Notes sur le pacifisme

Nous tenterons ici d'apporter un éclairage sur le terme de pacifisme ainsi que sur les notions qu'il recouvre ; ces éléments venant nourrir notre questionnement et notre réflexion sur la guerre et la paix.

Au delà de la connotation péjorative que porte le terme de pacifisme au sein de notre culture et de notre histoire, nous pouvons lui accorder le fait que des hommes, tout au long de l'histoire ont démontré leur profonde aspiration au développement d'un état de paix.

Nous pouvons mettre en évidence trois moments, non nécessairement chronologiques, qui du point de vue historique correspondent à trois options pacifistes. Il y a d'abord la volonté d'éviter la guerre qui est une vision idéaliste de la société politique, mais qui perd le contact avec les réalités relationnelles entre les Etats où dominent les rapports de forces. C'est le fait du politique, traduit par une volonté d'éviter la guerre en recherchant un équilibre négocié par des traités est basé sur la confiance. Or, aucun Etat ne peut, selon l'esprit réaliste, fonder sa propre sécurité sur une confiance en la vertu d'un Etat voisin. Un seul Etat peut déclarer la guerre, cependant que pour conclure la paix il en faut au moins deux.

Le pacifisme peut ensuite reposer sur l'idée de fonder une paix durable établie sur le droit naturel, c'est ici le fait du théologien. Cette idée est mise en pratique par le juriste qui établit des règles d'arbitrage, de désarmement. Cette paix par le droit n'établit en aucun cas des conditions de sécurité pour les peuples dans la mesure où une instance juridique n'est pas appuyée par une force supranationale légitimée.

Le pacifisme peut enfin prendre la forme d'un refus radical de la guerre, considérée comme le mal absolu auquel aurait à faire face l'humanité. C'est l'intransigeance du croyant, c'est l'inspiration du moraliste qui juge la guerre indigne de l'homme. C'est en avec d'autres mots le refus de la guerre à tout prix qui se matérialise par exemple par l'objection de conscience.

Au cours de l'histoire, nous pouvons constater qu'une oscillation et une interpénétration entre ces trois options est à l'œuvre en raison directe des événements sociaux et politiques qui vont infléchir les courants de pensées. Dans l'Antiquité les situations sont plus tranchées, la guerre occupe une place d'honneur ; les Cités et les Empires se sont fondés et affirmés grâce à leurs faits d'armes.