2. Modèles et contre modèles.

La construction de ces séries de cartes représentant les migrations préférentielles des Banlieusards de 1911 –avec toutes les limites méthodologiques inhérentes à l'observation des mobilités par une seule coupe transversale 174 – permet toutefois d'utiles comparaisons avec d'autres cartographies esquissées jusqu'ici. L'étude des migrations intérieures connaît un regain d'intérêt depuis la publication de la thèse de P.-A. Rosental : le suivi longitudinal de familles de migrants sur l'ensemble du territoire français a largement nuancé la réalité d'un exode rural français, montrant l'impact de migrations de proximité plus que des migrations de longue distance. Mais à défaut de synthèses récentes sur les migrations en banlieue parisienne, j'ai repris certaines des conclusions tirées de l'analyse du recensement de 1891 par Jean-Claude Farcy qui fournit, à ma connaissance, les rares cartes synthétiques des espaces privilégiés de migration 175 .

Notes
174.

Pinol, J.L., "mesurer les mobilités urbaines", article cité, p. 93 et suiv. ; Id., Les mobilités de la grande ville, introduction pp. 17-30, Presses de la FNSP, 1991.

175.

L'ouvrage de synthèse de J.-C. Farcy et A. Faure, la mobilité d'une génération de Français. Recherche sur les migrations et les déménagements vers et dans Paris à la fin du XIX e siècle, Cahiers de l'Ined 151, mai 2003, 591 p., confirme plutôt ces hypothèses, tout en ne travaillant ni sur la même génération (il s'agit pour eux des hommes nés en 1860) ni sur les mêmes espaces (Paris est privilégié par rapport à la banlieue parisienne). Dans la mesure du possible, j'ai confronté mes recherches, antérieures à cette publication, aux résultats de leur longue et riche étude. L'ouvrage comporte un exceptionnel appareil statistique et une cartographie renouvelant celle existante.