2. les rues, espace à voir, espace de lumière.

Le bâti, y compris monumental, est éphémère à l'échelle de l'histoire humaine. Le temps des conservations du patrimoine est un temps récent, comme le montre les cycles de destructions et de reconstruction de ces monuments civiques que sont les mairies. A l'inverse, le tracé viaire persiste de manière plus longue dans le paysage urbain : il n'est pas rare de lire le tracé d'une route ancienne malgré les transformations de la modernité. L'espace banlieusard ne fait pas exception à cette règle : les anciennes voies sont assez souvent visibles sur le parcellaire, à moins d'une opération complexe de rénovation urbaine. Il n'est qu'à observer de près les collections de cartes postales du tournant du siècle, véritable révélateur de l'imaginaire urbain de l'époque, pour s'apercevoir qu'en dehors du bâti monumental examiné plus haut, les rues "pittoresques", les rues nouvellement aménagées, les boulevards plantés faisant la fierté des ingénieurs sont des thématiques importantes 1580 .

Notes
1580.

Il n'existe pas, à ma connaissance, de catalogue des cartes postales anciennes en banlieue parisienne, ni même un travail sur les représentations urbaines à travers ce support, populaire, mais représentatif d'une manière de voir la ville qui peut être éloignée du discours savant. Les lieux de mémoire n'utilisent pas cette entrée.