Que fête-t-on en banlieue lorsqu'on plante des mâts de cocagne sur la place de l'Eglise, que l'on pavoise les maisons, que des bals rythment les soirées illuminées par des feux d'artifice 1624 ? Les fêtes locales ont la particularité d'êtres attestées de manière ancienne, et de ne connaître que peu d'interruption entre 1860 et 1914. Elles connaissent un sorte de regain dans les années 1880, et semble portées jusque dans les années 1920 par la vague des érudits locaux et des études "folkloristes", dont le champ de recherche ne se limite pas aux pratiques des terroirs de province : l'histoire locale est bien souvent l'occasion d'une seconde mise en scène de ces fêtes – et d'ailleurs l'occasion de les connaître un peu mieux.
Comme toute pratique éphémère, les fêtes locales ne laissent guère de trace. Les cartes postales du début du siècle ne mettent que très rarement en scène des individus sur les clichés, et je n'ai pas retrouvé de représentation de ces moments festifs. Décors, mâts de cocagne et drapeaux sont enlevés sitôt la fête finie ; il est malaisé de saisir, par exemple, l'attrait que représente un tel moment pour la communauté, autrement que par quelques indications du nombre de baraques foraines installées, et du montant des recettes obtenues par la commune qui vend ses droits de place. Enfin, quelques programmes et affiches annonçant les festivités ont été conservées.
Ce type de divertissement est explicitement prévu dans les programmes des fêtes locales. AM Bagneux, Vanves et Malakoff, délibérations ; AD Hauts-de-Seine, délibérations des conseils municipaux, Montrouge.