Harismendia est la métairie d'Heguiabeheria, un petit domaine d'une trentaine d'hectares que ses propriétaires cultivent en partie en faire-valoir direct jusqu'en 1861899. Le domaine est resté dans l'indivision depuis le décès en 1816 de Jacques Haramburu, qui n'a pas désigné d'héritier900. Son fils Jean s'est marié en 1829, a pris la succession, mais n'a pas eu d'enfants. En 1851, bientôt âgé de 60 ans, il emploie à Harismendia et à Heguiabeheria deux ménages de métayers, et ne cultive plus lui-même qu'une faible partie de son domaine, avec son épouse et un domestique.
Cet ancien soldat de l'Empire, qui touche une pension de 250 francs901, a manifestement renoncé à assurer sa succession et laisse s'accumuler les dettes902 : leur montant s'élève à près de 12 000 francs en 1861903. Il cède d'abord la propriété d'Harismendia à sa soeur Agnès, dont il est le débiteur. Mais il est fort probable qu'Agnès, cuisinière à Irissarry, laisse à son frère la direction de la petite métairie, enclavée dans les terres d'Heguiabeheria dont elle partage les pâtures904. Puis, en 1861, il vend le reste de son domaine pour 12 500 francs, presque entièrement absorbés par ses dettes. Il ne garde plus que la jouissance viagère d'une cuisine et d'une chambre, de quatre carreaux de jardin et de quatre charretées de bois de chauffage à Heguiabeheria, où il finit ses jours en 1876905.
Harismendia rejoint aussitôt Heguiabeheria dans la propriété de Michel Garra, cadet de la plus grande maison de la commune, qui vient de toucher les 12 000 francs de ses droits de cohéritier906. Lorsque le nouvel acquéreur épouse en 1863 l'héritière des 33 hectares de Biscaya, sa propriété atteint plus de 60 hectares, en deux domaines séparés907. Propriétaire-exploitant à Biscaya, Michel Garra fait exploiter Harismendia et Heguiabeheria par deux ménages de métayers et, en près d'un demi-siècle, n'apporte semble-t-il aucune modification au domaine. Heguiabeheria n'est à nouveau exploitée en faire-valoir direct, par un fils de Michel Garra, qu'à partir de 1906908.
Harismendia reste donc en permanence, en dépit des vicissitudes de la propriété, une petite métairie de moins de dix hectares, dont quatre à peine sont cultivés. Tantôt métayers, tantôt fermiers, le plus souvent simplement laboureurs selon les listes de recensement, ses locataires ont comme toujours un statut incertain et sans doute fluctuant.
Arch. com. Hélette : état des habitants de 1817; listes nominatives de recensement (1851-1861); matrice cadastrale.
Arch. dép. Pyrénées Atlantiques 269-Q-1 à 46 : mutation par décès du 5 septembre 1817.
Arch. dép. Pyrénées Atlantiques 269-Q-1 à 46 : mutation par décès du 6 octobre 1876.
Arch. dép. Pyrénées Atlantiques III-E 8881 : obligation et quittance du 24 octobre 1848. III-E 8883 : obligation du 13 mai 1856. III-E 8884 : obligation et quittance du 24 octobre 1857, obligation et transport du 2 janvier 1858. III-E 8885 : obligation du 2 juillet 1860.
Arch. dép. Pyrénées Atlantiques III-E 8885 : quittance du 10 avril 1862.
Arch. com. Hélette : matrice et plan cadastraux.
Arch. dép. Pyrénées Atlantiques III-E 8885 : vente du 27 novembre 1861.
Arch. dép. Pyrénées Atlantiques III-E 8885 : donation et vente du 11 mai 1861.
Arch. dép. Pyrénées Atlantiques III-E 8886 : contrat de mariage du 26 mars 1863.
Arch. com. Hélette : listes nominatives de recensement (1876-1911).