La logique de reprisage démontrée pour la période précédente ne semble pas totalement disparaître avec le triple phénomène d'une plus grande autonomie des conseils municipaux donnée par la réforme de 1884, d'une "révolution des mairies" dont on a vu le léger retard par rapport aux résultats politiques nationaux 952 voire même par rapport à d'autres villes de l'espace français 953 ou parisien 954 , et d'une transformation socio-économique importante. Pourtant, les thèmes défendus par les conseils municipaux changent de nature à défaut de se transformer totalement. Les questions de l'amélioration de la ville existante prennent une place de plus en plus importante dans les délibérations. D'une part, le nombre des sujets traités par an augmente considérablement, passant d'un peu moins de 30 items sur la période 1875-1880 à 85 décisions en moyenne sur la période 1905-1910. En second lieu, si les décisions concernant la voirie sont stables en poids relatif – environ 11 % pour les 3 périodes choisies –, il y a une augmentation notable des décisions concernant l'eau, l'assainissement, le gaz, les travaux communaux et tout particulièrement ceux concernant les écoles 955 . Les conseils municipaux se préoccupent davantage de réparer la ville, à défaut toutefois de la construire.
Réparer la ville, cela signifie avant toute chose la nettoyer, l'assainir et lutter contre l'insalubrité.
En dehors du classique Mayeur, Jean-Marie, la vie politique sous la III e République, op. cit., voir Grévy, J. La République des opportunistes, Perrin, 1998.
Cohen, W. B. Urban government, op. cit. Il fait ainsi référence à l'entrée sinon dans le "socialisme" municipal de certaines équipes municipales dès les années 1880 (Saint-Etienne), du moins de la victoire de l'aile gauche des républicains à cette même période, en particulier à Lyon et à Toulouse.
Brunet, J.-P., Saint-Denis, thèse citée. Fourcaut, A., Bobigny, banlieue rouge, op. cit.
Ces exemples ont été calculé d'après les délibérations de Bagneux. Cf. annexes.