B. L'échelle régionale.

Fabriquer de la ville, c'est ainsi proposer un modèle urbain dont les limites semblent coïncider avec les contours administratifs des communes. Très peu de projets existent avec une vision d'ensemble d'aménagement régional. L'esprit de clocher semble dominer entre les municipalités, sans que ces dernières soient forcément politiquement opposées : le débat autour de la création d'un nouveau canton dans l'arrondissement de Sceaux prouve les intérêts micro-locaux défendus par les édiles banlieusards. Les compétitions entre communes se multiplient autour des infrastructures administratives (justice de paix, gendarmerie, commissariat), autour de l'équipement judicaire (études de notaires ou d'huissier), parfois autour de la déconcentration extra-muros d'activités de l'Etat (installation des magasins du Ministère de la Guerre sur le territoire de Vanves). Pourtant, au sujet de la voirie d'intérêt départemental, s'ébauche l'idée d'une agglomération parisienne dont les communes de banlieue seraient des acteurs, mais à laquelle ils devraient travailler en commun : c'est particulièrement vrai avec le développement des lignes de tramways, ainsi qu'avec certains plans d'aménagement routier. Dans les années 1900-1910, un autre discours, moins marqué par l'esprit de clocher, semble s'amorcer, sans toutefois entièrement remplacer les attitudes anciennes.