Dans le domaine éducatif Rousseau exprime le fait qu'il faille permettre à l'individu-enfant, l'accueillant tel qu'il est, non encore perverti par son environnement social, d'exprimer la spontanéité du sentiment et du jugement qui correspondait précisément à l'état originel de l'homme. L'éducateur se positionne alors comme aide. Il s'agit de restaurer la société par l'éducation en ce sens que, l'individu ainsi régénéré, retrouvant son état de perfection, pourra transformer la société.
Cependant, l'individu vit néanmoins en société, il doit s'adapter à son environnement naturel, tout de même qu'à son environnement social, d'où la nécessité de l'éduquer en intégrant à la fois nature et culture. La société et son produit : la culture, corrompent l'homme, il faut donc redécouvrir l'homme naturel. C'est à ce propos que Jean-Jacques Rousseau écrit dans "Emile" que ‘"’ ‘toute notre sagesse consiste en préjugés serviles ; tous nos usages ne sont qu'assujettissement, gêne et contrainte. L'homme civil naît, vit et meurt dans l'esclavage : à sa naissance on le coud dans un maillot ; à sa mort on le cloue dans une bière ; tant qu'il garde figure humaine, il est enchaîné par nos institutions’ ‘"’ ‘ 337 ’ ‘.’
Dans ce prolongement, socialement c'est par le moyen du contrat, qui régule les relations, que l'homme aura la possibilité de vivre en une société où la paix puisse être effective.
- ROUSSEAU,(J.J.), Emile ou de l'éducation, Paris, GF-Flammarion, 1966. 629 p. p. 43.