2.3.4 - La Théorie de l’Optimalité et la Théorie de la Pertinence

Dans son article ‘«’ ‘ Economy and pragmatic optimality : the case of directional inferences ’», Moeschler (1999), montre qu’il y a une connexion entre les hypothèses principales de la Théorie de la Pertinence (Sperber & Wilson, 1986) et les idées de la Théorie de l’Optimalité. En effet la Théorie de la Pertinence a été la première théorie pragmatique qui a introduit une notion d’optimalité dans la cognition et la communication : l’interlocuteur (destinataire) attend une contribution qui va modifier son environnement cognitif, mais il a en même temps une présomption de pertinence optimale — l’énoncé est suffisamment pertinent pour être produit.

Moeschler affirme qu’une interprétation optimale minimise le conflit des informations : moins de conflit on rencontre, plus l’interprétation obtenue est optimale. De plus, il est important de souligner que, selon Moeschler (et nous partageons la même opinion), les informations en conflit sont à la fois linguistiques et non-linguistiques (contextuelles) et que par conséquent l’interprétation des énoncés est toujours pragmatique. Cela est très bien illustré dans le cas du modèle des inférences directionnelle (MID) qui montre que la direction temporelle doit être inférée à partir des informations linguistiques (information conceptuelle désignée par le lexème et temps verbal utilisé) et des informations contextuelles.

Donc, la contribution importante de Moeschler est son idée que, outre le conflit entre les différentes formes linguistiques, il y a aussi conflit entre l’information linguistique et l’information contextuelle. L’interprétation de l’énoncé dépend toujours des facteurs pragmatiques, mais, à notre avis, la production de l’énoncé (et sa forme logique) est aussi influencée par ces facteurs. Quand la force M l’emporte, le système linguistique ‘«’ ‘ a choisi ’» de ne pas expliciter des contrastes linguistiques et de laisser le contexte ‘«’ ‘ décider le sens particulier ».’