B - Une demande solvable

Les propriétés de Hélette reviennent à Jean-Albert, médecin à Cambo, qui les vend presque en totalité entre 1885 et 1891. En l'espace de six ans, plus de 130 hectares sont mis sur le marché et rencontrent une demande solvable. Loin d'être bradé, le domaine est vendu à des prix légèrement supérieurs en moyenne aux valeurs estimées lors de la succession et du partage526. Une douzaine d'exploitants de la commune dispose en effet à cette date d'une capacité d'épargne suffisante pour s'assurer l'exclusivité du marché. Signe supplémentaire de l'aisance acquise, la plupart de ces achats ne semblent d'ailleurs assortis d'aucun emprunt.

Hormis quatre parcelles isolées, chacune des douze exploitations est vendue en bloc : à la phase de concentration foncière de la première moitié du siècle succède une phase de déconcentration de la propriété, mais non des exploitations. Parmi les acquéreurs figure un seul grand propriétaire foncier, lui-même exploitant, qui fait l'achat de Pascoteguia pour agrandir deux de ses métairies. Pour tous les autres, ce brutal désinvestissement de la bourgeoisie rurale est l'occasion d'agrandir une petite exploitation ou d'accéder à la propriété.

Notes
526.

L'ensemble des biens vendus entre 1885 et 1891 (exception faite de Pascoteguia, dont l'acte de vente n'a pas été retrouvé) est évalué à 76 500 francs en 1873, et à 73 350 francs en 1881. Le prix de vente s'établit à 77 925 francs.