On ne sait précisément comment Marihaurrenea est passée, peu avant 1800, des mains d'un corsaire687 à celles d'un cordonnier. Originaire d'Espagne, Pierre Teilletche a installé son atelier dans cette maison du bourg, face à l'église, lorsqu'il a pris pour épouse Catherine Baratceart. Jusqu'à la veille de la Première Guerre mondiale, Pierre, Joachim, puis Salvat Teilletche furent donc à la fois cordonniers sur la place du village et agriculteurs688. Liés par le mariage à plusieurs anciennes maisons d'Ascain, ils jouissaient à la fois d'une relative aisance et d'un prestige de petits "notables". Les Teilletche savaient lire, signaient fort bien, et tenaient boutique entre la mairie et l'église du village : leur nom figure parmi les témoins de bien des actes de mariage, à côté de celui de l'instituteur ou du receveur de l'octroi. Pourtant, Marihaurrenea n'avait d'autres terres qu'une lanière de jardin à l'arrière de la maison689, et il fallut en acheter.
Martin Darrayoague, maître de "Maria Haurrarenea", était prisonnier en Angleterre en 1760. Alfred LASSUS, "Les anciennes maisons d'Ascain", Ascain, ouvrage cité, p. 117.
Voir arbre généalogique en annexe (13).
La dénomination des parcelles au cadastre est souvent révélatrice d'une histoire foncière. En 1832, seules deux parcelles portent le nom de la maison : le sol et le jardin. Arch. com. Ascain : matrice cadastrale.