3. Etchegaraya (Ascain) : échec d'une transmission

Poussées à l'extrême, les tensions perceptibles entre générations et entre cohéritiers peuvent pourtant conduire à l'échec de la transmission : le système pyrénéen secrète ses pathologies, dont Etchegaraya offre un exemple abouti. Cette exploitation est parmi les plus étendues de la commune : les quatre hectares de labours, de prés et de vergers qu'elle cultive en 1832 sont sans doute "de mauvaises terres"331, mais s'y ajoutent de vastes communaux sur lesquels elle élève un important troupeau d'ovins332. Le ménage est par ailleurs pluriactif : le père est charpentier de marine, et trois de ses fils deviennent marins à leur tour333. Elle est pourtant conduite à la faillite, puis vendue en 1888.

Notes
331.

Archives de l'enregistrement. Bureau de Saint-Jean-de-Luz : mutation par décès du 13 novembre 1895.

332.

En 1853 et 1870, Etchegaraya fait partie des trois exploitations d'Ascain qui paient les droits les plus élevés sur les communaux (8 francs). On ne connaît pas la composition de son cheptel à cette époque, mais en 1905-1906, puis en 1942, elle élève une centaine d'ovins.

Arch. com. Ascain : registres des délibérations municipales. Taxe sur les communaux : rôle des taxes à payer par les habitants, chefs de maisons, pour jouissance des communaux, établi selon le profit de chacun (exercices 1853 et 1870).

Arch. dép. Pyrénées Atlantiques 5P-159 et 160 : Bureau de Herboure. Registres de déclarations et de passavants pour les bestiaux français envoyés au pacage à l'étranger ou dans la zone extérieure (1905-1906)3.

Arch. dép. Pyrénées Atlantiques 1204-W/11 : enquête agricole de 1942. Commune d'Ascain.

333.

Archives de la Marine, bureau de Rochefort, 15-P-3 / 62 et 64 : matricules des gens de mer.