1801-1834 : une propriété instable

Erraya était jusqu'en 1801 une dépendance de la maison de Sainte-Marie, vieille famille de la noblesse rurale en déclin qui a donné à Hélette son église et un premier maire éphémère en 1790. Elle disparaît de la commune en 1828 avec son dernier descendant, Pierre Sainte-Marie. En 1833, sa veuve Jeanne-Baptiste Haraneder de Macaye n'y possède plus qu'une quarantaine d'hectares. Avec la vente de la maison-mère Santamaria à un fils de paysans en 1879 s'effacera définitivement la dernière famille de la petite noblesse à résider sur ses terres97.

Des mains de la noblesse, Erraya est d'abord passée entre celles de négociants. Les frères Fagalde, un corroyeur et un chocolatier de Hélette, avaient accumulé une fortune assez considérable pour s'offrir en outre la seconde maison noble de Hélette98, dite "château d'Aguerria". Mais ils se sont trop lourdement endettés et doivent dédommager leur créancière Jeanne Labat, marchande à Bayonne et épouse de Pierre Vanoosterom, en lui cédant Erraya pour 9 000 francs en 182799.

Tournée vers le négoce maritime, la bourgeoisie bayonnaise est peu attirée par les investissements fonciers100, et Vanoosterom ne tarde pas à se défaire à son tour de la métairie : dès 1834, il la revend à Jean-Baptiste Oyharçabal.

Notes
97.

Arch. com. Hélette : registres des délibérations municipales. Arch. dép. Pyrénées Atlantiques III-E 8865 : contrat de mariage du 19 messidor an VII. Arch. dép. Pyrénées Atlantiques 269-Q-1 à 46 : mutation par décès du 30 septembre 1822.

98.

Santamaria et Aguerria, qui co-patronnaient la cure de Hélette, partageaient jusqu'en 1789 la dîme des terres anciennes avec le chapitre de Bayonne. P. HARISTOY, Les paroisses du Pays basque pendant la Révolution, ouvrage cité, tome II, p. 81.

99.

Arch. dép. Pyrénées Atlantiques III-E 12027 et 12168 : ventes du 17 novembre 1814 et du 13 juin 1827.

100.

Annie SAMARAN, Les contrats de mariage à Bayonne sous le Second Empire, mémoire de maîtrise, Université de Toulouse Le Mirail, 1979, 224 f. Pierre LABORDE, "De Lapurdum, une civitas, au Labourd, une métapole", Lapurdum I, Bayonne, octobre 1996, pp. 191-197.