Une très petite propriété392

Il est peu probable que la propriété de Gratianne Durrels, avec son petit hectare de labour, ait pu nourrir à elle seule le ménage de cinq adultes qu'elle abrite en 1817393. Mais les faibles ressources de la maison n'ont pas permis à Gratianne d'établir les cinq enfants nés de ses deux mariages. Tous en âge de se marier, ils sont encore célibataires et deux d'entre eux seulement ont quitté le foyer maternel. Pierre, âgé de 40 ans, est tisserand et propriétaire d'une petite maison, où il vit seul sur les hauteurs proches de Lekheroa. Le plus jeune, absent de la commune, s'est sans doute engagé comme domestique pour pouvoir, dix ans plus tard, se marier et louer une ferme à Hélette394. On peut imaginer que Gratian, Marie et Catherine, qui vivent encore à Lekheroa avec leur mère, complètent par des journées les maigres ressources de l'exploitation.

La maison se vide pourtant peu à peu. Gratian, l'aîné, meurt célibataire en 1823395. Catherine est mariée sans contrat en 1825 à un cadet de la maison voisine de Landartia, tout aussi démuni qu'elle. Seule reste auprès de sa mère Marie, l'aînée des filles : c'est elle que Gratianne Durrels choisit pour héritière en lui attribuant, par un testament rédigé deux jours avant sa mort, le quart préciputaire396. Marie Salaberry finit par se marier à l'âge de 50 ans, mais ce mariage trop longtemps repoussé la laisse sans descendance : en 1846, Marie est veuve et seule, et la maison sans successeur.

Notes
392.

Voir en annexe : arbre généalogique de Lekheroa (8).

393.

Arch. com. Hélette : état des habitants de 1817, matrice cadastrale.

394.

Arch. com. Hélette : registre des mariages et listes nominatives de recensement.

395.

Arch. dép. Pyrénées Atlantiques 269-Q-1 à 46 : mutation par décès du 5 novembre 1825.

396.

Arch. dép. Pyrénées Atlantiques 269-Q-1 à 46 : mutation par décès du 1er février 1832.