2.3.2 - L’application de la Théorie de l’Optimalité à nos données linguistiques

Il nous semble nécessaire ici d’expliquer pourquoi nous avons décidé de travailler dans le cadre de la Théorie de l’Optimalité. Rappelons que, dans notre travail, nous traitons de données linguistiques (à savoir des prépositions spatiales, temporelles et spatio-temporelles) de langues différentes. Il y a, bien évidemment, entre les systèmes de prépositions de ces diverses langues, des points communs mais aussi des différences. Nous pensons que la meilleure manière d’aborder ces phénomènes est de leur appliquer les principes de la TO. L’idée du conflit entre la force du marquage et la force de fidélité permet d’expliquer et surtout de simplifier les différences ‘«’ ‘ fondamentales ’» entre les langues. A titre d’exemple, l’apparente opposition entre les deux différents types de direction du temps (manifestée comme l’opposition AVANT – le locuteur se déplace dans le temps et DEVANT – le temps va à la rencontre du locuteur 29 ) ne découle pas de deux représentations du temps différentes (comme le voudraient les défenseurs de la théorie Sapir-Whorf), mais tout simplement du fait que, dans certaines langues, c’est la force M, et dans d’autres la force F, qui gagne. C’est aussi grâce à la Théorie de l’Optimalité qu’on va ébranler la notion de langues ‘«’ ‘ exotiques ’», dont les sémantiques prouveraient qu’elles représentent le monde différemment des langues indo-européennes.

Notes
29.

Ce phénomène sera présenté au chapitre 7.