1847 : une succession hors normes

Ce partage est sans doute un revers pour Gracianne Héguy, qui doit en outre vendre quelques parcelles de pâtures. Mais, à près de 70 ans, elle n'abandonne pas. Sans descendance, elle fera une héritière de la petite fille qu'elle a recueillie : Marie Sulpice, qui reçoit par contrat de mariage les biens de Gracianne et la créance de sa soeur Marie Haurra, est une enfant de l'hospice de Bayonne, née de mère inconnue. La maison se transmet, malgré les vicissitudes de la filiation.

Le choix de l'époux de l'héritière se porte sur Jean Duhalde, fils cadet d'un propriétaire de la commune voisine d'Irissarry. Grâce à la solidarité de ses frères Dominique et Manécaté et de sa soeur Gracieuse, Jean Duhalde rachète quelques mois avant le mariage une partie des terres dont Gracianne a dû se défaire en 1833 : Dominique et Gracieuse prêtent chacun 400 francs, Manécaté participe pour moitié à l'achat. La quasi-totalité des terres d'Ospitalia est ainsi réunie, mais pour une brève période seulement122.

La mésentente s'installe-t-elle entre Jean et Manécaté ou leur stratégie était-elle mûrie de longue date ? Tous deux se marient à quelques semaines d'intervalle. En juin 1848, ils procèdent au partage de leur bien commun : chacun reçoit la moitié de la maison, de la basse-cour et des terres ; seuls le fournil, les loges à cochons et l'emplacement à fumier restent communs. Mais quatre mois plus tard, Manécaté prend une exploitation à ferme et revend sa part. Son frère ne peut acheter que les bâtiments : il faut à nouveau se séparer d'une partie des terres, au profit cette fois du domaine voisin de Chouhiteguia123.

Notes
122.

Arch. dép. Pyrénées Atlantiques III-E 8941 : vente du 31 janvier 1847.

123.

Arch. dép. Pyrénées Atlantiques III-E 8881 : partage du 24 juin 1848 et vente du 24 octobre 1848.