7.1.3.3 - L’approche optimaliste

Comme on a vu, toutes les langues sauf le kikuyu ont une préposition temporelle équivalente à pendant. Il s’ensuit que c’est généralement la force de fidélité qui gagne et que seul le Kikuyu préfère ne pas créer un contraste lexical dans ce domaine (la force de marquage l’emporte). Quant à pendant spatial, il n’existe pas en swahili, kikuyu et japonais. Cependant, on ne peut pas du tout dire que, dans ces cas, c’est la force de fidélité qui gagne. En effet, on n’a jamais de préposition spécialisée : en swahili on emploie katika (dans) ou rien (cette deuxième possibilité existe aussi en serbe) et le kikuyu et le japonais se passent de préposition. Il semble que ces langues ne tolèrent pas l’emploi de pendant avec le complément spatial, même si celui-ci (le complément), en fait, représente le temps.

Quant au phénomène de l’opposition pour/pendant temporel, toutes les langues en question la marquent d’une façon ou d’une autre (c’est toujours la force de fidélité qui gagne) : en effet, aucune ne tolère l’emploi de pendant dans les exemples où pour temporel est employé en français. Cela n’est pas étonnant car le sémantisme de pendant impose que les deux bornes soient actualisées et que l’intervalle qu’elles définissent soit strictement fermé. Donc, soit on emploie une autre préposition, soit, comme en kikuyu et en louo, il n’y a pas de préposition du tout.