1. L’impossible intervention dans la fixation des objectifs

La réflexion sur l’implication des collectivités territoriales dans le financement des politiques d’implantation universitaire ne débute pas avec le lancement de l’opération de la Manufacture des Tabacs en 1989. Antérieurement à leur implication, la région Rhône-Alpes et le Grand Lyon disposent de réflexions prospectives qui incluent les politiques d’implantation universitaire et assignent des objectifs au financement de l’immobilier universitaire. Le Conseil général du Rhône, acteur incontournable du financement des programmes immobiliers, est ici en retrait dans la réflexion sur les objectifs. Le Grand Lyon comme la région ont cependant des difficultés à institutionnaliser dans l’action les cadres cognitifs et normatifs que leurs documents prospectifs promeuvent.

La révision du schéma d’aménagement et d’urbanisme (SDAU) de l’agglomération lyonnaise est l’occasion pour le Grand Lyon de mener une large réflexion prospective qui intègre les politiques d’implantation universitaire. Initiée par le Syndicat d’Expansion et de Programmation de la Région Lyonnaise (SEPAL) qui regroupent des élus, des universitaires et des urbanistes, la réflexion prospective au SDAU insiste sur la « nécessité » de l’implication de l’institution dans les politiques universitaires. S’ils ne font pas partie du réseau qui gère les politiques d’implantation universitaire à Lyon, les urbanistes lyonnais incluent dans leur réflexion le rôle de l’université dans le développement de l’agglomération. Les réflexions qu’ils conduisent mettent l’accent sur le changement de contexte de l’aménagement du territoire :

‘« Dans un nouveau contexte d’aménagement du territoire qui est maintenant celui de l’Europe, du marché unique de 1992 et d’une concurrence accrue entre les territoires, les nouveaux défis qui se posent aux métropoles sont ceux d’une dynamique de développement et d’aménagement urbain équilibré par lequel sont nécessairement à prendre en compte un environnement plus concurrentiel et une ouverture plus grande sur le monde et les partenaires extérieurs. » 546

Dans cette concurrence européenne des territoires, l’agglomération lyonnaise est perçue comme disposant d’atouts importants. Son potentiel scientifique et universitaire en fait partie 547 . Pour assurer son développement, l’agglomération doit se hisser au niveau des autres métropoles européennes comme Barcelone, Milan ou Turin dont elle est « à la fois concurrente et partenaire » 548 . Parce qu’ « être international ne se décrète pas », Lyon doit se doter des attributs incontournables d’une métropole européenne. Le développement universitaire en fait partie : il faut, pour « renforcer les fonctions métropolitaines de classe internationale » 549 , participer au soutien des politiques universitaires. Les urbanistes lyonnais énoncent bien là pour reprendre les mots de Pierre Muller des valeurs, des normes d’action et des algorithmes 550 . Les politiques d’implantation universitaire sont ici incluses dans des besoins transversaux définis à un niveau infra-national. Cette vision du monde est diffusée par les élus qui participent à la fois aux réflexions préparatoires au schéma directeur d’aménagement et d’urbanisme et à l’exécutif communautaire. Ainsi, Jean Rigaud, membre du syndicat d’étude et de programmation de l’agglomération lyonnaise et premier vice-président du Grand Lyon dans un exposé devant le bureau communautaire met notamment l’accent sur le fait que :

‘« [la Communauté urbaine doit]  se qualifier pour pouvoir prétendre au rang de métropole ». Dans cette perspective, il lui faut « supprimer [ces] points faibles éliminatoires dans la compétition internationale des villes et conforter les fonctions de niveau international dans les sciences et techniques, la recherche-développement, la culture, l’accord des personnes et des entreprises, les communications. » Même si elle fait l’objet « de l’inquiétude » des élus, l’université est présentée comme un atout de l’agglomération. » 551

Dans cette perspective, l’université même si elle fait l’objet d’inquiétudes de la part de l’élu est présenté comme un atout de l’agglomération 552 .

L’investissement lyonnais dans les politiques d’implantation universitaire serait donc motivé par une volonté d’assurer le développement économique et l’internationalisation futurs de l’agglomération.

Le renforcement des fonctions métropolitaines de classe internationale suppose un investissement prioritaire dans les troisièmes cycles et la recherche. Or, les élus de la Communauté urbaine ne peuvent peser sur la question de l’affectation des locaux. Ils ne maîtrisent ni à quel établissement ni à quels cycles ils sont attribués. S’ils déclarent au moment de l’annonce du projet que c’est aux représentants des universités de décider à quel(s) établissement(s) les locaux seront affecté(s) 553 , Michel Noir et Jean-Michel Dubernard semblent avoir une préférence pour l’affectation des locaux à l’université Lyon II 554 . Cependant, la question de l’attribution des locaux est renvoyée à des discussions entre les présidents d’université qui doivent se dérouler sous l’égide du recteur d’académie. Le refus de Lyon II de multiplier ses sites d’implantation contrarie les projets municipaux. La Manufacture des Tabacs est finalement attribuée à Lyon III.

Les promoteurs du projet ne maîtrisent pas non plus la question des cycles qui trouveront place dans les nouveaux locaux. Ce sont ici les besoins de l’université Lyon III qui commandent la réalisation des premiers travaux 555 . Ils s’orientent vers la réalisation d’amphithéâtres pour accueillir les effectifs extrêmement nombreux des premiers cycles de droit. Sur ce projet, les collectivités territoriales ne finance donc pas prioritairement des laboratoires de recherche ou des troisièmes cycles universitaires (qui semblent être des éléments qui peuvent concourir à l’internationalisation des territoires) mais sur le développement des capacités d’accueil de premiers cycles non sélectifs. En mobilisant ses services techniques, l’université Jean Moulin Lyon III parvient même à préciser ses besoins. Dans un document de dix pages, l’établissement donne les directions qui doivent guider la réhabilitation du nouveau bâtiment 556 . La Communauté urbaine de Lyon intervient donc d’abord pour satisfaire les besoins des usagers universitaires. L’investissement communautaire répond d’autre part aux priorités ministérielles. Lors des négociations du plan U3M, le secrétaire général du Grand Lyon remarque l’importance des crédits affectés aux bibliothèques, priorité ministérielle, et se prononce pour leur réduction. L’intervention relayée par Raymond Barre et le préfet de région est cependant sans effets :

‘« Mais c’est globalement difficile [de peser sur les négociations]. Même avec Barre, dans la partie universitaire, moi j’avais fait des calculs savants, et j’avais remarqué qu’il y avait, je n’ai plus les chiffres en tête, mais mettons 30 % des crédits consacrés aux bibliothèques. Je m’étais dit que c’était beaucoup et je l’avais dit à Barre. Et il avait dit au préfet et le préfet lui avait répondu, comme savent faire les préfets avec la plaque : « Monsieur le Premier ministre, je ne manquerai pas de le rapporter au ministère. » Et puis au bout du compte, on s’est aperçu qu’ils avaient changé un tout petit peu les crédits affectés. » 557

Les premiers investissements communautaires dans les politiques d’implantation universitaire ne peuvent donc être rapportés aux objectifs d’internationalisation mis en avant dans les documents de planification urbaine étudiés. Seule l’opération de délocalisation de l’Ecole normale supérieure de lettres et sciences humaines peut être ramenée à cet objectif. Le projet n’inclut en fait pas la communauté universitaire lyonnaise. Portée par Raymond Barre, l’opération est conduite de façon très centralisée entre les élus du Grand Lyon et le cabinet du ministre de l’Education nationale 558 . Le contournement de la communauté universitaire lyonnaise semble ici la seule stratégie qui permette aux élus du Grand Lyon de peser sur les enseignements effectivement dispensés dans les établissements.

Le Conseil général du Rhône développe des politiques dont les objectifs sont similaires à ceux de la Communauté urbaine de Lyon. Si les objectifs mis en avant ne prennent pas la forme d’un cadre cognitif et normatif explicite, c’est bien le développement économique et l’internationalisation des territoires qui, avec l’urgence de la situation, motivent l’investissement départemental :

‘« C’est l’incurie de l’Etat [qui pousse les collectivités territoriales à investir dans l’enseignement supérieur]. Les universitaires ont crié à un moment au secours parce que les locaux ne sont plus adaptés et on va avoir des problèmes sociaux avec les étudiants. Est-ce que les collectivités locales doivent rester là bouche-bée en disant : « ce n’est pas notre problème, c’est celui de l’Etat » ? Comment voulez vous faire ? Et en plus, quand on est dans une compétition internationale, dans une concurrence entre les territoires, et c’est le cas, quels sont les critères qui rendent une agglomération attractive pour les investisseurs, pour les implantations nouvelles ? C’est la culture, c’est la possibilité de trouver des laboratoires de recherche et de structures d’enseignement pour les jeunes parce que les cadres qui s’installent ont des gamins et ils veulent faire des études. Donc l’université et tout ce qui est lié à l’université font partie intrinsèquement des éléments attractifs des territoires. Il appartient donc bien aux collectivités de les développer. » 559

A l’image du Grand Lyon, les groupes de réflexion prospectifs mis en place par la région Rhône-Alpes intègrent également les politiques d’implantation universitaire dans les objectifs globaux d’internationalisation des territoires et de développement économique de l’agglomération lyonnaise. La mission Prospective Rhône-Alpes mise en place à l’initiative du préfet de région et du président du Conseil régional note ainsi que :

‘« Il apparaît clairement qu’il y aurait intérêt pour la France qu’au moins un autre grand pôle urbain [que la région parisienne] puisse s’affirmer dans le concert des grandes villes européennes ("Euro-cités") dans la moitié sud du pays si possible à proximité de cet axe de fort de peuplement et de développement [l’axe lotharingien]. Lyon offre naturellement cette opportunité » 560

Le renforcement de « l’enseignement supérieur et de la recherche dans leur dimension internationale » 561 est perçu comme un moyen de développer l’internationalisation de l’agglomération. Il ne semble pas que ces objectifs guident véritablement l’intervention de l’exécutif régional dans les premiers temps de son investissement. Dans le contexte du début des années 1990, le Conseil régional opère un retournement dans ses priorités : après avoir longtemps misé sur l’internationalisation de son territoire, ce sont des objectifs d’aménagement du territoire régional qui sont mis en avant 562 . Nous retrouvons cette thématique dans les objectifs des politiques d’implantation universitaire. L’augmentation de l’aire de réflexion (on passe de l’aire métropolitaine lyonnaise à la région Rhône-Alpes) aboutit à une évolution des objectifs qui guident l’implication régionale.

Formalisée au moment de la signature du contrat de plan Etat-région 1989-1993, les objectifs de l’implication régionale se déclinent en quatre points : l’aménagement du territoire régional, le développement des formations de pointe, la création de filières « professionnalisantes » nouvelles et l’information et l’orientation des lycéens et étudiants 563 . L’aménagement du territoire régional vise à contrebalancer le poids des agglomérations lyonnaises et grenobloises en développant les premiers cycles dans les villes moyennes (Saint-Etienne, Valence, Bourg-en-Bresse, Roanne, Annecy…). Ces objectifs incluant les implantations universitaires dans les impératifs de l’aménagement du territoire régional sont déclinés dans les opérations effectivement programmées dans le contrat de plan Etat-région 1989-1993. L’investissement régional se dirige prioritairement vers le financement des équipements qui ne sont pas situés sur les grands pôles universitaires que sont Lyon et Grenoble 564 et vers les formations à finalités professionnelles immédiates (IUT et écoles d’ingénieur) 565 . L’absence de la région Rhône-Alpes dans le financement de la première tranche de la Manufacture des Tabacs est notamment motivée par ces objectifs régionaux qui ne sont pas compatibles avec le soutien à la mise en place de premiers cycles non sélectifs dans la ville de Lyon 566 . Pendant le contrat de plan 1989-1993, l’implication régionale est donc sélective.

Lors des négociations engagées avec l’Etat pour le financement d’Université 2000, la région Rhône-Alpes poursuit son effort de détermination d’objectifs propres. Les travaux du groupe de travail sur l’enseignement supérieur chargés de spécifier les objectifs régionaux sont ainsi poursuivis. Les objectifs d’intervention ne sont cependant pas remaniés. Les réserves émises par ses membres quant à l’implication de la région dans des politiques qui sont de compétence étatique restent sans effets 567 . La région Rhône-Alpes, à partir de son investissement dans Université 2000, ne finance donc plus majoritairement des opérations qui répondent aux objectifs qu’elle a formalisés en 1989 mais répond plutôt aux besoins universitaires. Conformément aux vœux exprimés par les présidents des universités lyonnaises, elle s’engage ainsi massivement dans le financement de la Manufacture des Tabacs 568 alors que l’opération ne répond à aucun des objectifs énoncés en 1989.

Les présidents d’université disposent de plus de relais à l’intérieur de l’assemblée régionale qui peuvent infléchir les positions adoptées. Alors qu’Anne-Marie Comparini se prononce par exemple pour un investissement prioritaire de la région dans le domaine de la recherche en sciences dites dures, le président socialiste de la commission « enseignement supérieur » du Conseil régional intervient auprès de l’exécutif pour que les sciences sociales profitent également des investissements régionaux. Anne-Marie Comparini devant s’appuyer sur les élus de gauche pour faire adopter ses projets, la présidente du Conseil régional accepte d’étendre le soutien régional aux sciences sociales 569 .

Au delà du développement du patrimoine immobilier, la région Rhône-Alpes parvient cependant à développer des programmes innovants qui lui sont propres. L’accent porté sur les nouvelles technologies de l’information et de la communication ou sur le soutien à la mobilité internationale des étudiants en sont des exemples. Ces programmes ne constituent cependant qu’une faible part des investissements réalisés. La région dispose donc comme la Communauté urbaine d’un pouvoir marginal d’orientation des investissements dans l’immobilier universitaire. Son absence de participation aux scènes où sont négociés primitivement les principes qui fondent les négociations la prive de capacité majeure d’influence. A partir du schéma Université 2000 pour la région et dès le lancement du projet de la Manufacture des Tabacs pour la Communauté urbaine de Lyon, les collectivités territoriales n’ont donc que peu de poids sur la détermination des programmes effectivement financés.

Les représentants des collectivités territoriales influent par contre sur la localisation des équipements universitaires. Le lancement de l’opération de la Manufacture des Tabacs est une initiative des élus locaux qui marque un tournant radical dans l’agglomération lyonnaise : le retour de l’université en centre-ville. Les élus lyonnais cherchent à travers la réhabilitation de la Manufacture des Tabacs à afficher plus clairement le caractère universitaire de la ville 570 . Le projet est accueilli avec enthousiasme par les universitaires lyonnais 571 qui, à cette époque, doivent faire face à un déficit majeur de locaux. Lors des négociations d’U2000 et une fois que les principes d’action sont définis, les fonctionnaires les plus proches des exécutifs des collectivités territoriales ont accès aux présidents d’université et au recteur d’académie qui sont réceptifs à leurs attentes. La volonté départementale d’un rééquilibrage à l’ouest de l’agglomération est ainsi acceptée et se traduit par le renforcement du site d’Ecully 572 . L’objectif ministériel d’un retour des universités en centre-ville ne peut se réaliser que parce que les collectivités territoriales investissent dans le développement universitaire. Les objectifs d’aménagement portés par les collectivités territoriales ne s’imposent cependant pas aux universitaires lyonnais. Ainsi, si la commune de Bron tente de faire pression sur l’exécutif de Lyon II pour influer sur son redéploiement entre l’implantation de Bron et les locaux en centre-ville lyonnais nouvellement reçus, elle ne parvient pas à infléchir la position du président de l’établissement 573 .

La prise en compte des intérêts des collectivités territoriales par les présidents d’université semble la seule voie qui, à Lyon, leur permet de s’exprimer. Les exécutifs des collectivités territoriales sont donc dépendants des universitaires pour concrétiser leurs priorités. Comme dans le cas des politiques culturelles analysées par Erhard Friedberg et Philippe Urfalino 574 , l’illégitimité des interventions locales dans la définition des objectifs et le choix des opérations privent les élus locaux de capacités d’action. Dès lors qu’ils se risquent à faire pression directement sur les universitaires, ils se heurtent à un front commun des présidents d’université qui mettent en cause l’interventionnisme local 575 . Les politiques d’implantation universitaire conduites dans l’agglomération lyonnaise ne s’apparentent cependant pas à un jeu du catalogue. La définition des opérations, si elle s’opère entre le recteur et les présidents d’université, dispose d’une certaine cohérence. Illégitimes à peser sur la définition de la liste des opérations, les élus des collectivités territoriales cherchent à favoriser l’émergence au niveau régional mais surtout au niveau de l’agglomération d’une politique intégrée entre les représentants des établissements d’enseignement supérieur. Par le soutien apporté aux structures de représentation des intérêts universitaires comme le Pôle universitaire lyonnais ou la Conférence universitaire Rhône-Alpes, ils cherchent à favoriser la définition d’une politique entre les présidents d’université et les directeurs des grandes écoles :

‘« On a tout fait pour qu’il n’y ait pas une concurrence entre Lyon et Grenoble, entre Lyon et Saint-Etienne. C’est pour cela qu’on a été tout à fait favorable à ce qu’il y ait un rapprochement entre les universités. De façon à ce qu’on puisse faire front commun, qu’elles puissent nous donner préalablement un projet qui soit déjà coordonné et concerté. » 576

Ceci étant, les politiques étudiées ne nous semblent pas illustratives des processus décrits par les tenants de la gouvernance urbaine 577 . Si des acteurs pluriels, à la fois élus locaux, représentants des intérêts universitaires, membres de l’administration déconcentrée parviennent bien à formaliser un projet consensuel et à le présenter au centre étatique, c’est dans le cadre d’une stricte division du travail entre ceux qui sont légitimes à réfléchir sur les objectifs de l’action et ceux qui mobilisent les fonds locaux pour les financer. Une appréhension microscopique des logiques de la négociation met en lumière l’absence de co-construction des opérations à financer. Les projets qui sont ensuite portés collectivement ne sont pas négociés entre l’ensemble des acteurs du réseau étudié.

Impuissants à intervenir dans la fixation des objectifs des politiques d’implantation universitaire, les exécutifs locaux engagés dans les négociations tendent à favoriser le rapprochement entre les universités et les grandes écoles. Quand leurs objectifs ne vont pas à l’encontre de ceux des universités, ils pèsent sur la localisation des équipements universitaires. Les exécutifs territoriaux disposent de plus de marges de manœuvre dans les négociations financières qui s’engagent avec leurs autres partenaires étatiques. Elles sont cependant relativement faibles.

Notes
546.

Archives du Grand Lyon, série 998 PA964, SEPAL : « Etudes préparatoires au nouveau schéma directeur de l’agglomération. Lyon 2010, un projet d’agglomération pour une métropole européenne », novembre 1988, p. 2.

547.

Ibid, p. 5.

548.

Ibid, p. 7. Le partenariat s’institutionnalise au début des années 1990 dans la participation au réseau des « Euro-cités ». La fin des années 1990 est marquée par la mise en avant de l’internationalisation des coopérations entre les collectivités territoriales. Rhône-Alpes intègre ainsi les « Quatre moteurs pour l’Europe ». Voir sur ce point Pierre Kukawka, « Le Quadrige européen (Bade-Wurtemberg, Catalogne, Lombardie, Rhône-Alpes) ou l’Europe par les régions » dans Richard Balme (dir.), Les politiques du néo-régionalisme, Paris, Economica, 1996, pp. 91-106.

549.

Archives du Grand Lyon, série 998 PA964, SEPAL : « Etudes préparatoires au nouveau schéma directeur de l’agglomération. Lyon 2010, un projet d’agglomération pour une métropole européenne », novembre 1988, p. 12.

550.

Pierre Muller, « Les politiques publiques comme construction… », dans Alain Faure, Gilles Pollet et Philippe Warin (dir.), La construction du sens dans les politiques publiques…, op. cit., pp. 158-159.

551.

Archives du Grand Lyon, série 1297W, carton n°1, conseil de communauté du 18 décembre 1989 – exposé de Jean Rigaud,  « Politique générale d’agglomération », pp. 4-5. Ces thématiques de l’internationalisation des villes contribue d’ailleurs à structurer les questions à l’agenda de recherche des universitaires. Pour le cas lyonnais voir Marc Bonneville, Lyon, métropole régionale ou Euro-cité ?, Paris, Economica, 1997, 202 p.

552.

Ibid.

553.

A l’annonce du projet, Jean-Michel Dubernard déclare à la presse : « [les locaux] seront attribués aux trois universités. Après elles se les répartiront d’elles-mêmes, comme elles le souhaiteront. Cela ne nous regarde pas. » Reconversion à la Manufacture », Lyon Figaro, 10 octobre 1989.

554.

Entretien avec Michel Cusin, président de Lyon II de 1986 à 1991, 10 avril 2003.

555.

Entretien avec Gilles Guyot, président de Lyon III de 1997 à 2002, 12 février 2003.

556.

Archives de la direction des affaires scolaires et de l’enseignement supérieur du Conseil général du Rhône, carton n°109, situation de l’université Jean Moulin Lyon III, 23 mars 1990.

557.

Entretien avec Guy Barriolade, directeur de cabinet de Michel Noir de 1990 à 1995 et secrétaire général du Grand Lyon de 1995 à 2002, 17 avril 2002.

558.

Entretien avec Alain Blanchard, chargé du suivi du volet « enseignement supérieur » au SGAR Rhône-Alpes de 1999 à 2004, 22 juin 2003 ; entretien avec Guy Barriolade, directeur de cabinet de Michel de 1990 à 1995 et secrétaire général du Grand Lyon de 1995 à 2002, 17 avril 2002.

559.

Entretien avec Pierre Jamet, directeur de cabinet de Michel Mercier et directeur général des services du Conseil général du Rhône, 8 janvier 2003.

560.

Archives du Grand Lyon, série 1516W020, Mission prospective Rhône-Alpes : « Chartes d’objectifs : Lyon métropole internationale : propositions », 7 février 1990, p.2.

561.

Ibid, p. 4.

562.

Voir sur ce changement Bernard Jouve, « D’une mobilisation à l’autre. Dynamique de l’échange territorialisé en Rhône-Alpes » dans Bernard Jouve et Emmanuel Négrier, Que gouvernent les régions d’Europe ? Echanges politiques et mobilisations régionales, Paris, L’Harmattan, 1998, pp. 105-133.

563.

Archives du Conseil régional Rhône-Alpes, carton 207W31, compte-rendu de la réunion du groupe de travail enseignement supérieur du 22 avril 1992.

564.

Les équipements universitaires situés hors agglomération lyonnaise et grenobloise reçoivent 120,8 millions de francs (à parité entre l’Etat et les collectivités territoriales) de financement. Les équipements situés dans les deux agglomérations ne reçoivent que 115,3 millions de francs alors qu’ils regroupent l’immense majorité des effectifs étudiants. Contrat de plan entre l’Etat et la région Rhône-Alpes 1989-1993 signé le 21 avril 1989, p. 34.

565.

215,8 millions de francs pour les formations à finalité professionnelle (IUT et écoles) et seulement 145,8 millions pour les universités alors même que ce sont ces établissements qui, là encore, regroupent l’immense majorité des étudiants . Ibid.

566.

Entretien avec Michel Noir, maire de Lyon et président du Grand Lyon de 1989 à 1995, 29 novembre 2002.

567.

Les membres du groupe de travail sur l’enseignement supérieur réclament souvent un transfert de compétences préalables à l’intervention régionale. Archives du Conseil régional Rhône-Alpes, série 106W27, compte-rendu de la réunion du 5 janvier 1989. Interventions de Mme Laurant et de Mr Petit.

568.

Le Conseil régional Rhône-Alpes assume ainsi quasiment seul le financement de la tranche 1bis (70 millions de francs sur 71 millions de francs), plus du tiers de la tranche 2 (66 millions de francs sur 174 millions de francs) et 8 millions de francs sur la tranche 2bis (47 millions au total). Au total la région Rhône-Alpes finance plus de 30% de l’opération.

569.

Entretien avec Roger Fougères, président de la commission « enseignement supérieur/recherche » du Conseil régional Rhône-Alpes de 1999 à 2004, 25 février 2002.

570.

Entretien avec Jean-Michel Dubernard, premier adjoint chargé de l’enseignement supérieur à la Ville de Lyon de 1989 à 1995, 18 février 2002 ; Archives du Grand Lyon, série 1882W, carton n°4, compte-rendu du bureau communautaire du 20 janvier 1992. Interventions de Michel Noir et Gérard Blanc.

571.

Michel Cusin à cette occasion parle d’une « montgolfière d’oxygène ». « Occupation symbolique à la Manu », Lyon Matin, 16 novembre 1989.

572.

Entretien avec Daniel Bancel, recteur de l’académie de Lyon de 1991 à 2000, 4 mars 2003.

573.

Entretien avec Gilbert Puech, président de Lyon II depuis 2002, 12 juillet 2004.

574.

Erhard Friedberg et Philippe Urfalino, Le jeu du catalogue, Paris, La Documentation française, 1984, p. 65.

575.

Les crises qui opposent les présidents d’université aux exécutifs territoriaux sont analysées dans le section 3 du chapitre 6.

576.

Entretien avec Charles Millon, président de la région Rhône-Alpes de 1988 à 1999, 22 février 2002.

577.

Arnaldo Bagnasco et Patrick Le Galès définissent la gouvernance comme «  un processus de coordination d’acteurs, de groupes sociaux, d’institutions pour atteindre des buts propres discutés et définis collectivement dans des espaces fragmentés, incertains » Arnaldo Bagnasco et Patrick Le Galès, « Les villes européennes comme société et comme acteur » dans Arnaldo Bagnasco et Patrick Le Galès (dir.), Villes en Europe, op. cit., p. 38.