B. Une géographie sensible de la banlieue

Derrière cette géographie somme toute physique de l'espace banlieusard, même si elle est composée d'une part non négligeable de représentation mentale, se lit une géographie sensible de la banlieue. Le discours est ici la source première de cette analyse : il s'agit moins de tenter une cartographie réelle qu'une représentation de l'imaginaire édilitaire. Or, le discours sur la banlieue –avec toutes les précautions concernant l'utilisation de ce terme dont on sait à la fois la polysémie et l'orientation péjorative actuellement– véhicule des images à la fois positives de l'espace banlieusard et, déjà, des images négatives. Reprenant une injonction d'Alain Faure, qui souhaitait dépasser la dichotomie politique colorant en rouge une partie de la banlieue, ne faut-il pas plutôt y chercher à la fois une banlieue verte et une banlieue noire ?

Positive, l'image de la banlieue est celle d'un espace champêtre et de récréation, celle du bon air ; négative, c'est l'image de l'industrie, des taudis, des miasmes et des cloaques en tout genre.