L'exploitation quant à elle a atteint un seuil dès les années 1870 : vendue à un métayer, elle cultive en 1942 comme en 1914 deux hectares de labours et trois de prés652. Près du tiers de ses terres ont été acquises au détriment de la grande propriété bourgeoise et nobiliaire et de la micro-propriété des artisans ruraux. Révélateur des reclassements sociaux à l'oeuvre au sein du monde rural, le bilan de ces transferts fonciers ne rend toutefois que partiellement compte de la complexité du marché de la terre, de ses rythmes sensibles aux conjonctures économiques, de ses mouvements contradictoires. Largement confondu avec le marché de l'argent et le marché matrimonial, le marché foncier voit s'affronter en des jeux subtils les stratégies concurrentes des propriétaires, des métayers, des artisans. L'hétérogénéité des prix qui le caractérise relève d'une économie familiale et d'une économie morale, plus favorables à des logiques de remembrement et d'accès à la propriété qu'à une accumulation sans limite.

Notes
652.

Arch. dép. Pyrénées Atlantiques 1204-W/10 : enquête agricole de 1942. Commune de Hélette.