Commençons par la liste de ses emplois :
Observons maintenant les exemples du corpus où avec est employé avec des entités temporelles.
Dans les exemples (25)-(28), il s’agit d’une vraie simultanéité. Cet usage est sans doute dérivé de l’usage principal de la préposition avec qui est celui de l’accompagnement. Passons aux exemples (29)-(34). A notre avis ce ne sont pas des usages fondamentalement temporels, car avec introduit la cause 193 . Revenons aux exemples où on a avec temporel : cet usage est basé sur la relation primitive de contact entre les deux entités. Mais chose étrange, le vrai usage spatial de cette préposition n’existe pas. On pourrait ce demander si on a quand même un usage spatial dans le cas de la construction Abi avec son chaton, mais dans ce cas il faut inférer (en s’appuyant sur le contexte) la position du chat envers Abi et vice versa (si Abi le tient ou il est assis à côté d’elle, etc.).
Pourquoi n’y a-t-il pas de avec spatial ? Justement parce que dans les relations spatiales, il ne suffit pas de parler de contact en général : la complexité des relations spatiales (qui s’effectuent dans toutes les trois dimensions) nécessitent des prépositions plus précises. Chez elles, la notion de contact est accompagnée d’une autre notion, par exemple de l’ordre sur l’axe vertical, comme dans le cas de sur.
Une préposition spatiale qui est dans certaine mesure proche d’avec est la préposition à côté de (basée sur la proximité sur l’axe latéral, quoique chez elle il ne s’agisse pas de vrai contact). Mais cette préposition n’a pas d’usages temporels, car on n’a pas besoin de compliquer les relations temporelles en introduisant la notion de l’axe latéral, si on a déjà d’autres prépositions plus aptes à dénoter la proximité temporelle (vers, proche de etc.).
La relation de causalité est forcement liée à la temporalité.