Trente ans auparavant, Gracianne Héguy et ses quatre soeurs cadettes, toutes célibataires, exploitaient avec l'aide de deux domestiques une partie au moins des 18 hectares d'Ospitalia (cinq hectares cultivés, le reste en pâtures). Peut-être leur frère aîné Pierre, marié depuis une vingtaine d'année avec l'héritière d'un petit domaine voisin, en cultivait-il une autre partie pour son compte : la propriété était en effet restée indivise depuis la mort de leurs parents120.
Célibataire et sans enfants, Gracianne s'est pourtant attachée à rassembler peu à peu les parts de ses cohéritiers. Entre 1807 et 1811, trois de ses soeurs lui cèdent leurs droits sans en exiger le paiement. On sait en effet qu'à son décès en 1852, Marie Haurra, restée célibataire, est toujours créancière de sa soeur aînée. Il en est sans doute de même de Catherine, qui ne s'est jamais mariée non plus. Seule la plus jeune, Marianne, est probablement dédommagée à son mariage en 1825.
Gracianne n'est donc propriétaire que d'une partie des droits d'Ospitalia lorsqu'en 1828 la quatrième soeur, qui a épousé un fermier d'une commune voisine, demande la liquidation et le partage de la succession. Dans l'incapacité de payer, Gracianne doit se résoudre au partage. A son beau-frère Jean Uhartegaray, elle cède la moitié de la maison et du jardin, trois parcelles cultivées et des pâtures121, à son frère Pierre une prairie enclavée dans une propriété voisine et des pâtures.
Arch. com. Hélette : état des habitants de 1817, registres des mariages et matrice cadastrale.
Arch. dép. Pyrénées Atlantiques III-E 8878 : partage du 8 mai 1833. 269-Q-1 à 46 : mutation par décès du 3 novembre 1852.