Jamais sans doute l'exploitation n'a été si prospère. Jean Larteguy s'oriente vers le commerce des bestiaux et possède un important cheptel, dont la valeur atteint près de 14 000 francs lorsqu'il marie son fils en 1891611. Il nourrit alors à Sansoenea trois paires de boeufs, deux paires de vaches, deux veaux, trois juments et 170 moutons. Il a en outre placé chez plusieurs cultivateurs, sous forme de bail à cheptel612, une douzaine de bovins et 330 brebis. Les bénéfices de l'exploitation sont considérables, et en partie transformés en créances. En 1875, Jean Larteguy fait signer à un propriétaire d'Armendarits une reconnaissance de dette de 10 000 francs, pour "prêt antérieur"613. En 1893, il partage avec son fils 41 500 francs de créances, dont plus de la moitié sont verbales614. Mais si cette génération développe plus que la précédente les investissements mobiliers, elle ne se montre pas inactive sur le marché foncier où Jean Larteguy tente de poursuivre la politique de remembrement de son père.

Notes
611.

Arch. dép. Pyrénées Atlantiques III-E 18094 : contrat de mariage du 19 mars 1891.

612.

Les baux ne sont pas toujours écrits. On n'en trouve dans les archives notariales que quelques traces tardives. Arch. dép. Pyrénées Atlantiques III-E 18047 : bail à cheptel du 23 mai 1891 (165 brebis et moutons et une jeune mule, d'une valeur de 2 783 francs, placés à Hasparren); bail à cheptel du 7 novembre 1891 (un petit troupeau de trente brebis d'une valeur de 300 francs placé à Cambo).

613.

Les prêts de cette importance sont rarement verbaux et se font habituellement devant notaire, sous forme de crédit hypothécaire. Cette reconnaissance de dette, qui suit de peu la mort de Pierre Larre, laisse à nouveau penser qu'il existait à Hélette un puissant circuit parallèle de l'argent.

614.

Arch. dép. Pyrénées Atlantiques III-E 18047 : partage du 22 avril 1893.