3.1.1 - Les travaux en psychologie sur le temps

Venons-en aux travaux en psychologie sur la représentation du temps. Selon Michon (1992), on peut distinguer, dans la psychologie de la perception du temps, trois niveaux sur lesquels se sont focalisées les études. Ainsi, on peut avoir la hiérarchie suivante : le niveau physique, le niveau ‘«’ ‘ design »’ et le niveau intentionel, ou bien : le niveau architectural, le niveau syntactique et le niveau sémantique (Michon, 1992, 303)

Le premier niveau est physique ou architectural : à ce niveau nous trouvons des mécanismes biologiques qui aident l’organisme à s’adapter aux contingences temporelles de son environnement dynamique. Il s’agit des horloges internes. La première classe de ce mécanisme de timing réfère aux phénomènes périodiques. La deuxième classe est la classe des mécanismes à un coup (one shot)qui sont activés si certaines conditions sont satisfaites (il s’agit des réflexes).

Le deuxième niveau est fonctionnel : le temps est traité comme une sorte d’information. La structure temporelle de la cognition est influencée par les conditions dans lesquelles l’organisme fonctionne. Le contexte cognitif et émotionnel affecte l’expérience du temps et de la durée. Il s’agit de timing implicite : rester sensible à l’environnement sans être obligé de représenter le temps d’une façon explicite (Michon, 1992, 304).

Le troisième niveau est explicite : il est beaucoup plus complexe et concerne le traitement d’un large horizon temporel qui comprend non seulement le présent, mais aussi le passé et le futur (notons que cette capacité a été d’une très grande importance dans l’évolution et la survie des espèces). Il permet à l’organisme d’avoir recours au traitement explicite et conscient de l’information temporelle. Il inclut même les représentations métaphoriques du temps (Michon, 1992, 306). Dans la section suivante nous dirons quelques mots sur les désordres neurologiques, ce qui nous aidera à mieux comprendre la conceptualisation du temps.