7.2.4 - Bilan

D’après nos analyses, la conclusion qui s’impose est que, si dans certaines langues, les prépositions sur et sous sont employées avec des entités temporelles, cela ne signifie pas que la dimension verticale est conceptuellement attribuée au temps. En effet, ces usages découlent du fait que les systèmes linguistiques en question ont besoin d’expliciter certaines différences (la force de Fidélité domine), mais pour cela ils se servent de prépositions déjà existantes (la force de Marquage se défend). Il convient ici de mentionner le fait que ni sur ni sous ne signifient jamais avant ou après : le temps ne descend et ne monte jamais dans les langues que nous avons analysées.

Ainsi, selon nos analyses, si une langue a des préposition au sémantisme vide, comme c’est le cas du français qui possède à, en et de ou par exemple des langues bantoues qui ont la postposition –ni dont le sens ressemble à à, cela minimise l’emploi temporel des prépositions sur et sous.

Notons qu’il y a d’autres langues où la dimension verticale semble être plus pertinente dans le domaine temporel. C’est le cas du chinois et des langues austronésiennes. Ainsi, dans son article ‘«’ ‘ Spatial Reference in New Caledonian Languages »’, Ozanne-Rivière (1997) montre que dans ces langues le morphème -jil, qui signifie en bas, dans la direction de la mer, représente aussi l’idée d’avant. A titre d’exemple :

o-veto e- jil hon kana = la pierre en bas sur la terre

ehee- jil hnyikoio = quelque par en bas dans la direction de la mer

hnyi bong e- jil = la veille, le jour précédent