6.5.2.2 - Les phénomènes non-efficaces

Contrairement aux verbes spatialement statiques, les verbes spatialement dynamiques ne changent pas de prépositions quand il s’agit de phénomènes non-efficaces. Ici, à cause de la nature de ces verbes, l’usage de po est non seulement possible mais obligatoire, bien que les phénomènes naturels non-efficaces soient considérés comme atemporels (ils donnent simplement une image des conditions physiques dans lesquelles se produit le processus) :

  1. Ted trci pohladu.

Ted court sur ombre

Ted court à travers l’ombre.

Tableau 11 : po et na, VSD et lecture non-temporelle
courir à travers l’ombre Verbe spatial dynamique Lecture non-temporelle
 trcati PO hladu   *
trcati U hladu !*  

Ici, la violation de la contrainte verbe spatialement dynamique serait fatale. La phrase avec u (dans) est inacceptable.

Il existe, dans la langue parlée, un cas exceptionnel, où l’on peut employer u (dans) avec des verbes spatialement dynamiques : c’est lorsqu’on veut accentuer le caractère spatiale d’une entité de double nature. Par exemple :

  1. O! Ted i Marvin se jure umraku : povredice se.

Oh ! Ted et Marvin se courent dans obscurité blessés se

Oh ! Ted et Marvin courent l’un après l’autre dans l’obscurité : ils vont se faire mal.

Ici, visiblement, le locuteur insiste sur la signification physique du mot mrak :l’obscurité, vue comme une source de danger pour les enfants qui courent « dedans ». Cette possibilité de violer une règle est connue dans la Théorie de l’Optimalité comme l’annulation des effets de blocage (the cancellation of blocking effects).