2. la fin des notables

Un recrutement géographiquement différent, des maires plus jeunes que leurs prédécesseurs : autant de signes d'une transformation sinon de la fonction, du moins de l'identité sociale du maire au tournant du siècle. Cette génération n'a-t-elle été qu'un feu de paille, ou au contraire est-elle annonciatrice d'un renouvellement en profondeur du monde des maires de petites communes de banlieue ? Finalement, est-ce que l'émergence des "nouvelles couches" dans la gestion locale de communes de banlieue progressivement devenues des espaces urbains ne date pas de ce tournant du siècle, amenant avec elle une révolution des mairies qui n'est pas uniquement sociale ?

La principale difficulté réside dans la quasi absence de sources complètes sur le patrimoine ; de plus, le patrimoine ne dit pas tout de ces individus. Les professions des individus devenus maires au tournant du siècle sont-elles comparables à celles de leurs aînés ? Dans l'hypothèse d'une révolution des mairies donnant un plus grand accès à des maires réformateurs, les professions exercées sont alors des signes de cette possible évolution. Le fait de voir apparaître au sein de ce groupe un nombre de plus en plus important de diplômés est l'indice d'une transformation importante de la fonction et des moyens de légitimation devant l'électeur : le tournant du siècle laisserait alors place à des maires diplômés contre les notables rentiers, de plus en plus relégués hors de la sphère de la politique locale active en banlieue parisienne.