Ascain ne connaît pas cette domination de la grande propriété. Au cadastre de 1832, une seule cote dépasse 50 hectares, plus de 90 % sont inférieures à 10 hectares. En 1914 en revanche, les propriétés de plus de 10 hectares couvrent près des 2/3 du territoire communal. C'est que la commune a aliéné pendant la seconde moitié du siècle une bonne partie des vastes terres collectives, qui sont venues grossir la propriété privée sans nécessairement affecter l'exploitation. Cette vente des communaux, qui s'accompagne d'une certaine redistribution et de défrichements, distingue fortement le marché foncier d'Ascain.
Cette offre massive de terres compense en partie la pression démographique et donc foncière qui reste forte pendant tout le siècle. Après les réfugiés des guerres carlistes, c'est une toute autre clientèle qui arrive dans la commune à partie du Second Empire. Attirés par la mode de Biarritz et de la Côte basque, de riches étrangers, des rentiers, y achètent des maisons et des terres : simples villégiatures pour la plupart, mais aussi domaines agricoles pour quelques gentlemen farmer, comme cet officier en retraite qui fabriqua un temps du camembert au bord de la Nivelle655.
Georges Pialloux, "Célébrités d'Ascain", Ascain, ouvrage cité, p. 474.