C'est à la faveur d'un nouveau mariage consanguin accompagné d'un partage que la génération suivante parvient encore à agrandir l'exploitation après la guerre. Gracieuse Teillary épouse en effet en 1920 Victor Deliart d'Izotxaguerrea, maison d'origine de son arrière-grand-mère. Victor Deliart partage Izotxaguerrea avec son frère Jean, sans toutefois toucher au coeur du domaine445 : il apporte ainsi à Ansorloa cinq hectares supplémentaires. En 1942, l'exploitation compte plus de onze hectares et élève un des plus importants troupeaux de bovins de la commune446.
Sans doute les propriétaires d'Ansorloa doivent-ils à leurs ancêtres marins une culture du partage associé à l'établissement de plusieurs enfants, commune à la plupart des pluriactifs pour lesquels les revenus de l'agriculture n'ont qu'une place secondaire. Ils leur doivent aussi leur rang dans la société villageoise, et des réseaux familiaux et professionnels qu'ils ont su faire jouer pour tenir leur place dans un contexte de déclin des activités maritimes.
Compensés par un probable contrôle des naissances, les partages successifs liés à des mariages consanguins renforcent l'exploitation plus qu'ils ne l'affaiblissent. Ce modèle de transmission tourné vers la constitution d'un patrimoine, apparemment aux antipodes du modèle pyrénéen, permet pourtant en définitive à Ansorloa de prendre place parmi les "bonnes maisons" d'Ascain, au prix du relatif déclin de deux maisons parentes.
C'est pour l'essentiel Pialenborda, seconde annexe d'Izotxaguerrea convertie en prés, qui est alors rattachée à Ansorloa. Arch. com. Ascain : matrices cadastrales.
Arch. dép. Pyrénées Atlantiques 1204-W/11 : enquête agricole de 1942. Commune d'Ascain. Arch. com. Ascain : registre des mariages et listes nominatives de recensement (1911-1946).