Sources

L'archive est à l'historien ce que l'espace est au géographe et l'enquête au sociologue : non seulement un point de départ obligé, mais aussi l'armature de toute la réflexion historique. Elle est le centre de son travail, et avoir le goût de l'archive, si poussiéreuse soit-elle, fait partie du métier de l'historien. Or, quelles traces gardent les archives non seulement des édiles, mais aussi de ce paysage urbain de cette seconde moitié du XIXe siècle, voire du paysage social de ces banlieues ? Comment reconstruire les représentations culturelles de la ville, telle qu'elle était pensée par les édiles, lorsque ces derniers s'avèrent de bien piètres écrivains, de muets acteurs locaux ? L'histoire a redonné ses lettres de noblesse aux anonymes, mais elle n'a pas facilité le travail des chercheurs 36 .

Notes
36.

Corbin, A. Le monde retrouvé de Louis-François Pinagot, sur les traces d'un inconnu, 1798-1876, Flammarion, 1998.