Pacifisme et progrès

La société du XIXe siècle, avec la révolution industrielle, mettra pour une part sa confiance dans la science et en viendra à croire qu'un progrès continu serait le moteur qui devrait conduire à la paix. Sans doute pensait-on avec les positivistes que la guerre allait disparaître. L'histoire montre hélas que c'était là une grave erreur et qu'inversement les guerres allaient s'étendre à l'Europe entière et que la science, par ailleurs, allait mettre au point des moyens de destruction jusqu'alors jamais égalés. Comte et Littré envisagent l'éradication des guerres. Ils pensent que la démocratie et le socialisme seraient les vecteurs d'un tel événement. Proudhon sera quant à lui le fervent défenseur du fédéralisme, tout en s'inscrivant contre un pacifisme sentimental. Dans son ouvrage "La guerre et la paix", publié en 1861, il développe le principe de paix par le droit de la force en exprimant que la paix sans la guerre ne peut se concevoir ni se comprendre.

Imaginer supprimer la guerre reviendrait selon Proudhon à dégrader le genre humain250. La paix et la guerre ont été jusqu'alors mal comprises ; la paix, en la matière doit devenir ‘"’ ‘positive, réelle, formelle… et ne peut être qu'une manifestation de la conscience universelle’ ‘"’ ‘ 251 ’ ‘.’

Notes
250.

- Cf. PROUDHON, (P.J.), La guerre et la paix, (1861), Anthony, Tops, 1998. T. 1 (315 p.), T. 2 (291 p.).

251.

- Ibid.