2. un éclairage ancien et peu modernisé

En dehors des revendications tarifaires – tout en étant très lié à ces dernières –, le constat d'un sous-équipement chronique de la banlieue parisienne s'accentue à partir des années 1890 ¹³¹⁶ . L'une des raisons essentielles du conflit entre la compagnie gazière et les communes, et donc de la rupture du début du siècle réside dans la faiblesse du réseau de canalisations gazières en banlieue. Embryonnaire, pensé uniquement dans le but premier de desservir la capitale, le réseau gazier privilégie quelques communes de banlieue au détriment de la plupart d'entre elles. Les communes situées à proximité d'une usine desservant Paris sont alors favorisées, et connaissent rapidement de fortes consommation de gaz : c'est le cas de la commune de Saint-Denis, dont la consommation s'élève déjà à plus de 3 millions de m3 en 1902, où de celle de Boulogne dont la consommation atteint près de 2,2 millions de m3 à la même date : l'usine de Boulogne, quoique ancienne, explique cette forte consommation. A contrario, toujours à la même date, la consommation de la commune d'Arcueil-Cachan ne dépasse pas 235 000 m3, et celle de Bagneux atteint à peine 27 000 m3 ¹³¹⁷ . Mais cette consommation reste encore dérisoire par rapport à celle de Paris intra-muros, qui consomme en 1905 près de 395 millions de m3 et confirme le sous-équipement structurel de la banlieue parisienne en infrastructures urbaines ¹³¹⁸ .

Les refus répétés d'extension du réseau gazier, surtout à partir du moment où approche le terme de la concession liant les communes et la Compagnie parisienne du gaz, confirment le paysage morcelé et archaïque de l'éclairage dans la banlieue parisienne.