1893 : Jean Gracy

L'histoire se répète encore à la génération suivante, avec cependant une variante accidentelle et une innovation.

Mariée tôt, Dominica a eu douze enfants. Quatre sont morts en bas âge ; il faut donc en caser sept, en évitant le partage de la propriété. A cinq d'entre eux, c'est à nouveau l'Eglise qui fournit un débouché et des carrières à la fois prestigieuses et aventureuses. Jean-Baptiste, l'aîné, laisse la succession à son cadet pour devenir curé. Denis-Blaise, bénédictin, devient abbé de Belloc après un séjour en Argentine. Félix-Jean, Père Blanc, est missionnaire en Afrique. Léon, missionnaire au Japon, devient supérieur du grand séminaire de Tokyo. Marie, la benjamine, sera comme sa tante religieuse chez les Ursulines de Tartas dans les Landes. Les deux autres enfin choisissent l'émigration : suivant sans doute les voies ouvertes par leur père, tous deux sont négociants en chaussures au Chili, où l'un d'eux se marie83.

Seul le fils cadet, Jean Gracy, est donc resté au village pour devenir l'unique successeur, mais non l'unique propriétaire d'Haranederrea. Son contrat de mariage en 1893 ne prévoit en effet aucun dédommagement pour ses cohéritiers, et le cadastre ne mentionne aucune mutation jusqu'en 1940 : grâce au consentement des cadets, "dotés" de carrières ecclésiastiques, cette génération a semble-t-il trouvé dans l'indivision une nouvelle solution pour éviter le partage84.

Notes
83.

Arch. dép. Pyrénées Atlantiques 1R / 415 à 865 : registres matricules de recrutement. Archives de l'enregistrement. Bureau de Saint-Jean-de-Luz : mutations par décès du 10 avril 1900 et du 12 février 1903.

84.

Arch. dép. Pyrénées Atlantiques III-E 1893 : contrat de mariage du 27 juillet 1893. Arch. com. Ascain : matrices cadastrales.