des sites inappropriés qui entraîne le report dans le temps de leur démarrage (usine de papier de Mostaganem) ;
  • « usines ne fonctionnant pas, faute de personnel, ou ne fonctionnant qu’à l’aide d’un personnel qualifié étranger (cas de l’usine de moteurs de Constantine) ;
  • « fermetures fréquentes d’ateliers (cas des usines textiles de Bouira) etc. » 504 .

Passant en revue, dans sa conclusion, les nombreux types de déséquilibre qui se font jour dans l’économie algérienne, déséquilibres qu’il n’impute que partiellement à la politique délibérée de croissance non balancée adoptée par l’Algérie, l’auteur en vient à s’interroger sur les mesures de politique économique à mettre en œuvre dans la perspective de l’épuisement des ressources non renouvelables en hydrocarbures. S’il préconise de prendre des mesures « extrêmement audacieuses » 505 dans les secteurs de l’agriculture et de l’hydraulique, mesures susceptibles « d’aboutir à une réduction de la dépendance alimentaire à un moment où le chantage alimentaire des pays exportateurs nets de denrées vivrières vis-à-vis des pays importateurs nets […] devient un argument dans les grandes négociations internationales » 506  ; s’il appelle par ailleurs à une limitation volontaire de la démographie (le choix étant selon lui entre un Etat musulman prospère et puissant et un Etat musulman pauvre et affaibli), c’est dans le domaine industriel que la politique économique est le plus à reconsidérer en procédant à la révision des principes jusque-là en vigueur. « Renonciation à des taux d’intégration qui véhiculent des prix de revient énormes ; abandon des conceptions autarciques naïves et simplistes [au profit] d’une certaine spécialisation internationale ; « réservation » de certaines activités productives au secteur privé, plus habilité que le secteur d’Etat à créer et administrer de petites entreprises tournées vers le marché intérieur et l’exportation ; adoption de technologies à la portée des possibilités de contrôle par les travailleurs locaux dans les entreprises qui ne sont pas orientées vers le marché mondial » sont les principales recommandations de ME.Benissad en matière de politique industrielle.

En tout état de cause, et l’auteur ne se fait pas faute de le rappeler, le tissu industriel doit secréter un surplus à même d’alimenter le fonds d’accumulation social et le budget de façon à rendre ce dernier « de moins en moins tributaire de la rente pétrolière et gazière [vouée] à l’épuisement aux alentours de l’an 2000 » 507 . L’auteur conclut son analyse en recommandant d’utiliser la rente pétrolière et gazière à assurer « le maximum d’indépendance alimentaire, la diversification industrielle nécessaire à l’autonomisation relative de la croissance tout en redéfinissant une nouvelle spécialisation internationale de l’Algérie en dehors du secteur des hydrocarbures » 508 . C’est dire si les enjeux sont nombreux et combien l’efficacité du système d’économie dépend des choix qui sont faits.

La question de l’efficacité du système d’économie algérien (et plus particulièrement de son noyau dur, le système productif) fut en vérité clairement posée dès la fin de 1977. Au séminaire organisé par le CREA 509 cette année-là, les universitaires et praticiens de l’économie qui y avaient participé en ont eu clairement conscience. Ils ont dressé un bilan mitigé de l’expérience algérienne d’industrialisation. Dans son intervention d’ouverture 510 , A. Benachenhou a relaté tous les dysfonctionnements de l’économie résultant de la mise en œuvre du modèle de développement. Il y a rattaché la faiblesse constatée de la productivité des facteurs dans toute l’économie. A la thèse selon laquelle cette faiblesse serait d’ordre conjoncturel (liée au délai d’apprentissage nécessité par la maîtrise de l’outil de production), il a opposé la thèse d’un écart structurel entre la nature des techniques de production choisies (qu’il qualifie de techniques à haute productivité théorique) qui ne peuvent correctement fonctionner que dans un tissu industriel déjà formé 511 , et l’état des qualifications de la main-d’œuvre jugé insatisfaisant au regard des besoins induits par le choix des technologies les plus sophistiquées. Non seulement alors le coût des investissements en équipements s’en trouvait accru, mais leur consommation improductive aussi, ce qui aggravait l’état de dépendance technologique où se trouvait le pays vis-à-vis de l’étranger. L’orateur conclut ce chapitre de son intervention en affirmant que : « la gestion technologique de notre appareil de production est entre les mains de l’étranger ». Quant aux cadres algériens, ils seraient employés à des tâches administratives quand bien même ils ont une formation technique de haut niveau. Ce que l’orateur ne semblait pas avoir perçu (et pour cause : il était en plein accord avec le principe d’une gestion étatique centralisée de l’économie mais qui ne l’était pas en cette période de construction de l’Etat-nation ?), c’est que les postes administratifs conféraient un réel pouvoir à leurs détenteurs sur ceux occupant des postes techniques tout simplement parce que telle était la nature du système d’économie administrée qu’il dévalorisait le travail productif. Mais cette réalité était voilée par le fait que, encore en phase de construction, l’Etat algérien – et l’ensemble des administrations qui le composaient – avait besoin de plus de cadres que les institutions de formation spécialisées ne pouvaient lui fournir, attirant ainsi vers l’administration la main-d’œuvre qualifiée versée dans les métiers de l’industrie.

Si, par suite, on a pu s’enorgueillir du fait que des dizaines de milliers d’emploi ont été créés au cours de la seule décennie dite de développement, on oublie de préciser que c’est au prix d’un affaiblissement de la productivité, ce qui revient à dire que le sous-emploi coexistait avec une croissance effrénée de l’investissement. Quant à la formation des revenus, elle se trouverait biaisée par l’action de tous ces paramètres, obéissant du coup au principe de rareté de la main-d’œuvre qualifiée plutôt que d’être régie par le principe de productivité. Il en résultait de fortes inégalités salariales pour ne rien dire des inégalités entre revenus salariaux et revenus non salariaux.

Des observations similaires ont été faites par d’autres orateurs à l’exemple de F. Yachir qui s’est intéressé aux conditions de la maîtrise de la technologie, maîtrise dont il dit qu’elle est collective ou elle n’est pas (l’auteur parle de la maîtrise sociale de la technologie). Sur ce terrain, il est rejoint par M. Haddab, spécialiste des sciences de l’éducation, qui s’interrogeait sur l’adéquation entre le système éducatif et le système productif pour conclure à leur décalage manifeste, source de surcoûts sociaux et d’inefficacité globale de l’économie.

Notes
463.

Les priorités industrielles de la planification algériennes sont-elles vraiment industrialisantes ? Revue Tiers-Monde n° 76, octobre-décembre 1978, p 873.

464.

ME. Benissad a envisagé cette option quelques années après (1982) mais on était déjà dans un contexte différent. Voir plus loin l’exposé de sa critique développée dans son ouvrage Economie du développement de l’Algérie, sous-développement et socialisme, Ed. OPU 1982.

465.

Le capitalisme d’Etat algérien, Ed. F. Maspéro, 1977, p 132.

466.

Id. p 135.

467.

Ibid.

468.

Ibid.

469.

Id. p 188.

470.

Id. p 253.

471.

Voir les développements de la première partie de la présente étude (chapitre premier).

472.

Op. cit. p 159.

473.

L’économie de l’Algérie, Ed. F. Maspéro, 1980, p 9.

474.

Id. p 12

475.

Op. Cit. p 81.

476.

Id. p 83.

477.

Id. p 90

478.

Id. p 92.

479.

Id. p 111

480.

L’expression est de T. Benhouria.

481.

P 117.

482.

P 112

483.

p 113

484.

p 113

485.

C’est nous qui soulignons.

486.

On notera ici la dérive du raisonnement : par prélèvement capitaliste on aurait plutôt tendance à comprendre la part de la plus-value consacrée à l’accumulation.

487.

Op. cité p 333.

488.

Il fut Président de la Commission des Affaires Economiques et Sociales du Parti de 1978 à 1979.

489.

Voir son ouvrage Planification et Développement en Algérie, Ed. OPU, 1980.

490.

L’expression est de A. Benachenhou.

491.

Op. cit. p 23.

492.

L’auteur écrit à ce sujet qu’il « existe des pôles d’attraction qui modifient dans la pratique les choix économiques », p 50.

493.

L’auteur traite implicitement le secteur des hydrocarbures comme une section à part, la section de financement.

494.

Op. cit. p 68.

495.

L’expression est de l’auteur.

496.

Alors érigé en ministère sous la dénomination de Ministère de la Planification et de l’Aménagement du Territoire (MPAT).

497.

Soutenue à l’Université Paris IX Dauphine sous le titre : La séparation des fonctions de production et de commercialisation dans certaines sociétés nationales algériennes.

498.

Op. cit. p 124.

499.

Id. p 19.

500.

Economie du développement de l’Algérie, sous-développement et socialisme, Ed. OPU, 1982, p 45.

501.

Id. p 46.

502.

Ibid.

503.

Id. p 48.

504.

Id p 81.

505.

Id. p 309.

506.

Ibid.

507.

Id. p 310.

508.

Ibid.

509.

Centre de recherche en économie appliquée (aujourd’hui CREAD – centre de recherche en économie appliquée pour le développement) alors dirigé par A. Benachenhou, futur président de la Commission des Affaires Economiques et sociales du FLN (voir supra). Le séminaire, qui s’est tenu du 29 novembre au 1er décembre 1977 au CSTN avait pour thème : productivité, emploi et formation des revenus.

510.

Qu’il a intitulée : L’économie algérienne à l’heure des choix .

511.

C’est nous qui soulignons.