Pourquoi Jean Larteguy jette-t-il ensuite son dévolu sur les 38 ares de Curutchaga ? En 1854, il achète à réméré à Jeanne Ainciburu, une fileuse âgée et célibataire, la "maisonnette appelée Curutchagacocostera avec son devant de porte et un jardin y attenant... confrontant du nord et levant à maison Curutchaga, mur mitoyen entre, du couchant à maison Haramburu et route impériale, et du midi à fonds dudit Larteguy"601. L'acquisition est modeste, et sans intérêt immédiat. Du reste, Jean Larteguy baille immédiatement la maisonnette à son ancienne propriétaire pour les cinq ans du réméré, et n'en a que la propriété précaire pendant trois ans : Jeanne Ainciburu disparaît avant la fin du réméré, et c'est finalement son voisin immédiat, propriétaire de l'autre partie de la maison, qui emporte le marché602. L'opération se solde en définitive par un simple prêt d'argent à une voisine dans la détresse "entretenue par la charité publique"603 : les Larteguy, qui ont acheté la maisonnette 450 francs en 1854, reçoivent trois ans plus tard 570 francs, soit leur capital augmenté de l'intérêt légal de 5% et des frais de notaire et d'enregistrement.

Notes
601.

Conformément au Code civil, la vente à réméré laisse au vendeur une faculté de rachat pendant cinq ans. Arch. dép. Pyrénées Atlantiques III-E 8883 : vente et bail du 9 janvier 1854.

602.

Arch. dép. Pyrénées Atlantiques III-E 8884 : vente du 18 juin 1857.

603.

Arch. com. Hélette : liste nominative de recensement de 1856.