L'acte de vente a malheureusement disparu : on ne saura donc pas à quel prix se vendit Erraya. De ce qu'il advient de la métairie entre 1834 et 1859, on sait également peu de choses, sinon que Jean-Baptiste Oyharçabal l'agrandit de quatre parcelles qui en avaient été détachées en 1827, dont une grande pâture de plus de 4 hectares : elle atteint alors onze hectares. La main-d'oeuvre des ménages de métayers qui y sont recensés en 1851 et 1856 paraît bien peu nombreuse pour une métairie de cette taille : il est probable que des prés sont loués à d'autres exploitants.
On en sait davantage sur son nouvel acquéreur. Jean-Baptiste Oyharçabal (1781-1866), né à Hasparren, était tanneur à Saint-Jacques de Compostelle avant de se retirer à Hélette dont est originaire son épouse. Il y devient propriétaire du petit domaine d'Andereteguia (cinq hectares) qu'il exploite directement, puis de trois métairies dont Erraya en 1834 et 1840 : 37 hectares au total, évalués 21 200 francs en 1854.
L'une de ses deux filles est restée en Espagne où son gendre Jean Iribarnegaray, originaire de Hélette lui aussi, a pris la direction de la tannerie. Lorsqu'il marie la seconde à un médecin du canton en 1841, le contrat prévoit la cohabitation des deux ménages : Bernardine est destinée à lui succéder à la tête de ses propriétés de Hélette. Mais, pour des raisons inconnues, ce projet échoue : en 1846 le médecin retourne dans son village avec Bernardine qui reçoit Erraya en dédommagement.
La mésentente familiale aggravée par la mésalliance a très probablement accéléré le démantèlement de l'exploitation, puis de l'ensemble de la propriété. Après le décès de sa femme en 1853, Jean-Baptiste Oyharçabal épouse en effet sa jeune servante Marie Oustoubil qui lui donne deux fils. En 1857, il se rend chez sa fille à Lantabat et procède, sous la forme d'une vente fictive, au partage de ses biens. A Bernardine, il attribue Erraya et Andereteguia. Pour Marie Oustoubil et ses fils, il se réserve les deux autres métairies. Le partage est illégal et sera annulé par un jugement de 1871, mais trop tard : en 1867, un an après la mort de Jean-Baptiste Oyharçabal, il ne reste déjà plus rien du domaine101.
Arch. com. Hélette : matrice cadastrale, registres d'état civil et listes nominatives de recensement.
Arch. dép. Pyrénées Atlantiques III-E 8879 : vente du 7 décembre 1834. III-E 8931 : mariage du 15 décembre 1840. III-E 8940 : partage du 10 novembre 1846. III-E 8881 : vente du 5 février 1849. III-E 8883 : mariage du 3 août 1855, procurations des 3 juillet 1855, 30 octobre 1855 et 18 mars 1856. III-E 18113 : vente du 6 avril 1857. III-E 8887 : vente du 14 juin 1866, inventaire du 17 août 1866 et vente du 13 février 1867.
Arch. dép. Pyrénées Atlantiques 269-Q-1 à 46 : mutations par décès des 12 mai 1854 et 24 mai 1867. Arch. dép. Pyrénées Atlantiques 4-U-12/25 : inventaire du 8 juillet 1866 et conseil de famille du 9 août 1866. 4-U-12/28 : conseil de famille du 28 juillet 1870.